C’est devenu l’attraction numéro un des Algérois. Une semaine après son ouverture, le centre commercial et de loisirs Bab Ezzouar continue de susciter la curiosité. D’aucuns parient que ce centre changera les habitudes de consommation des Algériens, peut-être même leurs habitudes tout court. Incursion dans ces 31 000 m2 qui fascinent le Tout Alger…
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De mémoire de riverains, jamais leur quartier n’aura été aussi attractif. Pour y accéder, il vaut mieux s’armer de patience désormais. Premier jour de Ramadan, un peu groggy mais décidés à aller à l’assaut du centre commercial, ils étaient nombreux à presser le pas ou à patienter dans leurs véhicules pour accéder au parking. C’est que le quartier étant desservi en moyens de transport, on ne vient pas à Bab Ezzouar seulement en voiture mais également en bus et en taxi. Les piétons pressent le pas en parcourant les quelques mètres qui séparent l’arrêt du bus de l’entrée. Pas très disciplinés, tous ne marchent pas forcément sur le trottoir. Ils sont pressés et cherchent des yeux l’entrée. Des agents de sécurité les guident. Tout près du but, ils avancent encore plus vite pour enfin y accéder. Premier contact avec le centre commercial, l’hypermarché. Pour les personnes y accédant par le parking souterrain, l’attente peut parfois être encore plus longue. Aux heures de grande affluence, il faut parfois plus d’un quart d’heure pour y entrer. Des agents se chargent de guider des automobilistes pas toujours très disciplinés. Certains veulent se mettre à l’extérieur du parking, pas très loin de l’entrée principale. D’autres rusent pour gagner quelques secondes en «grillant» la file. Une fois à l’intérieur, des agents sont postés pour orienter les conducteurs. Les flèches prévues à cet effet ne suffisent visiblement pas. Elles sont même ignorées par les automobilistes et les agents eux mêmes qui en perdent des fois leur latin. «C’est le début, c’est normal !» confie l’un d’entre eux, pariant que dans quelques semaines, les conducteurs seront rodés et n’auront presque plus besoin d’être guidés pour trouver une place de parking. Contrairement à ceux qui accèdent par l’entrée principale, les personnes qui choisissent le parking découvrent le tapis mécanique. Un vrai bonheur, et il n’y a pas que les petits qui semblent s’en amuser ! Ce premier contact avec le supermarché à lui seul semble ravir les visiteurs. En quelques secondes, ils sont à l’étage et découvrent, tout comme ceux qui sont rentrés par la porte principale, l’hypermarché.
«On se croirait à França !»
Tout naturellement, ils tentent d’y entrer par la première issue qui s’apparente à une porte. «L’entrée, c’est au bout», répète sur un ton monotone un agent chargé d’orienter les visiteurs pris de frénésie. Il explique qu’il faut aller jusqu’au bout, là où il n’y a plus de caisse pour entrer. Les plus pressés tentent une incursion quelques caisses plus loin. Un agent tout aussi blasé leur répète la même chose : «C’est au bout !» Il explique, miamusé mi-agacé, que «ce n’est pas grave, ils vont s’habituer». Et voilà le visiteur entré dans le vif du sujet : il peut commencer à faire ses courses dans ce qui est présenté comme le plus grand centre commercial au Maghreb. Avec leurs caddies, ils sillonnent les rayons, passant de l’électroménager à l’alimentation après avoir fait escale au rayon dédié à la vaisselle. «Mais on se croirait à França», s’exclame une dame visiblement ravi par cet hypermarché où, dit-elle, «on peut tout trouver même de la douara nettoyée !» Certains s’y perdent pourtant. Ils ont du mal à trouver des repères, mais cela ne saurait tarder. Et lorsqu’ils passent à la caisse, certains clients retrouvent leurs bons vieux réflexes : ils s’impatientent, ils veulent passer avant les autres mais certains caissiers, visiblement pas perturbés pas les queues, trouvent le temps de discuter avec les clients. Ils ne font pas leur travail de manière mécanique, ils semblent apprécier le contact humain et tant pis si les files n’avancent pas aussi vite qu’elles le devraient.
