«Bienfeuseur»
La générosité! Elle n'a jamais été autant étalée dans les journaux, à la ra-dio et à la télévision durant cette période de ramadan. On parle de couffins, on parle d'aides scolaires, on parle de zakat, on parle beaucoup. Mais qui sont ces gens nécessiteux ? Y en avait-il avant la période du ramadan ? Ou se sont-ils déclarés à ce moment-là ? Sur quelles bases est fait ce recensement ? Pourquoi ne sortent-ils qu'en période de ramadan ? Pourquoi ne faisons-nous pas en sorte que ces nécessiteux ne le soient plus toute l'année ?
Oui, mais le bienfaiteur peut-il être bienfaiteur sans le mendiant ? C'est dire à quel point le statut de celui qui est dans le besoin trouve toute sa valeur quant il s'agit de mettre sur piédestal l'action du bienfaiteur. Mais peut-on emprunter le visage de l'autre pour se présenter à un combat de boxe ? Cet argent distribué à toutes les occasions sous les lentilles des caméras entre l'encre et la feuille des écriveurs dans les journaux appartient à qui ? D'où viennent-ils où étaient-ils cachés ? On crée la misère, on l'irrigue et on l'installe au coin du salon du discours officiel. Avoir sa petite misère sur son palier rassure et donne l'occasion d'exposer le chœur des grands cœurs. C'est écœurant ! La charité devient un fonds de commerce. On achète sa bonne conscience.
C'est très peu d'investissement. Et si un jour, ceux qui sont dans le besoin sentent le besoin de ne plus avoir besoin de tendre la main? De refuser les cérémoniaux de distribution de leur propre bien? Car l'argent distribué appartient à tous. Et si toutes les minutes de silence se transforment en jour de bruits, et si la révolution était à la porte de la société nationale des bienfaiteurs ? Le temps serait alors révolu pour les saigneurs devenus seigneurs.
Quotidien d'Oran
La générosité! Elle n'a jamais été autant étalée dans les journaux, à la ra-dio et à la télévision durant cette période de ramadan. On parle de couffins, on parle d'aides scolaires, on parle de zakat, on parle beaucoup. Mais qui sont ces gens nécessiteux ? Y en avait-il avant la période du ramadan ? Ou se sont-ils déclarés à ce moment-là ? Sur quelles bases est fait ce recensement ? Pourquoi ne sortent-ils qu'en période de ramadan ? Pourquoi ne faisons-nous pas en sorte que ces nécessiteux ne le soient plus toute l'année ?
Oui, mais le bienfaiteur peut-il être bienfaiteur sans le mendiant ? C'est dire à quel point le statut de celui qui est dans le besoin trouve toute sa valeur quant il s'agit de mettre sur piédestal l'action du bienfaiteur. Mais peut-on emprunter le visage de l'autre pour se présenter à un combat de boxe ? Cet argent distribué à toutes les occasions sous les lentilles des caméras entre l'encre et la feuille des écriveurs dans les journaux appartient à qui ? D'où viennent-ils où étaient-ils cachés ? On crée la misère, on l'irrigue et on l'installe au coin du salon du discours officiel. Avoir sa petite misère sur son palier rassure et donne l'occasion d'exposer le chœur des grands cœurs. C'est écœurant ! La charité devient un fonds de commerce. On achète sa bonne conscience.
C'est très peu d'investissement. Et si un jour, ceux qui sont dans le besoin sentent le besoin de ne plus avoir besoin de tendre la main? De refuser les cérémoniaux de distribution de leur propre bien? Car l'argent distribué appartient à tous. Et si toutes les minutes de silence se transforment en jour de bruits, et si la révolution était à la porte de la société nationale des bienfaiteurs ? Le temps serait alors révolu pour les saigneurs devenus seigneurs.
Quotidien d'Oran
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