*Lahcen Daoudi : « Les officiels marocains s’efforcent d’améliorer le classement du pays dans les rapports des organismes internationaux et oublient de travailler sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens »
*Larbi Habchi : « Il s’avère que le gouvernement n’a pas de stratégie spécifique à même de réduire les écarts entre pauvres et riches ».
Entre le gouvernement marocain et le PNUD, rien ne va plus. Le classement du Maroc par l’organisme ounisien a encore déclenché la colère de la partie marocaine. « Le gouvernement marocain s’étonne, une fois de plus, de l’exploitation erronée de certains indicateurs censés mesurer les niveaux de développement humain à l’échelle mondiale, tels qu’établis par des centres en relation avec le PNUD », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Comment le PNUD peut-il objectivement endosser une comparaison internationale lorsqu’en 2010 on publie, un -indice multidimensionnel de pauvreté- sur la base de données établies en 2004, soit une année avant le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH)? », s’interrogent les rédacteurs du communiqué.
Le Soir échos a sondé les réactions des politiques et des analystes économistes (voir pages 3 et 9) sur « la colère » de l’équipe de Abbas El Fassi. Le Maroc avait déjà dénoncé en 2009 un rapport du PNUD dont des indicateurs l’avaient placé à la 132e place en matière de développement humain.
« Le Maroc ne fait que dénoncer. Les critères établis par les organismes internationaux changent. Ils sont évolutifs. Des critères qu’il faut rappeler sont internationaux donc valables pour tous les pays. Tout de même les instances internationales ne vont pas établir des critères juste pour le Maroc ». déclare Lahcen Daoudi du PJD. « La réaction du ministère des Affaires étrangères montre qu’il y a des zones d’ombre. Les officiels marocains s’efforcent d’améliorer le classement du pays dans les rapports des organismes internationaux et oublient de travailler sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens », ajoute le député PJDiste.
« Abstarction faite du rapport du PNUD, force est de constater que la question sociale ne fait même pas l’objet d’une attention particulière de la part des responsables » souligne Larbi Habchi, membre de la Chambre des conseillers FDT. « Il s’avère que le gouvernement n’a pas de stratégie spécifique face à cette question à même de réduire les écarts entre pauvres et riches. Une stratégie qui devrait être au cœur des politiques publiques, bien entendu en tenant compte des contraintes mais en veillant à une redistribution juste et équitables des richesses du pays », avance-t-il. « A cet égard le groupe fédéral à la Chambre des conseillers avait appelé à l’instauration d’une taxe de solidarité sur la richesse personnelle et à l’intégration du secteur informel dans le système économique légal. De même que nous avons appelé à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Ce sont des mesures qui, une fois appliquées, amélioreront le classement du Maroc non pas dans le rapport du PNUD mais dans d’autres rapports élaborés par des organismes et des instances internationaux », conclut notre interlocuteur.
La colère du gouvernement marocain était prévisible. L’an dernier, la publication par le même PNUD d’un rapport sur l’IDH (indice de développement humain) a suscité la même réaction. Le Maroc y était classé à 132e place en matière de développement humain. Pour mémoire dans une brève allocution, Youssef Amrani, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères avait contesté la teneur du rapport, appelant par la même occasion les rédacteurs du rapport à prendre en considération d’autres critères lors de l’élaboration de leur rapport, tels que l’indice du développement culturel, l’égalité des chances entre hommes et femmes et la modernisation des statuts juridiques.
Mohamed Jaabouk
Accroche : La colère du gouvernement marocain était prévisible. L’an dernier, la publication par le même PNUD d’un rapport sur l’IDH (indice de développement humain) a suscité la même réaction.
Encadré
Rapport du PNUD
Un document plus équilibré qu’on ne le dit
Le PNUD ne fait pas que critiquer le gouvernement marocain. le Rapport national OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) 2009 indique que « malgré quelques entraves qui freinent son évolution vers la réalisation des OMD, le Maroc est sur la bonne voie pour réussir ce pari international à l’horizon 2015. Le pays a déployé des efforts considérables au niveau de l’ensemble des OMD, et a aussi pris en compte dans ses prévisions, l’impact de la crise financière mondiale et du changement climatique sur son évolution. Concernant le premier rapport sur la réduction de la pauvreté, le document avance qu’en « milieu urbain comme en milieu rural, la pauvreté et la vulnérabilité, mesurées aux seuils nationaux, ont baissé de manière significative entre 2001 et 2008 : la pauvreté absolue est passée de 6,7% à 3,6% ; la pauvreté relative de 15,3% à 8,8% et la vulnérabilité de 22,8% à 15,9% ». En conséquence « 1,7 million d’individus sont sortis de la pauvreté et 1,2 million de la vulnérabilité » alors que « 2,8 millions d’individus vivent encore au-dessous du seuil de la pauvreté relative », révèle le rapport du PNUD.
