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5 millions d’Algériens sont nécessiteux

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  • 5 millions d’Algériens sont nécessiteux

    DES STATISTIQUES EFFARANTES RÉVÉLÉES PAR SAÏD BARKAT
    5 millions d’Algériens sont nécessiteux



    Avec 1,1 million de couffins, ce sont cinq millions d’Algériens qui sont concernés par cet «élan de solidarité».

    Un tube digestif creux peut-il donner lieu à un bon spectacle pour le tube cathodique national? Beaucoup trouveraient que tout cela n’est pas très orthodoxe même si ce n’est pas l’avis de l’heureux Saïd Barkat, ministre de la Solidarité, fier d’exhiber les pauvres à la télé. Il les a même comptés. Un par un. Le résultat? Il l’a donné en conférence de presse. 1119.415 couffins distribués. A qui? A autant de familles nécessiteuses. Il est fier de ce chiffre mais pas tout à fait satisfait. Un million et quelque, ce n’est pas un beau chiffre.
    C’est plus chic de dire un million et quart. Et c’est ce que le ministre compte atteindre. L’opération se poursuit, pas contre vents et marées mais contre chaleur et humidité, pour atteindre un total de 1252.690 bénéficiaires. Qui, certainement, ne mangent pas à leur faim le long des 11 autres longs, pluvieux, venteux, enneigés, froids ou chauds mois de l’année et face à quoi le ministre ne fait rien. Ou presque. 1 30.337 émargent aux différents dispositifs de soutien social de l’Etat riche à milliards.
    D’autres vérités sont tues pour laisser place au flux de la chorba. Un million de couffins, c’est un million de foyers, chiffre qu’il faut multiplier par cinq, ce qui est la moyenne des membres des familles algériennes, ce qui donne plus de cinq millions de pauvres. Dans le domaine du chiffre, Barkat fait mieux que son collègue des Affaires religieuses qui n’a pu compter aucun pauvre, étant donné que, selon lui, il n’y a pas de pauvreté en Algérie. Sauf que l’ONS refuse de conclure une étude sur la consommation en Algérie, car il connaît le résultat à l’avance et que personne ne veut officialiser. Cela laisse aux ministres de surfer à volonté sur la vague des chiffres.
    A Alger-Centre, on est même arrivé à réduire le nombre de nécessiteux en une année sans que la recette ne soit exportée vers le millier de communes du pays.
    Ne pas prendre conscience de vérités scientifiquement, laisse la porte ouverte au populisme. «Saïd?», Barkat. Il l’est assurément. «Saïd» voulant dire heureux en arabe. Il l’a même dit au JT de 20h. Aider des assistés, cela donne bonne figure. Et d’aussi bonnes images. A sa décharge, ne sont pas assistés que les protégés de Barkat. Pois chiches, viande, et citron sont importés à grand renfort de publicité. L’assistanat est à ce point généralisé et élevé au grade de dignité nationale. C’est tellement plus facile que de s’opposer au bradage des terres agricoles de la Mitidja qu’une loi vient d’officialiser. Les vaches y sont devenues tellement maigres.
    En ces temps, il ne reste plus que les maigres à montrer à la télé. Un autre ministre en avait même fait une grand-messe internationale sous les yeux des experts de la Banque mondiale invités à Alger. Il n’en a pas fallu davantage pour un autre homme politique de qualifier d’autoflagellation cet étalage de pauvreté. Ce que les communicants ignorent également c’est que la charité ne doit pas donner lieu à une manifestation publique mais doit rester un acte discret. Ce que donne la main droite doit être ignoré même de la main gauche. Il n’y a donc pas de motif d’orgueil à tirer d’une assistance octroyée à autrui. Le bon sens aurait voulu qu’on crée les conditions de facilitation d’emploi de tous ces gens. Mais même l’Ugta, qui refuse d’être un syndicat des chômeurs, n’hésite pas à leur ouvrir ses foyers pour leur distribuer la soupe ramadhanesque après avoir accueilli avec bénédiction la fermeture des entreprises. Elles continuent d’ailleurs à l’être, jetant un armée de chômeurs dans les rues pour être interdits de s’adonner à leur petit commerce sur les trottoirs.
    Sur cela, les caméras de la télé ne s’y attardent pas. Il n’y a pas de quoi en être «saïd». De toutes façons, les erreurs de communication, le ministre n’en est pas à son premier essai. Une gestion aléatoire des stocks de médicaments alors qu’il était encore ministre de la Santé, est démasquée par son successeur. Presque chaque soir et à la télévision. C’est donc quelqu’un qui a pris si peu de soin avec la santé qui va en mettre plein la vue et le ventre aux Algériens. Les nourrira-t-il comme il les a soignés?
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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