L’escalier mécanique, comme au bon vieux temps !
Et lorsque le visiteur quitte l’hypermarché les bras chargés de courses, il découvre qu’il n’a finalement pas encore tout vu. Tout autour de l’hypermarché, il y a des magasins. De grandes enseignes s’y sont installées. Les bras chargés, sommant les enfants de ne pas trop s’éloigner, ils s’engouffrent dans des magasins visiblement pas prêts à recevoir autant de monde à la fois. Chez une enseigne bien connue spécialisée dans les vêtements pour enfants, c’est la ruée. La gérante du magasin n’a pourtant pas l’air ravie : des enfants ont renversé une bouteille d’eau par terre. C’est à peine si la maman s’excuse. Elle lance «ce sont des enfants !» et ressort. La découverte du centre commercial n’est pas finie. Il faut monter à l’étage pour voir d’autres enseignes, et pour ce faire, il faut emprunter l’escalier mécanique. Que de souvenirs ! A l’époque des galeries, les Algériens l’empruntaient déjà de même que les ascenseurs en bois sculpté. A Bab Ezzouar, il est tout en verre mais les sensations sont les mêmes : les personnes qui l’empruntent affirment avec fierté avoir l’impression d’avoir enfin un centre commercial aux normes. Comme dans les centres commerciaux d’ailleurs, le dernier étage est entièrement dédié à la restauration. Au milieu, des centaines de tables et tout autour des restaurants et des cafés pour tous les goûts. Il suffit de passer commande avant de prendre place au niveau de l’espace commun dédié à la restauration. En ce premier jour de Ramadan, l’espace est déserté. Les Algériens l’investiront certainement lors des soirées puis plus tard après la fin de Ramadan. Ils découvriront plus tard la halte garderie, un service très apprécié par les parents désireux de faire leurs courses sans imposer cela à leurs enfants. Ils pourront les retrouver plus tard pour faire une partie de bowling, l’espace est déjà opérationnel, ou aller au cinéma, il faudra cependant patienter puisque les multiplex n’ont pas encore reçu l’agrément nécessaire. Quoi qu’ils y recherchent, les habitants de la capitale semblent avoir trouvé une attraction. Pour combien de temps ? L’avenir le dira…
N. I.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De mémoire de riverains, jamais leur quartier n’aura été aussi attractif. Pour y accéder, il vaut mieux s’armer de patience désormais. Premier jour de Ramadan, un peu groggy mais décidés à aller à l’assaut du centre commercial, ils étaient nombreux à presser le pas ou à patienter dans leurs véhicules pour accéder au parking. C’est que le quartier étant desservi en moyens de transport, on ne vient pas à Bab Ezzouar seulement en voiture mais également en bus et en taxi. Les piétons pressent le pas en parcourant les quelques mètres qui séparent l’arrêt du bus de l’entrée. Pas très disciplinés, tous ne marchent pas forcément sur le trottoir. Ils sont pressés et cherchent des yeux l’entrée. Des agents de sécurité les guident. Tout près du but, ils avancent encore plus vite pour enfin y accéder. Premier contact avec le centre commercial, l’hypermarché. Pour les personnes y accédant par le parking souterrain, l’attente peut parfois être encore plus longue. Aux heures de grande affluence, il faut parfois plus d’un quart d’heure pour y entrer. Des agents se chargent de guider des automobilistes pas toujours très disciplinés. Certains veulent se mettre à l’extérieur du parking, pas très loin de l’entrée principale. D’autres rusent pour gagner quelques secondes en «grillant» la file. Une fois à l’intérieur, des agents sont postés pour orienter les conducteurs. Les flèches prévues à cet effet ne suffisent visiblement pas. Elles sont même ignorées par les automobilistes et les agents eux mêmes qui en perdent des fois leur latin. «C’est le début, c’est normal !» confie l’un d’entre eux, pariant que dans quelques semaines, les conducteurs seront rodés et n’auront presque plus besoin d’être guidés pour trouver une place de parking. Contrairement à ceux qui accèdent par l’entrée principale, les personnes qui choisissent le parking découvrent le tapis mécanique. Un vrai bonheur, et il n’y a pas que les petits qui semblent s’en amuser ! Ce premier contact avec le supermarché à lui seul semble ravir les visiteurs. En quelques secondes, ils sont à l’étage et découvrent, tout comme ceux qui sont rentrés par la porte principale, l’hypermarché.