Le soir echos
*Larbi Habchi : « Il s’avère que le gouvernement n’a pas de stratégie spécifique à même de réduire les écarts entre pauvres et riches ».
Entre le gouvernement marocain et le PNUD, rien ne va plus. Le classement du Maroc par l’organisme ounisien a encore déclenché la colère de la partie marocaine. « Le gouvernement marocain s’étonne, une fois de plus, de l’exploitation erronée de certains indicateurs censés mesurer les niveaux de développement humain à l’échelle mondiale, tels qu’établis par des centres en relation avec le PNUD », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Comment le PNUD peut-il objectivement endosser une comparaison internationale lorsqu’en 2010 on publie, un -indice multidimensionnel de pauvreté- sur la base de données établies en 2004, soit une année avant le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH)? », s’interrogent les rédacteurs du communiqué.
Le Soir échos a sondé les réactions des politiques et des analystes économistes (voir pages 3 et 9) sur « la colère » de l’équipe de Abbas El Fassi. Le Maroc avait déjà dénoncé en 2009 un rapport du PNUD dont des indicateurs l’avaient placé à la 132e place en matière de développement humain.
« Le Maroc ne fait que dénoncer. Les critères établis par les organismes internationaux changent. Ils sont évolutifs. Des critères qu’il faut rappeler sont internationaux donc valables pour tous les pays. Tout de même les instances internationales ne vont pas établir des critères juste pour le Maroc ». déclare Lahcen Daoudi du PJD. « La réaction du ministère des Affaires étrangères montre qu’il y a des zones d’ombre. Les officiels marocains s’efforcent d’améliorer le classement du pays dans les rapports des organismes internationaux et oublient de travailler sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens », ajoute le député PJDiste.
« Abstarction faite du rapport du PNUD, force est de constater que la question sociale ne fait même pas l’objet d’une attention particulière de la part des responsables » souligne Larbi Habchi, membre de la Chambre des conseillers FDT. « Il s’avère que le gouvernement n’a pas de stratégie spécifique face à cette question à même de réduire les écarts entre pauvres et riches. Une stratégie qui devrait être au cœur des politiques publiques, bien entendu en tenant compte des contraintes mais en veillant à une redistribution juste et équitables des richesses du pays », avance-t-il. « A cet égard le groupe fédéral à la Chambre des conseillers avait appelé à l’instauration d’une taxe de solidarité sur la richesse personnelle et à l’intégration du secteur informel dans le système économique légal. De même que nous avons appelé à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Ce sont des mesures qui, une fois appliquées, amélioreront le classement du Maroc non pas dans le rapport du PNUD mais dans d’autres rapports élaborés par des organismes et des instances internationaux », conclut notre interlocuteur.
La colère du gouvernement marocain était prévisible. L’an dernier, la publication par le même PNUD d’un rapport sur l’IDH (indice de développement humain) a suscité la même réaction. Le Maroc y était classé à 132e place en matière de développement humain. Pour mémoire dans une brève allocution, Youssef Amrani, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères avait contesté la teneur du rapport, appelant par la même occasion les rédacteurs du rapport à prendre en considération d’autres critères lors de l’élaboration de leur rapport, tels que l’indice du développement culturel, l’égalité des chances entre hommes et femmes et la modernisation des statuts juridiques.
Mohamed Jaabouk
Accroche : La colère du gouvernement marocain était prévisible. L’an dernier, la publication par le même PNUD d’un rapport sur l’IDH (indice de développement humain) a suscité la même réaction.
Encadré
Rapport du PNUD
Un document plus équilibré qu’on ne le dit
Le PNUD ne fait pas que critiquer le gouvernement marocain. le Rapport national OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) 2009 indique que « malgré quelques entraves qui freinent son évolution vers la réalisation des OMD, le Maroc est sur la bonne voie pour réussir ce pari international à l’horizon 2015. Le pays a déployé des efforts considérables au niveau de l’ensemble des OMD, et a aussi pris en compte dans ses prévisions, l’impact de la crise financière mondiale et du changement climatique sur son évolution. Concernant le premier rapport sur la réduction de la pauvreté, le document avance qu’en « milieu urbain comme en milieu rural, la pauvreté et la vulnérabilité, mesurées aux seuils nationaux, ont baissé de manière significative entre 2001 et 2008 : la pauvreté absolue est passée de 6,7% à 3,6% ; la pauvreté relative de 15,3% à 8,8% et la vulnérabilité de 22,8% à 15,9% ». En conséquence « 1,7 million d’individus sont sortis de la pauvreté et 1,2 million de la vulnérabilité » alors que « 2,8 millions d’individus vivent encore au-dessous du seuil de la pauvreté relative », révèle le rapport du PNUD.
Le soir echos
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