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Msirda, Maghnia, Ghazaouet, Nedroma

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  • #31
    Merci Lalla Bahria

    Hahaha Océane, j'imagine sa tête. Il a dû en être perturbé pendant des jours
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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    • #32
      Pour la personne qui demande ce que veut dire "SAY" dans "port say", c'est le nom de Louis, Jean-Baptiste SAY, lieutenant de vaisseau de réserve, qui a choisit ce rivage et la plaine marécageuse qui le jouxtait pour s'installer en juillet 1900.
      Il construisit une baraque, couverte en diss sur le rivage et explora l'arrière pays. Il noua des relations privilégiées avec les tribus avoisinantes.

      quand je vais à saidia, je vois effectivement port say de l'autre côté, et juste avant d'arriver dans la ville, on peut dire bonjour aux automobilistes de l'autre côté de la maudite frontiere.
      KechMarra centrum

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      • #33
        C'est vune belle région,par contre l'accent m'insupporte au plus au point notamment celui de ghazaouet avec le Qaf qui devient Kaf et le Kaf qui devient "tchaf" et le "waaaaaa" qui se prolonge indéfiniment

        Désolé je sors...
        Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? S21 V30

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        • #34
          En fait, tu voulais juste dire que l'accent du coin t'insupporte
          « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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          • #35
            En fait, tu voulais juste dire que l'accent du coin t'insupporte
            Je passais par là et je profite de l'occasion.

            Suis un peu du coin = simple précaution contre des réactions... légitimes... après ceci:

            Parait-il que Ali Chentir (paix à son âme) ça l'a drôlement indisposé .

            _
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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            • #36
              Ah oui?

              Note que si on est pas vraiment du coin, il vaut mieux se munir d'un décodeur ou être accompagné d'un interprète

              Sinon voici un texte pris sur le site consacré à Ghazaouet et qui explique un peu le pourquoi du comment du DG (dialecte ghazaoui)


              DIALECTE DE GHAZAOUET
              quelques éléments de réponse
              (par Mohammed Hamdoun)



              Ghazaouet, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière algéro-marocaine et à quelques milles nautiques d’Almeria a connu un brassage linguistique très riche au cours de son histoire. Elle a un fond de population arabophone ou plutôt arabisé car la présence des traits berbères dans cette région est très marquante et même visible. Il suffit d’aller dans l’arrière pays des Traras à Beni Khalled ou Sidna Youchâa, par exemple, pour constater des personnes au teint blond et aux yeux verts. (On pourrait avoir des "Miss World" de cette région !)

              Ghazaouet, comme tout le littoral algérien, a connu respectivement sept grandes invasions : phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, ottomane, et européenne.
              La conquête arabe de l’Algérie et Ghazaouet n’échappe pas à la règle, s’est réalisée avec des combattants mercenaires Iraniens, Mésopotamiens, Syriens, palestiniens, jordaniens, etc., mais avec bien peu d’Arabie, que ce soit celle du Hedjaz ou celle du Yémen.


              Quid alors de cette « origine arabe » tant revendiquée par certains, niées par d’autres et quasi décrétée par les administrations ? Carrefour de civilisation, méditerranéenne et africaine tant par sa géographies que dans ses parcours et échanges, plaque tournante entre le Maroc et l’Europe, flux et reflux de l’Espagne andalouse, cette enclave qu’est est Ghazaouet est demeurée le pays des Berbères et des Arabes – et ce, quelle que fut l’écriture en usage, du Romain à l’Arabe, du Turc au Français- sans pour autant échapper –heureusement !- aux brassages génétiques et aux apports culturels de toutes sortes.


              L’idée même de populations échappant à ces dynamiques, au prétexte de leurs habitats montagnards, est une vue de l’esprit lorsque l’on souvient des déplacements et cantonnements systématiques des tribus par l’administration française, quand ce n’était pas l’interdiction ou l’obligation de demeurer en une portion du territoire par elle spécifiée.

              Aux fonds dialectaux arabe et berbère sont venus s’ajouter depuis le début du XXème siècle des apports des langues italienne, espagnole et française. Le parler ghazaoueti (ou ghazaoui, pour faire plaisir à Samy) s’est enrichi de mots empruntés respectivement à ces langues, particulièrement dans le domaine maritime et halieutique, non seulement du fait du legs linguistique colonial, mais aussi à cause de la fréquence des relations des habitants de Ghazaouet avec l’Espagne et la France en particulier.

