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Maroc crise : Quel mode de croissance choisir ?

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    Crise : Quel mode de croissance choisir ?




    «Les équilibres macroéconomiques devraient continuer à connaître une détérioration et accroître les besoins de financement»
    La prédominance des secteurs de biens non échangeables met en question le degré d’ouverture de l’économie nationale.
    Détérioration des équilibres macroéconomiques, déficit commercial, déficit budgétaire… telles sont les conséquences de la politique économique orientée vers la demande interne poursuivie par le Maroc surtout dans ce contexte de crise. Certains diraient que ces fragilités occultent tout de même quelques performances comme les taux de croissance affichés en 2009 (5%) et 2010 (4%), dues principalement à la consolidation de la demande intérieure. Ce qu’il faut savoir aussi c’est que cette croissance est tirée essentiellement par les secteurs de biens non échangeables (immobilier…), qui représentent un manque à gagner en termes de productivité. Ce qui met en question le degré d’ouverture de l’économie nationale, comme l’a bien souligné à maintes reprises Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère de l’Economie et des finances.
    Une ouverture promue depuis longtemps mais sans retombées concrètes sur les besoins de croissance. Et c’est justement là où l’on peut se demander si une politique économique orientée vers l’extérieur, davantage dépendante des fluctuations des marchés internationaux serait la bonne voie.
    La nouvelle stratégie pour le renforcement du commerce extérieur marocain «Maroc export plus», les différents accords de libre échange signés… ne sauraient être un levier pour un changement de mode de croissance. Les vulnérabilités de l’offre exportable ne sont plus à démontrer : manque de compétitivité, hausse des coûts de production, pression fiscale élevée, difficultés d’accès au financement, complexité des procédures administratives, avait précisé Abdellatif Belmadani, ex-président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) lors d’une rencontre à Casablanca.
    Aux yeux des économistes, il paraît donc clairement qu’asseoir une base industrielle solide au lieu de continuer d’ériger le Maroc comme une plateforme commerciale par excellence, est le bon chemin pour accélérer la transformation du mode de croissance de l’économie vers l’extérieur.
    Cette transformation industrielle ne peut émaner que d’un éventuel transfert de technologie opéré par les investisseurs étrangers en contrepartie, entre autres, de leur implantation. C’est d’ailleurs l’une des revendications que ne cesse Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), de brandir à chaque occasion : «Il faut activer l’effet compensation technologique», a-t-il recommandé. Nul ne peut d’ailleurs contester les défis levés à travers la stratégie industrielle «Emergence» qui consiste à identifier les métiers mondiaux du Maroc (automobile, aéronautique, électronique…). Certains observateurs se demandent toujours à quoi sert donc de débourser des milliards et de déployer des efforts colossaux en vue d’attirer des investisseurs étrangers si, en fin de compte, on se retrouve avec zéro échanges de savoir-faire et de technologie. L’histoire nous enseigne : à défaut de ce transfert de technologie, les dragons asiatiques n’auraient-ils pas pu atteindre leur niveau de développement acquis aujourd’hui ?
    Dans la foulée, quel mode de croissance choisir alors ?
    Les scénarios prévisionnels pronostiqués par le Haut commissariat au plan (HCP) montrent qu’à moyen terme (horizon 2015), la croissance économique continuerait à être tirée principalement par la consommation finale et l’investissement. Pour Ahmed Lahlimi, «Les équilibres macroéconomiques devraient continuer à connaître une détérioration et à accroître les besoins de financement dont nous avons évalué les conséquences en termes d’endettement direct total et en emprunts extérieurs et IDE».



    Le Soir
    Quotidien Marocain d'Information generale
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