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La France n'a jamais été aussi proche de perdre sa note AAA

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  • La France n'a jamais été aussi proche de perdre sa note AAA

    La France n'a jamais été aussi proche de perdre sa note AAA


    17/08/2010 | Mise à jour : 22:36
    En raison de leurs difficultés budgétaires, la France, les Etats-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont avancé d'un pas dans leur risque de perdre leur note maximale chez l'agence de notation Moody's.

    Moody's prend des princettes et choisit ses mots. Quand il s'agit de commenter les notes de la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, mieux vaut faire très attention. Le «triple A» - la meilleure note que l'agence de notation peut attribuer - de ces pays n'est pas menacé, assure Moody's. Mais «les défis liés aux ajustements budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant un abaissement de la note de ces pays s'est encore réduit».

    En réalité, les notes de ces pays ne seront pas dégradées de sitôt, si dégradation il y a. D'autant que l'agence publierait d'autres notes pour bien informer la planète finance de l'évolution de son opinion, en passant notamment par la case «mise sous surveillance négative». L'objectif est d'éviter d'affoler les investisseurs, et que les marchés intègrent progressivement l'état de santé de ces économies développées en fonction de leurs performances et de leur volonté d'arranger leurs comptes publics.

    Ainsi, il n'y a rien d'alarmant dans cette note publiée ce mardi. Moody's assure que le AAA de Paris, Berlin, Londres et Washington est «solide» et que les perspectives restent stables. Les gouvernements ont en effet mis en place des mesures pour réduire leur déficits, reconnaît l'agence, quoique les Etats-Unis ont encore des efforts colossaux à fournir en matière d'endettement public.

    Des taux extrêmement bas
    Alors même que leur dette bat des records, l'Allemagne et la France parviennent ces derniers jours à se refinancer à des conditions extraordinairement favorables sur le marché obligataire.

    Jamais ils n'ont emprunté à des taux aussi bas, respectivement 2,36% et 2,67% pour une obligation à dix ans. Soit deux fois moins cher que l'Irlande. Selon les analystes, les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique poussent en effet les investisseurs à revenir notamment vers les obligations d'Etat notées triple AAA.

    Mais le message de Moody's n'est tout de même pas de très bon augure.

    Ce qu'il reste à faire
    Parmi les nouveaux défis, Moody's met en avant la nécessité de relancer la croissance, alors même que ces pays ne disposent plus de marges de manoeuvre budgétaires pour soutenir l'économie.

    Ces pays doivent aussi mener des programmes d'assainissement des finances publiques et faire face au viellissement de leur population, enchaîne Moody's, alors que les questions des financements des retraites est au coeur des préoccupations des politiques.

    Le cas de l'Espagne, autre grand pays bénéficiant pour l'heure d'un «AAA», est à part, rappelle l'agence. Moody's avait prévenu fin juin qu'elle pourrait abaisser, d'ici fin septembre, de «un ou deux crans» la note souveraine de l'Espagne en raison de la faiblesse des perspectives de croissance de sa fragile économie.
    le figaro.fr
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    DETTE PUBLIQUE: La France, passager clandestin de la zone euro

    Par Romain Gubert

    Cocorico ! Le 21 juillet, la Cades a levé deux milliards d'euros sur les marchés financiers sans aucun souci et à très bon prix. Un mois plus tôt, elle avait levé 2 milliards et demi dans les mêmes conditions. Voilà une information qui n'a pas fait trois lignes dans les journaux. D'abord parce que personne ne sait vraiment ce qui se cache derrière la Cades (c'est la caisse d'amortissement de la dette sociale, en clair la dette de la Sécu). Ensuite parce que c'est l'autre scénario (si la dette de la Sécu n'avait pas trouvé preneur à bon prix) qui aurait provoqué un séisme. Passons sur le fait que lorsqu'on veut oublier plus facilement quelque chose qui fâche, lui donner un nom improbable est effectivement une bonne solution. Et concentrons-nous sur la bonne nouvelle : la dette publique française, quel que soit son petit nom, a encore ses aficionados dans les salles de marchés. Mieux : elle en a de plus en plus.

    En ce mois de juillet 2010, la France peut donc emprunter l'argent dont elle a besoin pour financer ses incommensurables déficits dans de bien meilleures conditions qu'il y a un an. Mieux, elle le fait avec un tout petit différentiel par rapport à l'Allemagne. En clair, la signature française vaut, à un chouia près, celle de Berlin. Alors que la Grèce, l'Espagne et le Portugal - malgré le plan de sauvetage de la zone euro et les garanties de la BCE qui s'est portée caution de leurs engagements - "vendent" désormais leur dette publique dans des conditions beaucoup plus dures que l'été dernier.

    Prime surprise

    Ceux qui achètent de la dette souveraine ne sont pas tous des spéculateurs. Beaucoup recherchent d'abord de la sécurité. Ils se replient donc sur des pays "sûrs", bien notés par les fameuses agences de notation et, pour un peu, leur prêtent plus d'argent que ceux-ci n'en ont réellement besoin. Avec ce résultat : avant même d'avoir finalisé sa réforme des retraites ou annoncé son projet de budget 2011 (quid des niches fiscales ? quid de la fiscalité des hauts revenus ? quid des économies budgétaires...) et tout en se perdant dans des querelles sémantiques surréalistes - rigueur/pas rigueur/"rilance" -, la France bénéficie aujourd'hui d'une sorte de "prime surprise" qu'elle n'a strictement rien fait pour mériter.

    La réalité, c'est que la France a aujourd'hui toutes les caractéristiques du passager clandestin (un concept économique bien réel que les économistes anglo-saxons désignent sous l'expression "free rider"). Elle profite en effet à la fois de la mauvaise fortune des pays en difficulté dans la zone euro (qui font désormais des efforts considérables pour revenir dans le jeu). Mais aussi de la bonne réputation de l'Allemagne sur les marchés (qui, elle, a déjà entrepris l'essentiel de ses réformes). Sans avoir rien fait, la France est un peu dans la situation d'un élève médiocre qui devient le meilleur ami du premier de la classe en pariant sur cette proximité pour tromper le regard des professeurs et décrocher ainsi de meilleures notes. Ce n'est pas autrement qu'il faut lire les déclarations, il y a quelques jours, de Nicolas Sarkozy, qui affirme vouloir supprimer les droits de vote des pays membres de la zone euro qui "enfreignent de manière grave et répétée" leurs engagements européens, ou lorsqu'il plaide pour une "convergence fiscale" franco-allemande. Le problème, c'est que les passagers clandestins se font souvent prendre. Et qu'il y a alors une amende et des pénalités à payer.

    Le Point.fr

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