              Le parler de Ghazaouet soumet les emprunts espagnols et français à son système phonétique pour les adapter, de façon que les termes subissent des transformations de leur contenu en consonnes et en voyelles. Le locuteur gahzaoueti, quand il utilise un mot français, l’arabise allant jusqu’à le conjuguer si c’est un verbe ou l’accorder si c’est un nom : par exemple « i comandiw » (ils commandent), « i controliw » (ils contrôlent), « pasporates » (passeports), « martoyates » (marteaux). L’emprunt domine surtout dans le lexique de la technologie, des produits industriels et des activités modernes.

              Le parler de Ghazaouet n’a pas emprunté uniquement aux langues latines. L’affinité entre le parler du Rif marocain (Berbère) dominé par un champs lexical rural et « terrien » est très marquante, comme dans l’agriculture et la poterie (ajeddou = la jarre, agholal= escargot, amalous =suie…). La frontière géographique et (même politique) entre le Maroc et l’Algérie ne coïncide pas avec une frontière linguistique.

              A noter aussi la survivance le l’usage dans la région de Ghazaouet, de certains mots turcs dont l’introduction date de la période de la régence ottomane d’Alger et de l’occupation éphémère de Ghazaouet par les Turcs. Dans ce sens, outre les termes dont l’emploi s’est généralisé dans l’ensemble de l’Algérie, tels que : « pacha », prononcé localement « Bacha » (gouverneur de province), « diwan » (conseil du sultan ottoman), « chaouch » (huissier)…on peut citer des mots turcs usités de nos jours dans le thème des professions libérales et artisanales : « khaznadji » : agent du trésor public, « beylik » : domaine public…. Parfois, il s’agit de mots arabes qui sont turquisés par suffixation « dji », par exemple : « qahouadji » : cafetier, « sfandji » : marchands de beignets, « souaâdji » : horloger, « zlaïdji » : carreleur…

              Les pénétrations linguistiques dans la région de Ghazaouet et comme partout ailleurs sont nos jours véhiculées à domicile par les médias étrangers, en particulier la télévision parabolique…et récemment la toile (Internet).

              Quelques mots d’origine anglo-saxonne (globalisation oblige !) font maintenant partie du dialecte de Ghazaouet ex : week-end, penalty (foot) ; et quelques mots réservés à l’informatique et l’internet : chat, (discussion amicale). On a formé de ce mot là le verbe « chatter » avec une terminaison du premier groupe des verbes français et par la suite on l’arabise comme dans l’expression « chatter maâh » : discuter avec lui.

              Ghazaouet et sa région, donc, se distingue par un patrimoine culturel et linguistique particulier, enrichi par les apports extérieurs. Alors que l’héritage de l’ère coloniale et le courant migratoire contemporain ont été à l’origine de pénétrations culturelles européennes, la situation géographique de Ghazaouet a permis l’infiltration de nombreux apports à partir de la France, l’Espagne, l’Italie et bien sûr du Maroc. Cette région frontalière s’avère finalement un carrefour d’influences étrangères diverses, rappelant l’expression de F. BRAUDEL : « Les civilisations se font sur les frontières. »

              Et pour finir, je résume la situation linguistique de Ghazaouet et de sa région dans l’équation « linguistique » suivante :

              DG = -I
              + Ar2 + Fr + Br + Es + Tr
              Clé : DG = Dialècte de Ghazaouet
              -I =moins Italien + Arabe à la puissance 2 + Français + Berbère + Espagnol + Turc

              Notre dialecte, donc, est le résultat de brassage de plusieurs langues, un melting-pot linguistique. Et comme on dit à Ghazaouet : « Khaltta ou jaltta, tasfa ! »
              A propos des pluriels, il m'en revient un qui me fait hurler de rire tellement je me demande où ils ont bien pu aller le dénicher

              Chambit ---> chnabet...pour ceux qui se demanderaient ce que c'est ou plus exactement de qui il s'agit, c'est tout simplement le garde-champêtre, les gardes champêtres...
              « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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              • #37
                Note que si on est pas vraiment du coin, il vaut mieux se munir d'un décodeur ou être accompagné d'un interprète
                Je prends le double risque :

                el kaf est prononcé ch
                Ali Chentir (paix à son âme) va à Ghazaouet et frappe à la porte d'un ami à lui. Une femme de l'intérieur de la maison lui demande : qui c'est. Il répond "Ali Chentir". La femme lui crie dessus avec un bruit de vaisselle jeté sur la porte : "tère 'ala yemache"

                Traduction :
                Ali Chentir -> 'Aliche ène-tère -> 'Alik ène-tère
                Tère 'Ala yemache -> Tère 'Ala yemak

                Et moi je ris jaune.

