L’ambassadeur de Chine en Algérie, son excellence Liu Yuhe, à Liberté
Par : Salim Koudil
L’ambassadeur de Chine en Algérie revient dans cet entretien sur le “projet du siècle”, l’autoroute Est-Ouest, et la situation du groupement chinois Citic-CRCC qui a en charge la réalisation du lot centre (300 km) et ouest (359 km).
Liberté : C’est en janvier 2010 que l’autoroute Est-Ouest devait être livrée mais plus de huit mois après, les travaux sont toujours en cours. Comment expliquez-vous ce retard ?
Son Excellence l’ambassadeur Liu Yuhe : Pour les délais, le ministre des Travaux publics est le mieux placé pour en parler. Mais il faut savoir que sur les 16 lots octroyés à la Chine, 13 ont été livrés. Il ne reste qu’un tunnel et deux lots que devront être livrés dans les prochains jours. Aussi, faut-il préciser que durant les trois dernières années, il y a eu de nombreux jours avec de fortes pluies et cela a engendré beaucoup de retard sur les chantiers. Il y avait aussi plusieurs endroits où le problème d’expropriation s’est posé à tous et il fallait donc attendre un mois et parfois deux mois même. On a également une vingtaine de nouveaux contrats où on a ajouté beaucoup de ponts qui étaient primordiaux. Avec toutes ces données, il faut donc préciser que tous les tronçons ont été livrés avant terme et tout se terminera avant la fin de l’année. Ce projet de l’autoroute Est-Ouest est un miracle réalisé ensemble, par l’Algérie et la Chine. Je dois aussi indiquer que la qualité de cette autoroute est meilleure que celle qu’on peut trouver en Europe. C’est vraiment un excellent travail qui a été fait et il suffit de circuler sur cette autoroute pour s’en convaincre.
Toutefois, il y a aussi le manque d’infrastructures accompagnant cette autoroute…
Ce n’était pas dans le contrat initial et, en plus, cela a été octroyé à Naftal.
Et pour les péages ?
Cela n’a pas été mentionné aussi dans le contrat. En Chine, le marché du péage est géré par des privés. En Algérie, les gens ne sont pas habitués à payer pour prendre la route, mais en Tunisie si. D’ailleurs, je pense qu’il faut au moins deux péages, l’un aux frontières avec la Tunisie et l’autre aux frontières avec le Maroc.
L’autoroute Est-Ouest s’est aussi “distinguée” par ses affaires de corruption et dans lesquelles les Chinois ont été souvent cités. Comment réagissez-vous à cela ?
Notre gouvernement a toujours encouragé les sociétés chinoises à travailler en respectant les lois des pays dans lesquels elles ont des projets. La Chine est d’ailleurs signataire des conventions d’anticorruption et chez nous, il y a la Cour des comptes qui contrôle tout. Aussi, après tout ce qui a été dit sur ces affaires, on a demandé aux sociétés chinoises des éclaircissements et elles disent qu’elles ont respecté les normes internationales. Évidement, il y a eu des sociétés de consulting et des bureaux d’études et c’est logique qu’on doit les payer. Tout cela s’est fait dans la transparence. Vous savez la corruption c’est comme un cancer et ce genre de problème existe partout.
Vous comptez toujours avoir d’autres marchés en Algérie ?
Bien sûr. Il y a plusieurs projets qui intéressent la Chine. Il faut attendre les appels d’offres pour être fixé. En plus, ce sera plus facile pour tout le monde puisque les équipements sont sur place et le travail pourra débuter rapidement.
Pour la période avril-juin 2010, la Chine a détrôné le Japon et est désormais la seconde puissance mondiale économique. Ça doit être très important pour vous…
Certes on vient de dépasser le Japon qui était deuxième depuis plus de 40 ans mais il ne faut pas se soucier seulement du PIB, il y a le revenu par tête d’habitant. En Chine, il est de 3 800 dollars et donc on est vraiment loin. En Algérie, il est de 5 000 dollars. C’est pour cette raison qu’on doit faire beaucoup d’efforts ; plus de 150 millions de Chinois vivent au-dessous du seuil de pauvreté et il y a encore des régions très arriérées. La Chine reste toujours un pays en voie de développement.
liberte
Par : Salim Koudil
L’ambassadeur de Chine en Algérie revient dans cet entretien sur le “projet du siècle”, l’autoroute Est-Ouest, et la situation du groupement chinois Citic-CRCC qui a en charge la réalisation du lot centre (300 km) et ouest (359 km).
