Le topic intitulé "Algérie : Les gens du nord, et les gens du sud.", ouvert par Tite-fée est un sujet très intéressant.
Et comme Zakia, que je cite : "il me vient pleins de choses à l'esprit mais c'est fort brouillon.". Je me suis donc accordé un petit moment de réflexion le temps de mettre un peu d’ordre dans mes idées.
C’est pour cela que je souhaite relancer ce sujet pour faire part de mon idée et inviter les autres membres à donner leur point de vue.
Pour éviter trop de généralités je restreins le sujet à l’université algérienne. Alors que l’université est par définition un lieu de savoir, de rencontre et d’échange entre différents étudiants de différentes origines et horizons que l’"esprit de jeunesse" ne peut que consolider. L’université algérienne se caractérise par un certain confinement des étudiants selon leurs régions et origines, ainsi on trouve les algérois se regrouper à part, les gens du sud dans un autre coin, ceux de la Kabylie encore dans un autre endroit…etc. Rassurez-vous, la situation n’est pas dramatique, et il ne s’agit pas d’une ségrégation. Il y a bien des relations amicales entre eux. Mais à ce niveau où la future élite se prépare, une plus grande ouverture vers l’autre aurait été plus souhaitable.
J’avais observé une situation similaire, à celle rapportée par Tite fée, du temps où j’étais étudiant à l’université d’Alger. Il y avait certes des groupements selon les différentes régions du pays, mais ceux-là n’étaient pas vraiment hermétiques. Le groupe qui se distinguait par son "isolement", du moins dans mon université, était celui des étudiants qui venaient de Kabylie. Et on m’apprend plus tard que dans les restos U, ils ont leur propre espace et leur propre queue. Les causes d’un tel confinement seraient multiples ; il y a d’abord l’"insécurité linguistique" communément appelé "l’accent" ou "avoir l’accent" : dans l’imaginaire individuel (qui se propage indiciblement au collectif) il y a cette croyance de l’existence d’un standard linguistique légitime qui serait La Norme. (En général l’accent dominant et le plus valorisé serait celui des grandes villes et particulièrement celui des capitales) Et tous les autres accents seraient peu valorisants, ce qui rend les personnes mal à l'aise quand elles communiquent avec autrui, donc elles préfèrent ne pas communiquer du tout. A cela s’ajoute la situation politique du pays; l’avant-gardisme de la Kabylie en matière de combats revendicatifs formule une sorte de reproche aux autres régions quant à une forme d’inertie dans laquelle elles seraient bloquées. (Lors des événements de Kabylie de 2001, quand les étudiants de Kabylie organisaient dans les universités d’Alger des sit-in en solidarité avec les personnes tuées pendant ces émeutes, les autres étudiants se posaient en spectateurs comme des non-concernés.)
Mais la cause principale, me semble-t-il, serait l’ignorance de l’autre. Pour des raisons politico-socio-économiques certaines, les algériens sont sédentaires, et le sédentarisme est l’ennemi numéro un de la découverte et de la connaissance de l’autre. Il fut un temps, voir une personne noire de peau à Alger est une chose assez exotique, et là je fais le rapprochement avec ce qu’un ami m’a raconté une fois : Il était dans un village près de Ouagadougou, et lorsqu’un petit enfant l’a vu, celui-ci était effrayé et il s’était mis à pleurer, il était limite traumatisé. Le gosse n’a jamais vu une personne avec une peau blanche et des yeux verts. C’est comme si nous on croise un extraterrestre… et encore ! Face à un extraterrestre, une fois le choc passé, il y aura ceux qui vont le fuir ou le combattre et il y aura aussi ceux qui vont tenter de l’approche, le découvrir d’avantage. Tout est une question de faculté de jugement…de raison.
Et comme Zakia, que je cite : "il me vient pleins de choses à l'esprit mais c'est fort brouillon.". Je me suis donc accordé un petit moment de réflexion le temps de mettre un peu d’ordre dans mes idées.
C’est pour cela que je souhaite relancer ce sujet pour faire part de mon idée et inviter les autres membres à donner leur point de vue.
Pour éviter trop de généralités je restreins le sujet à l’université algérienne. Alors que l’université est par définition un lieu de savoir, de rencontre et d’échange entre différents étudiants de différentes origines et horizons que l’"esprit de jeunesse" ne peut que consolider. L’université algérienne se caractérise par un certain confinement des étudiants selon leurs régions et origines, ainsi on trouve les algérois se regrouper à part, les gens du sud dans un autre coin, ceux de la Kabylie encore dans un autre endroit…etc. Rassurez-vous, la situation n’est pas dramatique, et il ne s’agit pas d’une ségrégation. Il y a bien des relations amicales entre eux. Mais à ce niveau où la future élite se prépare, une plus grande ouverture vers l’autre aurait été plus souhaitable.
J’avais observé une situation similaire, à celle rapportée par Tite fée, du temps où j’étais étudiant à l’université d’Alger. Il y avait certes des groupements selon les différentes régions du pays, mais ceux-là n’étaient pas vraiment hermétiques. Le groupe qui se distinguait par son "isolement", du moins dans mon université, était celui des étudiants qui venaient de Kabylie. Et on m’apprend plus tard que dans les restos U, ils ont leur propre espace et leur propre queue. Les causes d’un tel confinement seraient multiples ; il y a d’abord l’"insécurité linguistique" communément appelé "l’accent" ou "avoir l’accent" : dans l’imaginaire individuel (qui se propage indiciblement au collectif) il y a cette croyance de l’existence d’un standard linguistique légitime qui serait La Norme. (En général l’accent dominant et le plus valorisé serait celui des grandes villes et particulièrement celui des capitales) Et tous les autres accents seraient peu valorisants, ce qui rend les personnes mal à l'aise quand elles communiquent avec autrui, donc elles préfèrent ne pas communiquer du tout. A cela s’ajoute la situation politique du pays; l’avant-gardisme de la Kabylie en matière de combats revendicatifs formule une sorte de reproche aux autres régions quant à une forme d’inertie dans laquelle elles seraient bloquées. (Lors des événements de Kabylie de 2001, quand les étudiants de Kabylie organisaient dans les universités d’Alger des sit-in en solidarité avec les personnes tuées pendant ces émeutes, les autres étudiants se posaient en spectateurs comme des non-concernés.)
Mais la cause principale, me semble-t-il, serait l’ignorance de l’autre. Pour des raisons politico-socio-économiques certaines, les algériens sont sédentaires, et le sédentarisme est l’ennemi numéro un de la découverte et de la connaissance de l’autre. Il fut un temps, voir une personne noire de peau à Alger est une chose assez exotique, et là je fais le rapprochement avec ce qu’un ami m’a raconté une fois : Il était dans un village près de Ouagadougou, et lorsqu’un petit enfant l’a vu, celui-ci était effrayé et il s’était mis à pleurer, il était limite traumatisé. Le gosse n’a jamais vu une personne avec une peau blanche et des yeux verts. C’est comme si nous on croise un extraterrestre… et encore ! Face à un extraterrestre, une fois le choc passé, il y aura ceux qui vont le fuir ou le combattre et il y aura aussi ceux qui vont tenter de l’approche, le découvrir d’avantage. Tout est une question de faculté de jugement…de raison.
Commentaire