                Sérieusement :
                La conquête arabe de l’Algérie et Ghazaouet n’échappe pas à la règle, s’est réalisée avec des combattants mercenaires Iraniens, Mésopotamiens, Syriens, palestiniens, jordaniens, etc., mais avec bien peu d’Arabie, que ce soit celle du Hedjaz ou celle du Yémen.
                J'ai entendu des Palestiniens et des Irakiens prononcer le kaf - ch.
                "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                • #38
                  Traduction :
                  Ali Chentir -> 'Aliche ène-tère -> 'Alik ène-tère
                  Tère 'Ala yemache -> Tère 'Ala yemak

                  Et moi je ris jaune.
                  Hahaha moi je ris tout court

                  Ceci dit, l'anecdote est-elle authentique?

                  Dans ce cas, il avait la langue collée ce jour-là

                  En réalité, le kaf ne se prononce pas vraiment ch. C'est un son difficile à décrire, je dirais à mi-chemin du k et ch en faisant un petit détour par le h (de hammam...) une lettre sifflée entre les dents. Mais c'est vrai que ça donne parfois l'impression d'un ch surtout si la personne parle vite (bon pas vraiment connus pour leur débit précipité les ghazaouettis).

                  Et aussi le ou qui se transformera en e ça donnera ceci :

                  salam alichem, marhba bichem, etc.
                  « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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                  • #39
                    Ceci dit, l'anecdote est-elle authentique?
                    Simple blague qui m'a été racontée par un ami du coin qui s'autodérisait. On a tellement d'humour dans le coin que c'est devenu un poste important des exportations hors hydrocarbures (Abdelkader Secteur).

                    Comme tu l'as signalé, il y a l'autre particularité de l'accent ghazaouati, c'est l'adoucissement du "O"/"Ou" en "Eu". Exemple en langage du pays :
                    Ghazaouat : "H'mida raheu ka'3ed keuddam el tcharcheur di lahjâr"
                    Lire : "H'mida rah ga'3ed gouddam karkour el h'jar"
                    Traduction : "H'mida est assis à coté du tas de pierre"

                    Sérieusement et même solennellement: les parlers ghazaouati, nédromi, tlemçani, m'sirdi, trari (chacun a des particularités qui le distinguent très nettement des autres) doivent être classés patrimoine national immatériel.
                    Dernière modification par benam, 26 septembre 2010, 08h04. Motif: Pas lu attentivement message de Zakia
                    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                    • #40
                      Sérieusement et même solennellement: les parlers ghazaouati, nédromi, tlemçani, m'sirdi, trari (chacun a des particularités qui le distinguent très nettement des autres) doivent être classés patrimoine national immatériel.
                      C'est exact comme certainement bien des dialectes régionaux. Malheureusement, ça tend à l'uniformisation et c'est vraiment une richesse qu'on perd.

                      A ce sujet, pendant longtemps j'ai considéré d'un oeil mi ironique mi agacé les défenseurs du Tamazight ne me sentant pas concernée.

                      J'avais tort, grandement tort. Je m'en suis rendue compte le jour où j'ai réalisé à quel point la darija que parlait ma mère qui comportait une sacrée dose de mots berbères s'est perdue au profit d'une uniformisation de plus en plus arabisée.

                      Je n'ai rien contre l'arabe soit dit en passant (plutôt une grosse dent contre la manière dont l'arabisation s'est faite, une cata) mais beaucoup contre le risque de perte d'une partie de notre culture d'origine.
                      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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                      • #41
                        Il y a aussi le glissement du Dhad vers le Ta dans les parlers de la région (concernant certains mots seulement).
                        ¬((P(A)1)¬A)

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                        • #42
                          Comme par exemple ma ta trabnich à la place de ma ta dhrabnich?
                          « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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                          • #43
                            oui... et comme talma pour dhalma (obscurité)...
                            ¬((P(A)1)¬A)

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                            • #44
                              Court dialogue à Tlemcen

                              Y a aussi :
                              — We n'tina, kirik m3a essaha ?
                              — Iwa, âsam en-oullak ? 3aychine we sabrine.
                              — We wlidek, dak la3ouizeb tbark-allah, mâ zal yedreb el atta fou'e estah bel ar-ab ? We bentek ki-riha ?
                              — Riha mrita.

                              La marque de fromage qui se vend le plus à Tlemcen : La vache kirik.
                              "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                              • #45
                                Haha Benam, je sens comme une petite pointe d'ironie non?

                                Je me permets de clore le petit dialogue :

                                tab'a a3la khir...

                                Ma3red khir...

                                Même pour dire au revoir c'est tarabiscoté Mais ça ne manque pas de charme.
                                « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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