«On se croirait à França !»
Tout naturellement, ils tentent d’y entrer par la première issue qui s’apparente à une porte. «L’entrée, c’est au bout», répète sur un ton monotone un agent chargé d’orienter les visiteurs pris de frénésie. Il explique qu’il faut aller jusqu’au bout, là où il n’y a plus de caisse pour entrer. Les plus pressés tentent une incursion quelques caisses plus loin. Un agent tout aussi blasé leur répète la même chose : «C’est au bout !» Il explique, miamusé mi-agacé, que «ce n’est pas grave, ils vont s’habituer». Et voilà le visiteur entré dans le vif du sujet : il peut commencer à faire ses courses dans ce qui est présenté comme le plus grand centre commercial au Maghreb. Avec leurs caddies, ils sillonnent les rayons, passant de l’électroménager à l’alimentation après avoir fait escale au rayon dédié à la vaisselle. «Mais on se croirait à França», s’exclame une dame visiblement ravi par cet hypermarché où, dit-elle, «on peut tout trouver même de la douara nettoyée !» Certains s’y perdent pourtant. Ils ont du mal à trouver des repères, mais cela ne saurait tarder. Et lorsqu’ils passent à la caisse, certains clients retrouvent leurs bons vieux réflexes : ils s’impatientent, ils veulent passer avant les autres mais certains caissiers, visiblement pas perturbés pas les queues, trouvent le temps de discuter avec les clients. Ils ne font pas leur travail de manière mécanique, ils semblent apprécier le contact humain et tant pis si les files n’avancent pas aussi vite qu’elles le devraient.
L’escalier mécanique, comme au bon vieux temps !
Et lorsque le visiteur quitte l’hypermarché les bras chargés de courses, il découvre qu’il n’a finalement pas encore tout vu. Tout autour de l’hypermarché, il y a des magasins. De grandes enseignes s’y sont installées. Les bras chargés, sommant les enfants de ne pas trop s’éloigner, ils s’engouffrent dans des magasins visiblement pas prêts à recevoir autant de monde à la fois. Chez une enseigne bien connue spécialisée dans les vêtements pour enfants, c’est la ruée. La gérante du magasin n’a pourtant pas l’air ravie : des enfants ont renversé une bouteille d’eau par terre. C’est à peine si la maman s’excuse. Elle lance «ce sont des enfants !» et ressort. La découverte du centre commercial n’est pas finie. Il faut monter à l’étage pour voir d’autres enseignes, et pour ce faire, il faut emprunter l’escalier mécanique. Que de souvenirs ! A l’époque des galeries, les Algériens l’empruntaient déjà de même que les ascenseurs en bois sculpté. A Bab Ezzouar, il est tout en verre mais les sensations sont les mêmes : les personnes qui l’empruntent affirment avec fierté avoir l’impression d’avoir enfin un centre commercial aux normes. Comme dans les centres commerciaux d’ailleurs, le dernier étage est entièrement dédié à la restauration. Au milieu, des centaines de tables et tout autour des restaurants et des cafés pour tous les goûts. Il suffit de passer commande avant de prendre place au niveau de l’espace commun dédié à la restauration. En ce premier jour de Ramadan, l’espace est déserté. Les Algériens l’investiront certainement lors des soirées puis plus tard après la fin de Ramadan. Ils découvriront plus tard la halte garderie, un service très apprécié par les parents désireux de faire leurs courses sans imposer cela à leurs enfants. Ils pourront les retrouver plus tard pour faire une partie de bowling, l’espace est déjà opérationnel, ou aller au cinéma, il faudra cependant patienter puisque les multiplex n’ont pas encore reçu l’agrément nécessaire. Quoi qu’ils y recherchent, les habitants de la capitale semblent avoir trouvé une attraction. Pour combien de temps ? L’avenir le dira…
N. I.
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