Pourquoi one ne vous entend plus, hein , dites .

[Iska]

Pourquoi on ne vous entend plus, hein, dites ?
Par Hakim Laâlam
Le Ramadan, c’est génial. Surtout…

… le soir !

Eh ben les tontons ! Pourquoi vous ne toussez plus ? Y a moins d’une semaine, je vous entendais encore, porte-parole machin-chose de telle organisation commerçante, troubadours bruyants et infatigables de cet unique et insipide tube que vous nous refourguez chaque année et qui s’intitule «Wallah ! Juré ! Promis ! Cette année, ça ne sera pas pareil !», bonimenteurs nous assurant sans rougir que les prix allaient miraculeusement baisser durant ce Ramadan. Et aujourd’hui, maintenant que nous sommes en plein carême, pourquoi votre clapet est-il fermé ? Pourquoi je ne vous lis plus dans les journaux ? Pourquoi vous la ramenez moins, pour ne pas dire pas du tout ? Moi, si j’avais juste votre adresse, vos adresses à tous, je plaiderais pour les rendre publiques. Oui ! Parfaitement ! PUBLIQUES ! Que les citoyennes et citoyens de ce pays à qui vous n’avez pas arrêté de raconter des bobards juste avant le Ramadan puissent venir frapper à votre porte et exhiber sous vos nez leurs couffins et le montant de la facture de leurs achats. Voilà le genre de sit-in qui devrait être autorisé par la loi. Je demande solennellement au ministre de l’Intérieur, Ould Kablia, de permettre ces rassemblements de plus de trois personnes. Wallah que nous n’y parlerons pas du clan présidentiel, ni du clan d’Oujda, ni des scandales de Sonatrach et de BRC pas plus d’ailleurs que du MALG ou des fantômes de Abderezzak El Para et de Hassan Hattab. Non ! Nous ferons juste le pied de grue pacifique devant les domiciles ou bureaux des zouaves qui nous certifiaient il y a quelques jours à peine que les prix à la consommation allaient dégringoler de manière spectaculaire ce Ramadan, par rapport aux précédents. Qu’ils sortent ces «devins» de malheur, en pyjama s’il le faut pour nous expliquer où ça a foiré et pourquoi les salades qu’ils ont tenté de nous fourguer sont immondes et immangeables. Dans ce sac plein de menteurs, je me garderai cependant de mettre l’actuel ministre du Commerce. J’ai entendu son aveu d’impuissance face à cette nouvelle flambée des prix prononcé devant un parterre de journalistes. Au moins lui a dit «je n’y peux rien !». Face à autant de franchise, j’ai envie moi aussi de me confier à vous Monsieur Benbada : moi aussi, je n’y peux rien ! Je me contente juste de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

Le soir d'Algérie