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Abdelwahab Doukkali - Kan ya ma kan

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  • Abdelwahab Doukkali - Kan ya ma kan

    il a été ce qu'il a été...




    il était une fois notre histoire
    il était moi, et il était mon aimée
    j'étais berger
    moi et mon aimée, deux amoureux
    dans les verts pacages
    on vivait heureux, et insouciants
    le soir on veillait
    on chantait et rêvait
    le matin on sortait, enlacés
    on rêvait
    à la saison des récoltes
    à nos noces
    et aux enfants qu'on aurait
    ainsi, nos rêves grandissaient
    il a été ce qu'il a été...

    un jour d'entre les jours
    le fils du qaïd, sur son cheval
    et dévalant la pente
    vit ma gazelle au bord de l'oued
    il l'enleva et s'en fût
    dans son qsar la séquestra

    mes larmes coulèrent
    je ne pus vivre la séparation
    la nuit des noces, mon coeur se fendit
    il est advenu ce qu'il est advenu...

    bien avant que l'aube n'éclose
    bien avant les lumières de l'aurore
    je me faufila dans le qsar
    pour revoir l'aimée
    pour repartir avec l'aimée
    mais l'enceinte était trop haute
    en sautant notre monture trébucha
    ils nous vîment et nous fûmes découverts

    cette nuit-là la tribu se réunit
    cette nuit-là tribu jugea
    moi et l'aimée
    fûmes condamnés
    et entre un jour et sa nuit
    l'ordre fût exécuté
    de pierres
    moi et l'aimée fûrent lapidés

    nous mourûmes tous deux enlacés
    nous mourûmes de notre amour
    et tous les amoureux nous pleurèrent
    qui fûmes enterrés à deux
    au bord de l'oued
    dans une tombe une

    quelque jours après
    à notre côté, un arbre poussa
    ses branches entrelacs
    ses branches ombrèrent notre tombe
    deux roses apparûrent
    entrecroisées, en pleurs
    leur couleur rouge
    un oiseau vert, chaque aube
    vint nous visiter
    il chanta notre histoire
    et implora Sa Miséricorde

    avec le temps
    les amoureux, chaque vendredi
    en pélerinage
    vienrent visiter notre arbre
    asperger notre tombe d'eau de fleur
    brûler un cierge et du benjoin
    puis verser une larme
    avant de nous couvrir de soie...

    et avec le temps, notre histoire devint celle que contaient les grand-mères, par les nuits étoilées, aux enfants mi-éveillés; celle que chantait le goual dans les halqa les jours de marché; celle qui commençait par kan ya ma kan...
    Dernière modification par Sidi Noun, 21 août 2010, 22h58. Motif: grammaire...
    ¬((P(A)1)¬A)

  • #2
    Jusqu'à la dernière note !

    Merci Sidi Noun.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

    Commentaire


    • #3
      pas de quoi, elfamilia... la tradition orale le vaut bien...
      ¬((P(A)1)¬A)

      Commentaire

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