Abdullah Bin ‘Umar dit :
« J'entendis l'apôtre d'Allah dire : "Vous êtes tous les gardiens et les responsables de vos secteurs et des choses qui sont confiées à vos soins. L'imam (c' est-à-dire, le dirigeant) est le gardien de ses sujets et en est responsable ; l'homme est le gardien de sa famille et est responsable de ses membres. La femme est la gardienne de la maison de son époux et en est responsable. Un serviteur est le gardien des biens de son maître et en est responsable." A cela s'ajoutait ceci, je crois : "Un homme est le gardien de la propriété de son père et est responsable de cette propriété. Vous êtes tous les gardiens et les responsables de vos secteurs et des choses qui sont confiées à vos soins"»1.
Ce hadith indique clairement qu'il incombe aux gouvernements d'assurer les besoins de base de la population, notamment l'eau.
Comprenant ses devoirs, le gouvernement d'Arabie saoudite, lequel respecte, pour tous les aspects de la vie, les principes de la loi musulmane, ou la charia, créa des organismes spécialisés dans l'eau, chargés de la production, de la distribution et du traitement de l'eau du royaume, et ce, au cours des décennies suivant la deuxième guerre mondiale. Le ministère de l'Agriculture et de l'Eau (MAE) fut mis sur pied en 1953, avec la responsabilité de produire de l'eau répondant à la demande, tant en quantité qu'en qualité. La Saline Water Conversion Corporation (SWCC) devint en 1965 un organisme ministériel relevant du MAE, puis en 1974 une société indépendante au sein du MAE, assumant la responsabilité de la construction, de l'exploitation et de l'entretien des usines de dessalement consacrées à la production d'eau potable.
L'Autorité chargée de l'eau et des eaux usées (AEEU) est un organisme indépendant du ministère des Affaires rurales et municipales ; cet organisme distribue l'eau potable, collecte et traite les eaux usées dans diverses villes et villages du royaume.
* Je remercie l'Institut de recherche pétrolière et minérale de l'Université du roi Fahd de son aide pour cette recherche.
1 Al-Bukhari 2.18.
Plus récemment, le gouvernement a modifié l'approche du passé, à savoir augmenter l'offre afin de répondre à la demande. Pour protéger l'intérêt commun, qui constitue la base classique de la loi coutumière musulmane en matière d'eau, le gouvernement a adopté un train de mesures servant à protéger la durabilité des systèmes aquifères et des eaux souterraines. Les lois, la réglementation et la position islamique (fatwa) ont été formulées conformément à loi musulmane afin de s' attaquer aux problèmes de gestion de l'eau, y compris les mesures pour réduire la demande nationale d'eau et pour augmenter les ressources disponibles en eau.
Selon la loi et la coutume islamiques, l'eau doit d'abord servir aux fins domestiques, ensuite aux animaux et, finalement, à l'agriculture. Le Prophète (pssl) mentionne que, parmi ceux « auxquels Allah ne parlera pas et qu'Il ne regardera pas le Jour de la résurrection : [...] un homme qui retient son eau excédentaire. Allah lui dira : "Je ne laisserai pas descendre aujourd'hui sur toi Ma grâce parce que tu as retenu le surplus de ce que tu n' avais pas créé"»2. En ce qui concerne les animaux, l'apôtre d'Allah dit : « Celui qui dans le désert creuse un puits et qu'il y a un pâturage autour de ce puits et aucune autre eau à proximité ne peut empêcher les animaux d'y étancher leur soif »3. Il dit aussi : « Nul ne devrait empêcher autrui d'apaiser la soif de ses animaux à l'aide de son eau excédentaire parce que cela les empêcherait de bénéficier d'un surplus d'herbe »4.
En Arabie saoudite, les utilisations industrielles et récréatives viennent, respectivement, en quatrième et cinquième places. l'ordre des deux dernières utilisations a été assigné conformément aux usages de la loi musulmane dans le pays et à l'aide de raisonnements plutôt que de la stricte doctrine. Ce chapitre décrit les ressources disponibles en eau en Arabie saoudite et la façon dont la demande est gérée à diverses fins, en conformité avec la loi musulmane.
2 Al-Bukhari 3.557.
3 Al-Bukhari 5550 (source : Hadith Encyclopedia).
4 Al-Bukhari 9.92.
Les ressources disponibles en eau
Le royaume d'Arabie saoudite couvre une superficie d'environ 2,25 millions de kilomètres carrés, et ce territoire se trouve en majorité dans des régions arides. Les eaux de surface et souterraines sont limitées, le taux des précipitations est bas, et l'évaporation est élevée. La moyenne annuelle des pluies est de moins de 150 mm dans la majeure partie du pays. Au cours des deux dernières décennies, le royaume s'est beaucoup développé dans tous les secteurs, ce à quoi il faut ajouter une croissance démographique et une hausse du niveau de vie. La demande nationale annuelle d'eau a augmenté, de 2 352 millions de m3 en 1980 à environ 27 239 millions de m3 en 1990, puis à plus de 30 000 millions de m3 en 1992.
