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    L'ire

    par El-Guellil



    Ammi Ali ne pouvait s'empêcher de méditer sur un dicton populaire qui reflète si bien le bon sens des anciens. «Ils savaient des choses, nos anciens, y a pas à dire ! Tout ce qu'ils ont dit se vérifie dans le vécu quotidien». Ammi Ali avait plusieurs raisons de penser ainsi. Dans son quartier, il a vu, au fil des jours, des commerces pousser comme des champignons et se multiplier comme si on les avait clonés.

    Son premier voisin avait transformé une des pièces de sa maison donnant sur la rue en magasin pour alimentation générale. Quelques jours après, plusieurs ont fait de même... Un autre, usant de la même pratique, a aménagé sa salle de séjour, transformant une des fenêtres en porte, en un petit salon de thé.

    D'autres ont fait de même quelques jours après... Un gargotier... des gargotiers. Un KMS... plusieurs KMS. Une boutique pour produits cosmétiques... une dizaine d'autres boutiques dans le quartier. Une table de vendeur de cigarettes pour le petit qu'on venait de renvoyer de l'école... de nombreuses tables presque identiques, agrémentaient les trottoirs.

    «C'est formidable, cette capacité d'imitation dont font preuve les gens de chez nous», se dit Ammi Ali, l'esprit traversé, soudainement, par une idée géniale. Une capacité à exploiter, à faire fructifier.

    Il décida donc, d'ouvrir à son tour, une librairie, fermement convaincu que d'autres allaient en faire de même. «Avec quelques librairies dans le quartier, pensait-il, on va participer à faire revivre la culture qui se meurt». Des jours passent, puis des mois, et encore des années...

    Ammi Ali n'arrivait pas à comprendre pourquoi il restait le seul, dans le quartier, à tenir un commerce sans aucun autre concurrent dans un pays où la religion commence par «iqraa»

    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Ammi Ali n'arrivait pas à comprendre pourquoi il restait le seul, dans le quartier, à tenir un commerce sans aucun autre concurrent dans un pays où la religion commence par «iqraa»
    Et oui, tres pertinent, y a que voir les librairies et le nombre de personnes qui y visite tous les jours, par rapport aux autres commerces

    Et c'est vrai aussi le phenomene de transformer une piece en boutique, je me demandais souvent comment ils font pour vivre, deja dans certains appartements, 3 pieces cuisine, et encore, les pieces trop petites..

    Mais certains ont beneficie de l'aide sociale pour acquerir des logements qu'ils n'ont pas besoin et ont transforme la totalite du logement en locaux a louer..

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    • #3
      Avec internet, les gens n'achètent plus vraiment leurs livres chez le libraire du quartier.
      Ne croyez pas avoir étouffé la Casbah. Ne croyez pas bâtir sur nos dépouilles votre Nouveau Monde. Kateb Yacine

      Commentaire


      • #4
        "
        Avec internet, les gens n'achètent plus vraiment leurs livres chez le libraire du quartier. "

        Tous n'ont pas internet.

        Et puis, quoi de plus simple, que d'entrer dans une librairie, de chiner, de feuilleter et de choisir son livre ?
        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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