Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Al Qaïda menace la France et libère deux Maliens

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Al Qaïda menace la France et libère deux Maliens

    Dans un message diffusé lundi 16 août sur internet, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé la France de représailles, suite au raid meurtrier mené le 22 juillet avec l'aide de militaires français contre une base d'Al Qaïda au Mali. L’opération franco mauritanienne avait fait six morts.

    Face à cette menace pressante, la France a ravivé le plan Vigipirate pour la période estivale entre le 2 août et le 15 septembre. Pendant ce temps, deux militaires maliens, kidnappés en même temps que le guide douanier tué, ont été libérés par Al Qaida, à la faveur de négociations menées par des notabilités de la région de Kidal, les chefs de fraction et le président du conseil de cercle de la circonscription.

    Le mouvement qualifie le président français Nicolas Sarkozy d'ennemi de Dieu et appelle ses membres à mener des représailles contre la France. Ainsipeut-on lire sur un communiqué diffusé par Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur des forums islamiques : "A l'ennemi de Dieu Sarkozy je dis : vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays". Selon certaines sources, Abou Anas al-Chanqiti est dirigeant de la branche mauritanienne d’Al-Qaïda. Il a appelé les membres des tribus auxquelles appartenaient les personnes tuées dans le raid, à "mener des représailles contre les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne". Il exhorte les tribus d'une région à cheval sur le Mali, le Niger, la Mauritanie et l'Algérie, à s'unir contre les ressortissants français.

    L'AQMI a affirmé que la France a lancé le raid alors que des négociations étaient en cours pour la libération de Germaneau, des allégations rejetées par la France. Le communiqué précise que les six combattants tués lors du raid étaient, pour trois d'entre eux, membres de tribus touareg, et qu'il y avait un Algérien, un Mauritanien et un Marocain. « J'appelle ces fières tribus dont les fils sont tombés en martyrs ... à les venger … » Après le raid franco mauritanien, Abdoul Wahoud, un autre responsable d'AQMI, dans un enregistrement diffusé sur El Jazzera avait déclaré : « Sarkozy a été incapable de libérer son compatriote au cours de son opération manquée mais il a sans aucun doute ouvert l'une des portes de l'Enfer pour lui, son peuple et sa nation ». Ce groupe qui détenait le Français Michel Germaneau avait déjà assassiné l'an dernier un otage britannique, Edwin Dyer.

    Une menace à prendre au sérieux

    Selon Didier Julia, un député UMP de Seine et Marne, membre de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée Nationale, il faut être plus vigilant qu'inquiet : « Il faut toujours prendre au sérieux les menaces. Ceci dit celle–ci n’ajoute rien de plus à ce que nous connaissions : ils ont déjà tué. Ils ont annoncé qu’ils tueraient toute personne qui passerait dans cette région désertique du Sahara, donc ce n’est pas une nouvelle. C’est un groupe qui n’a aucun projet politique, ils prennent une couverture religieuse pour leurs activités terroristes. Il appartient aux pays qui ont la compétence territoriale de les mettre hors d’état de nuire. »

    De son côté Antoine Glaser, directeur de la revue "La lettre du continent", spécialisée sur l'Afrique, entrevoit un contexte très difficile pour les ressortissants français en Afrique, et tout particulièrement dans cette zone : « Il y a une tension qui monte. Il y a vraiment eu un tournant avec l’assassinat de Germaneau. La France, dans toute la zone Sahélo Saharienne est entrée dans un conflit très important avec Aqmi. Il y a une radicalisation des positions. Pour la première fois, la France intervenait en support de la Mauritanie, contre les camps d’Al Qaida ». L'opération destinée à libérer l'otage Michel Germaneau avait échoué et celui-ci a été exécuté le 24 juillet pour venger la mort de ses membres.

    En France, face à "l'amplification de la menace islamiste", le plan Vigipirate a été ravivé pour la période estivale entre le 2 août et le 15 septembre. Le plan Vigipirate est un dispositif de sécurité français destiné à prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes. Mais c'est manifestement sur place que la menace est la plus immédiate, à en croire Antoine Glaser : «L’ensemble de cette zone va devenir extrêmement difficile à vivre pour les Français. Ça pénalise toute l’activité de pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui vivent énormément de l’aide au développement. Au Burkina il y a 700 ONG françaises… ce sont des pays où les Français se sentaient "chez eux" entre guillemets depuis plusieurs décennies dans cette zone qui va jusqu’au Tchad et au Soudan. »

    La France mobilisée, Vigipirate au niveau rouge

    Le ministère français des Affaires étrangères a souligné mardi 17 août "l'entière mobilisation" du dispositif de sécurité français après de nouvelles menaces d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le Quai d’Orsay a affirmé que ces menaces provenaient d'"assassins".

    "Le dispositif, tant pour nos compatriotes résidents ou de passage que pour nos emprises diplomatiques est activé et actualisé en permanence, en fonction de l'appréciation des risques et des menaces", a ajouté M. Valero.

    Lorsque le chef de la diplomatie Bernard Kouchner s'était rendu en Mauritanie, au Mali et au Niger fin juillet, "il avait tenu à s'assurer, en priorité, auprès des plus hautes autorités ainsi qu'avec nos ambassadeurs et nos compatriotes sur place, de l'entière mobilisation de notre dispositif de sécurité", a-t-il rappelé.

    Il s'agit de "menaces proférées par des assassins", a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, lors d'un point-presse régulier.

    M. Valero a rappelé que les fiches "Conseils aux voyageurs" du site internet du Quai d'Orsay (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/con...909/index.html) sont "mises à jour en temps réel" afin de mettre à la disposition des ressortissants français "une information fiable et complète".

    AQMI a affirmé que la France a lancé le raid alors que des négociations étaient en cours pour la libération de Germaneau, des allégations rejetées par la France. Le communiqué précise que les six combattants tués lors du raid étaient, pour trois d'entre eux, membres de tribus touareg, et qu'il y avait un Algérien, un Mauritanien et un Marocain. "J'appelle ces fières tribus dont les fils sont tombés en martyrs (...) à les venger en tuant les fils et agents renégats de la France chrétienne", a ajouté Chanqiti.

    Al-Qaïda règle ses comptes et libère deux soldats maliens

    Les membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont libéré, ce lundi 16 août, deux soldats maliens enlevés en même temps que le contrôleur des Douanes d'ethnie touareg, Sidi Mohamed Ag Acherif, qu'ils ont exécuté jeudi à quelques kilomètres de Tessalit (extrême nord Mali). Quelques années plutôt, le guide-douanier avait participé à une attaque au cours de laquelle le bras droit d'un chef d'Aqmi avait été tué, révèle le Monde. La libération des militaires a été rendue possible grâce aux négociations menées par des notabilités de la région de Kidal, les chefs de fraction et le président du conseil de cercle de la circonscription.

    Les ravisseurs accusaient le lieutenant Sidi Mohamed Ag Acherif de s'opposer à leurs intérêts, pour avoir participé, dit-on, en compagnie de l'armée malienne, à une traque d'éléments d'Al-Qaïda, il y a quelques mois. Les deux otages semblent être bien traités par leurs ravisseurs, selon nos sources. Les membres d'Al-Qaïda opèrent constamment des enlèvements dans la bande saharienne couvrant les frontières du Mali, de l'Algérie, de la Mauritanie et du Niger. Deux otages espagnols sont encore en détention dans cette bande.

    © Copyright Le Républicain (ml)
Chargement...
X