Les ressources traditionnelles
L'eau de ruissellement annuelle est estimée à environ 2 230 millions de m3 ; 185 barrages, d'une capacité totale de 775 millions de m3, servent à l'alimentation de la nappe et à la maîtrise des crues.
L'eau souterraine est stockée dans plus de vingt aquifères à couches principales et secondaires, de divers âges géologiques (MAE 1984) ; la qualité de cette eau varie selon les sites et les aquifères. Les analyses isotopiques révèlent que l'eau souterraine fossile de ces aquifères est âgée de 10 000 à 32000 ans. Les réserves d'eau souterraine à une profondeur de 300 mètres sont estimées à environ 2 185 milliards de m3, et la recharge annuelle d'eau s'élève à 2762 millions de m3 (Al-Alawi et Abdulrazzak 1994 ; Dabbagh et Abderrahman 1997).
Les ressources renouvelables d'eau souterraine sont principalement stockées dans des aquifères alluviaux peu profonds ainsi que dans des couches basaltiques d'épaisseurs et de largeurs diverses, que l'on retrouve surtout dans le sud-ouest. Ces aquifères contiennent près de 84 milliards de m3, et leur recharge annuelle est de 1 196 millions de m3.
Les ressources non traditionnelles
Trente-cinq usines de dessalement furent construites, à un coût approximatif de 10 milliards de dollars US ; elles produisent de l'eau potable à partir d'eau de mer et d'eau souterraine brute de la côte de la mer Rouge et du golfe Arabo-Persique, à l'aide de systèmes de distillation à plusieurs étages et d'osmose inverse (Bushnak 1997,93). Actuellement, l'Arabie saoudite est le plus grand producteur mondial d'eau dessalée ; sa production annuelle a frôlé les 795 millions de m3 et la capacité annuelle devrait atteindre environ 1 050 millions de m3 pour l'an 2000.
Le coût unitaire du dessalement se situe à environ 0,70 dollar US ou 2,6 riyals saoudiens (RS) par m3 (1 $US = 3,751 RS) pour les grosses usines de dessalement (Bushnak 1997, 93). 3 à 4 RS devraient être ajoutés au coût total de l'eau pour le transport vers les villes et les villages. Ainsi, un mètre cube d'eau dessalée livrée à la maison coûte environ entre 5,5 et 6,6 RS.
En outre, selon les estimations, près de 1000 millions de m3 d'eaux usées furent produites dans le pays en 1996, et cela devrait augmenter à 1 500 millions de m3 pour l'an 2000 (Ishaq et Khan 1997). Près de 41 % des eaux usées municipales sont traitées et, en 1997, environ 185 millions de m3 ou 18,5 % des eaux usées traitées étaient recyclées pour l'irrigation agricole, les espaces verts et les raffineries.
La suite...
« J'entendis l'apôtre d'Allah dire : "Vous êtes tous les gardiens et les responsables de vos secteurs et des choses qui sont confiées à vos soins. L'imam (c' est-à-dire, le dirigeant) est le gardien de ses sujets et en est responsable ; l'homme est le gardien de sa famille et est responsable de ses membres. La femme est la gardienne de la maison de son époux et en est responsable. Un serviteur est le gardien des biens de son maître et en est responsable." A cela s'ajoutait ceci, je crois : "Un homme est le gardien de la propriété de son père et est responsable de cette propriété. Vous êtes tous les gardiens et les responsables de vos secteurs et des choses qui sont confiées à vos soins"»1.
Ce hadith indique clairement qu'il incombe aux gouvernements d'assurer les besoins de base de la population, notamment l'eau.
Comprenant ses devoirs, le gouvernement d'Arabie saoudite, lequel respecte, pour tous les aspects de la vie, les principes de la loi musulmane, ou la charia, créa des organismes spécialisés dans l'eau, chargés de la production, de la distribution et du traitement de l'eau du royaume, et ce, au cours des décennies suivant la deuxième guerre mondiale. Le ministère de l'Agriculture et de l'Eau (MAE) fut mis sur pied en 1953, avec la responsabilité de produire de l'eau répondant à la demande, tant en quantité qu'en qualité. La Saline Water Conversion Corporation (SWCC) devint en 1965 un organisme ministériel relevant du MAE, puis en 1974 une société indépendante au sein du MAE, assumant la responsabilité de la construction, de l'exploitation et de l'entretien des usines de dessalement consacrées à la production d'eau potable.
