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Éloge de la différence

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  • Éloge de la différence

    Le roi a saisi l’occasion du traditionnel discours du Trône pour exalter la spécificité marocaine, tracer des perspectives, mettre l’accent sur la bonne gouvernance. Et réaffirmer l’attachement du royaume au Sahara.
    Au Maroc, la fête du Trône est, chaque année, le rendez-vous du Maroc de toujours avec lui-même. Hier, sous le protectorat franco-espagnol, c’était un acte de résistance. Aujourd’hui, les Marocains ont l’occasion, s’agissant de leurs institutions, au demeurant uniques, de se remémorer d’où ils viennent et ce qu’ils sont. Le rituel de la bay‘a, la cérémonie d’allégeance, n’a pas varié depuis des siècles : en djellaba blanche, tous ceux qui détiennent une parcelle d’autorité dans le royaume défilent par vagues successives devant le monarque monté sur un cheval ou debout dans une voiture pour recueillir sa bénédiction. Autre moment fort : le discours du Trône. Il répond toujours à une facture classique, du genre « bilan et perspectives ». On y cherche aussi des indices précieux sur l’humeur du roi et du royaume.
    Le 30 juillet, à Tanger, Mohammed VI a rappelé les valeurs dont il est, au titre de Commandeur des croyants, le garant. On note une certaine insistance sur la singularité foncière du Maroc. Il est question d’un islam spécifiquement marocain, « fondé sur le respect des autres religions célestes et ouvert aux diverses civilisations ». Même exaltation de la différence lorsque le successeur de Hassan II évoque le grand dessein du royaume : « La construction d’un modèle de développement et de démocratie spécifiquement marocain. »
    Promotion Charles de Gaulle
    Sans complaisance, le roi se livre à un examen minutieux des acquis et atouts, des défaillances et handicaps. Dans le premier registre, les grands chantiers, tels tanger med ou le développement du tourisme (9 millions de visiteurs), ou encore la station de production d’énergie solaire, projet pionnier d’envergure internationale. Mais la modernisation de l’économie bute sur les aléas de la compétitivité des entreprises marocaines. La principale cause réside dans le système éducatif, « plombé depuis longtemps par les entraves démagogiques ayant empêché la mise en œuvre des réformes » et qui risque de « continuer, hélas, à obérer les énergies de l’État et les potentialités des couches populaires ».
    À plusieurs reprises, Mohammed VI a insisté sur les règles de la bonne gouvernance. Plus que jamais, il est décidé à multiplier les visites dans les provinces. Une annonce qui a ici une double charge : rassurante pour le commun des Marocains et comminatoire pour les autorités locales. Il faut dire que le roi ne se contente pas, lors de ses déplacements, d’inaugurer les barrages ou réseaux routiers. Plus d’une fois, il a pris au débotté des sanctions spectaculaires. Le mois dernier, après une visite improvisée (arrivant par la mer…) à Al-Hoceima, la capitale du Rif, et des discussions avec la population, il a donné un vaste coup de balai. Ont été limogés pas moins de quinze responsables appartenant à pratiquement tous les corps : police, gendarmerie, douanes, gendarmerie maritime, administration territoriale…
    Mohammed VI table sur la « régionalisation avancé» pour renforcer la bonne gouvernance. « Vaste entreprise de modernisation des structures de l’État », on sait que cette réforme ne concerne pas le seul Sahara mais l’ensemble du royaume.
    À l’extérieur, on n’a curieusement retenu du discours de Mohammed VI qu’une phrase, celle où il déclare que le Maroc n’abandonnera pas un pouce de son SaharaSur cette question, rien de nouveau : l’autonomie (dans le cadre de la régionalisation généralisée) demeure, en dépit des « manœuvres désespérées » de l’Algérie, la solution adéquate.
    Un détail mérite en revanche l’attention. Le roi a présidé la cérémonie de prestation de serment des officiers lauréats des écoles militaires (1 537, dont 197 femmes). Il a choisi de donner à la promotion de cette année le nom de Charles de Gaulle. Lequel partageait avec Mohammed V, le grand-père de l’actuel monarque, « l’attachement aux valeurs de courage, de défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale ».
    JeuneAfrique
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