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Quelle logique industrielle pour GDF SUEZ ?

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  • Quelle logique industrielle pour GDF SUEZ ?

    L USINE NOUVELLE 10/08/2010

    Le groupe de Gérard Mestrallet avait été « oublié » dans le rapport Roussely sur la filière nucléaire, illustrant sa difficulté à se faire une place en France où EDF écrase le marché avec 95% de parts du gâteau. L'exploitation de la deuxième centrale nucléaire EPR, à Penly, a ainsi été confiée à EDF. L'Etat n'a pas non plus donné suite à ses désirs d'exploiter un réacteur dans la vallée du Rhône. Pourtant, le gazier exploite déjà 7 réacteurs nucléaires en Belgique, avec un coefficient de disponibilité supérieur à celui d’EDF. Qu’à cela ne tienne, il n'est pas du tout certain que la réforme du marché de l'électricité, en cours de discussion, lui ouvre de nouvelles opportunités. Le rapprochement IP-GDF Suez exclut d'ailleurs le secteur nucléaire qui restera entre les mains du seul français. Avec l'opération International Power, GDF Suez répond par l’international à son manque de poids dans l’Hexagone.

    Quel est l’intérêt de racheter un autre spécialiste des centrales à gaz ?

    GDF Suez accroît son parc de centrales classiques dans une spécialité qu'il maîtrise parfaitement : 61% des 45 centrales du britannique
    Top 10 des électriciens
    Voici les 10 principaux groupes producteurs d'électricité au monde, en fonction de leur capacité totale installée.
    1- EDF (France): 136,3 gigawatts (GW).
    2- GDF Suez et International Power: 107 GW.
    3- China Datang (Chine): 100 GW
    4- Enel (Italie) : 95 GW
    5- Huaneng (Chine): 80 GW
    6- EON (Allemagne): 73 GW
    7- Kepco (Corée du sud): environ 65 GW
    8- Tepco (Japon): 64,3 GW
    9- RWE (Allemagne): 49,6 GW
    10- Iberdrola (Espagne): environ 44 GW
    tournent au gaz. L’opération pourrait sembler rébarbative du point de vue technologique : quel savoir-faire le français peut-il espérer acquérir d’une telle fusion ? L’intérêt industriel ne se situe pas dans la nouveauté, explique un porte-parole de GDF Suez, au contraire. « Des technologies de production électrique que nous ne connaissions déjà, il n’y en a pas », argumente ce dernier, rappelant le portefeuille diversifié du groupe : hydroélectricité, nucléaire, éolien… « dès lors, nous ne pouvons que renforcer des points forts », s’enthousiasme le porte-parole. Si le gazier possède l’ensemble de la palette des technologies de production électrique, son activité reste à forte dominante gazière : un tiers de son chiffre d’affaires est dû à la production de gaz, un tiers à la production d’électricité, et un tiers à l’offre de services. Toute sa stratégie repose sur les deux piliers suivants : donner une composante gazière forte à un groupe électrique, les deux énergies étant désormais indissociables. C’est précisément l’équilibre dont dispose également le britannique IP.

    « L’atout différenciant de GDF Suez est son mix énergétique. La fusion de GDF et de Suez a eu pour grand intérêt de mêler un électricien à composante majoritaire gazière, Suez, et un gazier disposant combustible détenu en propre, GDF », remémore-t-il. Résultat : les centrales du groupe peuvent compter sur un approvisionnement de combustible sûr, et à bas coût. Le premier producteur électrique de centrales à gaz détient en propre suffisamment de gaz pour pouvoir faire des arbitrages entre l’auto-consommation, la vente/achat sur le marché spot de gros ou le contrat bilatéral de long terme.

    Sur l’année, GDF Suez fait d'ailleurs encore la part belle aux contrats de long terme pour ses centrales. 80% de l’approvisionnement de la production électrique de GDF Suez proviennent de contrats gaziers de long terme, 10% proviennent d’une production en propre (exploration-production), et les 10% restants proviennent d’achats sur le marché.

    Quelles seront les économies d’échelle ?

    Les deux sociétés espèrent réaliser des économies de coûts de 197 millions d'euros par an, une fois la fusion totalement réalisée.

    Quelle envergure mondiale ?

    Avec cette opération, le gazier franco-belge se taille un costume de géant planétaire. Contrairement à EDF, qui a concentré 63 GW de son portefeuille de production de 140 GW sur le nucléaire en France, GDF Suez a déjà dû se développer à l’international. 10% de son parc de production (soit 7 GW sur 68 GW) sont installés en France, 90% le sont à l’étranger.

    Désormais, il tutoie les sommets. Passant de 66 à 100 GW, il double sa capacité de production à l’international. De quoi passer du 8e au 2e rang parmi les producteurs d’électricité en termes de capacité dans le monde. Juste derrière EDF. Du point de vue du chiffre d’affaires, il rafle même la première place devant EDF, l’allemand EON, les chinois Datang ou Huaneng, l’italient Enel, ou encore l’espagnol Iberdrola (voir encadré). Une belle performance pour se positionner sur les futurs appels d'offres des marchés émergents, gourmands en énergie. Autre marché lorgné par GDF Suez au Moyen-Orient : le dessalement d'eau de mer, tel qu'il le pratique déjà à côté de Jubaïl en Arabie Saoudite.

    La dispersion sur tous les continents fait néanmoins froncer les sourcils des ingénieurs électriciens. Ces derniers trouvent plus logique de s'ancrer au sein d'une plaque électrique dans laquelle le courant peut voyager d'un pays à l'autre... que de multiplier les saupoudrages.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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