Liberté : C’est en janvier 2010 que l’autoroute Est-Ouest devait être livrée mais plus de huit mois après, les travaux sont toujours en cours. Comment expliquez-vous ce retard ?
Son Excellence l’ambassadeur Liu Yuhe : Pour les délais, le ministre des Travaux publics est le mieux placé pour en parler. Mais il faut savoir que sur les 16 lots octroyés à la Chine, 13 ont été livrés. Il ne reste qu’un tunnel et deux lots que devront être livrés dans les prochains jours. Aussi, faut-il préciser que durant les trois dernières années, il y a eu de nombreux jours avec de fortes pluies et cela a engendré beaucoup de retard sur les chantiers. Il y avait aussi plusieurs endroits où le problème d’expropriation s’est posé à tous et il fallait donc attendre un mois et parfois deux mois même. On a également une vingtaine de nouveaux contrats où on a ajouté beaucoup de ponts qui étaient primordiaux. Avec toutes ces données, il faut donc préciser que tous les tronçons ont été livrés avant terme et tout se terminera avant la fin de l’année. Ce projet de l’autoroute Est-Ouest est un miracle réalisé ensemble, par l’Algérie et la Chine. Je dois aussi indiquer que la qualité de cette autoroute est meilleure que celle qu’on peut trouver en Europe. C’est vraiment un excellent travail qui a été fait et il suffit de circuler sur cette autoroute pour s’en convaincre.
Toutefois, il y a aussi le manque d’infrastructures accompagnant cette autoroute…
Ce n’était pas dans le contrat initial et, en plus, cela a été octroyé à Naftal.
Et pour les péages ?
Cela n’a pas été mentionné aussi dans le contrat. En Chine, le marché du péage est géré par des privés. En Algérie, les gens ne sont pas habitués à payer pour prendre la route, mais en Tunisie si. D’ailleurs, je pense qu’il faut au moins deux péages, l’un aux frontières avec la Tunisie et l’autre aux frontières avec le Maroc.
L’autoroute Est-Ouest s’est aussi “distinguée” par ses affaires de corruption et dans lesquelles les Chinois ont été souvent cités. Comment réagissez-vous à cela ?
Notre gouvernement a toujours encouragé les sociétés chinoises à travailler en respectant les lois des pays dans lesquels elles ont des projets. La Chine est d’ailleurs signataire des conventions d’anticorruption et chez nous, il y a la Cour des comptes qui contrôle tout. Aussi, après tout ce qui a été dit sur ces affaires, on a demandé aux sociétés chinoises des éclaircissements et elles disent qu’elles ont respecté les normes internationales. Évidement, il y a eu des sociétés de consulting et des bureaux d’études et c’est logique qu’on doit les payer. Tout cela s’est fait dans la transparence. Vous savez la corruption c’est comme un cancer et ce genre de problème existe partout.
Vous comptez toujours avoir d’autres marchés en Algérie ?
Bien sûr. Il y a plusieurs projets qui intéressent la Chine. Il faut attendre les appels d’offres pour être fixé. En plus, ce sera plus facile pour tout le monde puisque les équipements sont sur place et le travail pourra débuter rapidement.
Pour la période avril-juin 2010, la Chine a détrôné le Japon et est désormais la seconde puissance mondiale économique. Ça doit être très important pour vous…
Certes on vient de dépasser le Japon qui était deuxième depuis plus de 40 ans mais il ne faut pas se soucier seulement du PIB, il y a le revenu par tête d’habitant. En Chine, il est de 3 800 dollars et donc on est vraiment loin. En Algérie, il est de 5 000 dollars. C’est pour cette raison qu’on doit faire beaucoup d’efforts ; plus de 150 millions de Chinois vivent au-dessous du seuil de pauvreté et il y a encore des régions très arriérées. La Chine reste toujours un pays en voie de développement.
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