Céréales: Moins de récoltes que prévu
· Près de 75 millions de quintaux dont 32,5 de blé tendre
· Le gouvernement va devoir subventionner les importations
La récolte céréalière culmine à moins de 75 millions de quintaux. C’est le chiffre définitif qui ressort du bilan de la dernière campagne agricole présenté jeudi dernier par Aziz Akhannouch devant le Conseil du gouvernement. Niveau, certes en baisse de 26,6% par rapport à la moisson record de 2008/2009 qui atteint près de 102 millions de quintaux mais néanmoins en augmentation de 21% par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes.
La ventilation de la production par espèce fait ressortir l’importance du blé tendre dont la récolte est de l’ordre de 32,5 millions de quintaux contre 43 millions réalisés l’année dernière. Le blé et l’orge se partagent le reste avec respectivement 16,4 et 25,7 millions de quintaux.
Les superficies semées sont essentiellement localisées dans la Chaouia-Ouardigha, Doukkala-Abda, le Haouz, Fès-Saïs et l’Oriental. En tout, les emblavements ont concerné près de 4,5 millions d’ha en diminution de 8% par rapport à la saison précédente. Mais les travaux du sol ont été menés mécaniquement à hauteur de 96%. A titre d’illustration, les ventes des tracteurs ont marqué un bond de 52% en 2009 en comparaison avec l’année d’avant. De plus, les ventes de semences sélectionnées ont réalisé cette année un record jamais connu par le passé. Elles ont dépassé la barre de 1,1 million de quintaux, soit une hausse de 66% par rapport à la campagne précédente. Ceci, sous l’effet de l’aide consentie par l’Etat. En 2009/2010, la subvention des semences du blé tendre a été portée à 150 DH/ql au lieu de 130 en 2008/2009. Elle s’élève à 135 DH/ql pour le blé dur. Ce sont donc ces ingrédients qui ont contribué à l’amélioration des rendements. Sans oublier bien évidement l’importance du cumul pluviométrique enregistré. «Le rendement moyen national s’est établi à 15,6 quintaux/ha alors qu’il a atteint 30 quintaux/ha dans certaines zones du bour précoce et s’élève à 45 quintaux/ha dans les périmètres irrigués», signale Akhannouch.
En dépit de la pluviométrie exceptionnelle qu’a connue le pays, divers facteurs expliquent le recul de la récolte 2009/2010.
Le ministre de l’Agriculture cite,entre autres, le déficit pluviométrique enregistré durant la période allant du mois d’octobre à la mi-décembre, le retard pris dans les semis et les inondations dans certaines zones (Gharb et Souss Massa).
Plus préoccupant, ce niveau de récolte intervient dans une conjoncture particulièrement difficile. En effet, le marché international des céréales est en forte ébullition. Depuis l’annonce de l’embargo sur les exportations russes, les prix du blé ont grimpé de 40% et restent orientés à la hausse face aux prévisions de baisse de la production mondiale des blés.
Au 24 août, les cours des blés français et américains dépassaient les 285 DH/ql.
Aussi «pour maintenir le prix du pain basic à 1,20 DH, le gouvernement sera dans l’obligation de suspendre totalement les droits de douane appliqués au blé tendre», estime un négociant en céréales. Et ça ne sera pas suffisant, renchérit un minotier. Car, il y aurait toujours un différentiel de 15 à 20 DH/ql entre le prix de cession et celui garanti par l’Etat à la minoterie. Différentiel que l’Etat devrait subventionner. De fait, les discussions entre l’administration et les professionnels au sujet de la mise en place d’un système de régulation vont bon train. Et les professionnels recommandent l’ouverture des importations au plus tard le 15 septembre prochain. D’autant plus que la collecte nationale du blé tendre porte à peine sur 11 millions de quintaux, en régression de 27% par rapport à 2009.
A.G.
leconomiste
· Près de 75 millions de quintaux dont 32,5 de blé tendre
· Le gouvernement va devoir subventionner les importations
La récolte céréalière culmine à moins de 75 millions de quintaux. C’est le chiffre définitif qui ressort du bilan de la dernière campagne agricole présenté jeudi dernier par Aziz Akhannouch devant le Conseil du gouvernement. Niveau, certes en baisse de 26,6% par rapport à la moisson record de 2008/2009 qui atteint près de 102 millions de quintaux mais néanmoins en augmentation de 21% par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes.
La ventilation de la production par espèce fait ressortir l’importance du blé tendre dont la récolte est de l’ordre de 32,5 millions de quintaux contre 43 millions réalisés l’année dernière. Le blé et l’orge se partagent le reste avec respectivement 16,4 et 25,7 millions de quintaux.
Les superficies semées sont essentiellement localisées dans la Chaouia-Ouardigha, Doukkala-Abda, le Haouz, Fès-Saïs et l’Oriental. En tout, les emblavements ont concerné près de 4,5 millions d’ha en diminution de 8% par rapport à la saison précédente. Mais les travaux du sol ont été menés mécaniquement à hauteur de 96%. A titre d’illustration, les ventes des tracteurs ont marqué un bond de 52% en 2009 en comparaison avec l’année d’avant. De plus, les ventes de semences sélectionnées ont réalisé cette année un record jamais connu par le passé. Elles ont dépassé la barre de 1,1 million de quintaux, soit une hausse de 66% par rapport à la campagne précédente. Ceci, sous l’effet de l’aide consentie par l’Etat. En 2009/2010, la subvention des semences du blé tendre a été portée à 150 DH/ql au lieu de 130 en 2008/2009. Elle s’élève à 135 DH/ql pour le blé dur. Ce sont donc ces ingrédients qui ont contribué à l’amélioration des rendements. Sans oublier bien évidement l’importance du cumul pluviométrique enregistré. «Le rendement moyen national s’est établi à 15,6 quintaux/ha alors qu’il a atteint 30 quintaux/ha dans certaines zones du bour précoce et s’élève à 45 quintaux/ha dans les périmètres irrigués», signale Akhannouch.
En dépit de la pluviométrie exceptionnelle qu’a connue le pays, divers facteurs expliquent le recul de la récolte 2009/2010.
Le ministre de l’Agriculture cite,entre autres, le déficit pluviométrique enregistré durant la période allant du mois d’octobre à la mi-décembre, le retard pris dans les semis et les inondations dans certaines zones (Gharb et Souss Massa).
Plus préoccupant, ce niveau de récolte intervient dans une conjoncture particulièrement difficile. En effet, le marché international des céréales est en forte ébullition. Depuis l’annonce de l’embargo sur les exportations russes, les prix du blé ont grimpé de 40% et restent orientés à la hausse face aux prévisions de baisse de la production mondiale des blés.
Au 24 août, les cours des blés français et américains dépassaient les 285 DH/ql.
Aussi «pour maintenir le prix du pain basic à 1,20 DH, le gouvernement sera dans l’obligation de suspendre totalement les droits de douane appliqués au blé tendre», estime un négociant en céréales. Et ça ne sera pas suffisant, renchérit un minotier. Car, il y aurait toujours un différentiel de 15 à 20 DH/ql entre le prix de cession et celui garanti par l’Etat à la minoterie. Différentiel que l’Etat devrait subventionner. De fait, les discussions entre l’administration et les professionnels au sujet de la mise en place d’un système de régulation vont bon train. Et les professionnels recommandent l’ouverture des importations au plus tard le 15 septembre prochain. D’autant plus que la collecte nationale du blé tendre porte à peine sur 11 millions de quintaux, en régression de 27% par rapport à 2009.
A.G.
leconomiste
Commentaire