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Accord Mercosur-UE : Lula accuse Paris

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  • Accord Mercosur-UE : Lula accuse Paris

    Lula ne s'en est pas caché. "Les grands adversaires de cette union sont, il me semble, nos compagnons français", a lancé, mardi 3 août, le président brésilien lors d'un sommet des pays du Mercosur : Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay. Depuis que la Commission européenne (UE) a décidé, en mai, de relancer les négociations avec le Mercosur en vue d'un accord de libre-échange, de nombreuses voix s'élèvent contre les conséquences d'un éventuel accord. Dès le 17 mai, une quinzaine d'Etats membres de l'UE, emmenés par la France, ont ainsi exprimé dans une déclaration commune leur vive inquiétude pour l'agriculture européenne.

    "L'agriculture ne doit pas être la variable d'ajustement des négociations commerciales internationales. Il en va de la vie de beaucoup de producteurs et d'éleveurs en France et dans les pays européens", a expliqué le 16 juillet le ministre de l'agriculture français, Bruno Le Maire. "On ne peut pas, insistait-il, demander à nos agriculteurs de respecter des règles sanitaires et environnementales si les produits importés ne respectent pas rigoureusement les mêmes règles."
    Devenus de véritables puissances agricoles, les pays du Mercosur, notamment le Brésil et l'Argentine, cherchent un meilleur accès à l'Europe pour leurs produits. Ces pays d'Amérique du Sud affichant une croissance soutenue, un accord de libre-échange pourrait aussi bénéficier "considérablement à l'Europe", estime Bruxelles. Car il ouvrirait de nouveaux débouchés, notamment à l'industrie aéronautique, à l'automobile et aux services.

    Reste qu'en 2004, les pourparlers avec le Mercosur avaient été rompus parce que les pays européens redoutaient une trop forte concurrence des produits agricoles d'Amérique du Sud. Ces craintes sont loin de s'être apaisées, car l'Europe est déjà très déficitaire en matière d'échanges agricoles et agroalimentaires avec le Mercosur. En une dizaine d'années, son déficit commercial n'a cessé de se creuser : de 7 milliards d'euros à la fin des années 1990, il atteint aujourd'hui 22 milliards. "Soit la moitié du budget de la politique agricole commune (PAC), relève un responsable gouvernemental français. Nous sommes déjà à la limite de ce que peut supporter l'agriculture européenne. Or, reprendre les négociations avec le Mercosur, ce serait forcément faire de nouvelles concessions et nous mettre en situation d'une nouvelle hausse des importations venant de cette zone."

    Hervé Guyomard, économiste à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), le confirme : "Un accord avec le Mercosur aura inéluctablement un impact rude sur l'agriculture européenne. Ne serait-ce que parce que les pays du Mercosur ont des coûts de production plus faibles et qu'ils savent exporter." Dans une étude prospective publiée en février 2008, l'INRA avait évalué à 3,5 % la baisse de la production agricole et agroalimentaire française qu'entraînerait une réduction des protections à l'entrée du marché communautaire, dans le cadre d'un accord UE-Mercosur.
    Plusieurs filières pourraient être très touchées. A commencer par la viande bovine. Dans ce secteur, qui représente 10 % de la production agricole totale de l'UE, les importations en provenance des pays du Mercosur ont déjà doublé au cours des cinq dernières années. Et elles pourraient encore s'accroître si un abaissement des droits de douanes était consenti. La France et l'Irlande seraient particulièrement affectées.

    Les céréales et la volaille européennes pourraient aussi être de plus en plus concurrencées. Entre 1998 et 2008, la part du Brésil dans la production mondiale de volaille est passée de 13 % à 42 %. En 2009, ce pays en est même devenu le premier exportateur, devant les Etats-Unis. "Même pour l'éthanol, filière où les échanges sont encore peu développés avec le Mercosur, la production naissante européenne à base de betteraves et de blé pourrait se voir fortement concurrencée par celle, déjà très dynamique, du Brésil à base de cannes à sucre", relève M. Guyomard.
    Lula se veut toutefois optimiste et croit pouvoir arriver à un accord d'ici à la fin de son mandat, en décembre. Même si d'autres discussions, non moins délicates, auront lieu au même moment en Europe : celles sur les contours de la future PAC d'après 2013...


    Le Monde

  • #2
    et ils vont faire comment pour vendre leurs Rafales maintenant ses français
    .


    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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    • #3
      Les émiratis existent toujours......

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