L'Autorité chargée de l'eau et des eaux usées (AEEU) est un organisme indépendant du ministère des Affaires rurales et municipales ; cet organisme distribue l'eau potable, collecte et traite les eaux usées dans diverses villes et villages du royaume.
* Je remercie l'Institut de recherche pétrolière et minérale de l'Université du roi Fahd de son aide pour cette recherche.
1 Al-Bukhari 2.18.
Plus récemment, le gouvernement a modifié l'approche du passé, à savoir augmenter l'offre afin de répondre à la demande. Pour protéger l'intérêt commun, qui constitue la base classique de la loi coutumière musulmane en matière d'eau, le gouvernement a adopté un train de mesures servant à protéger la durabilité des systèmes aquifères et des eaux souterraines. Les lois, la réglementation et la position islamique (fatwa) ont été formulées conformément à loi musulmane afin de s' attaquer aux problèmes de gestion de l'eau, y compris les mesures pour réduire la demande nationale d'eau et pour augmenter les ressources disponibles en eau.
Selon la loi et la coutume islamiques, l'eau doit d'abord servir aux fins domestiques, ensuite aux animaux et, finalement, à l'agriculture. Le Prophète (pssl) mentionne que, parmi ceux « auxquels Allah ne parlera pas et qu'Il ne regardera pas le Jour de la résurrection : [...] un homme qui retient son eau excédentaire. Allah lui dira : "Je ne laisserai pas descendre aujourd'hui sur toi Ma grâce parce que tu as retenu le surplus de ce que tu n' avais pas créé"»2. En ce qui concerne les animaux, l'apôtre d'Allah dit : « Celui qui dans le désert creuse un puits et qu'il y a un pâturage autour de ce puits et aucune autre eau à proximité ne peut empêcher les animaux d'y étancher leur soif »3. Il dit aussi : « Nul ne devrait empêcher autrui d'apaiser la soif de ses animaux à l'aide de son eau excédentaire parce que cela les empêcherait de bénéficier d'un surplus d'herbe »4.
En Arabie saoudite, les utilisations industrielles et récréatives viennent, respectivement, en quatrième et cinquième places. l'ordre des deux dernières utilisations a été assigné conformément aux usages de la loi musulmane dans le pays et à l'aide de raisonnements plutôt que de la stricte doctrine. Ce chapitre décrit les ressources disponibles en eau en Arabie saoudite et la façon dont la demande est gérée à diverses fins, en conformité avec la loi musulmane.
2 Al-Bukhari 3.557.
3 Al-Bukhari 5550 (source : Hadith Encyclopedia).
4 Al-Bukhari 9.92.
Les ressources disponibles en eau
Le royaume d'Arabie saoudite couvre une superficie d'environ 2,25 millions de kilomètres carrés, et ce territoire se trouve en majorité dans des régions arides. Les eaux de surface et souterraines sont limitées, le taux des précipitations est bas, et l'évaporation est élevée. La moyenne annuelle des pluies est de moins de 150 mm dans la majeure partie du pays. Au cours des deux dernières décennies, le royaume s'est beaucoup développé dans tous les secteurs, ce à quoi il faut ajouter une croissance démographique et une hausse du niveau de vie. La demande nationale annuelle d'eau a augmenté, de 2 352 millions de m3 en 1980 à environ 27 239 millions de m3 en 1990, puis à plus de 30 000 millions de m3 en 1992.
Les ressources traditionnelles
L'eau de ruissellement annuelle est estimée à environ 2 230 millions de m3 ; 185 barrages, d'une capacité totale de 775 millions de m3, servent à l'alimentation de la nappe et à la maîtrise des crues.
L'eau souterraine est stockée dans plus de vingt aquifères à couches principales et secondaires, de divers âges géologiques (MAE 1984) ; la qualité de cette eau varie selon les sites et les aquifères. Les analyses isotopiques révèlent que l'eau souterraine fossile de ces aquifères est âgée de 10 000 à 32000 ans. Les réserves d'eau souterraine à une profondeur de 300 mètres sont estimées à environ 2 185 milliards de m3, et la recharge annuelle d'eau s'élève à 2762 millions de m3 (Al-Alawi et Abdulrazzak 1994 ; Dabbagh et Abderrahman 1997).
Les ressources renouvelables d'eau souterraine sont principalement stockées dans des aquifères alluviaux peu profonds ainsi que dans des couches basaltiques d'épaisseurs et de largeurs diverses, que l'on retrouve surtout dans le sud-ouest. Ces aquifères contiennent près de 84 milliards de m3, et leur recharge annuelle est de 1 196 millions de m3.
Les ressources non traditionnelles
Trente-cinq usines de dessalement furent construites, à un coût approximatif de 10 milliards de dollars US ; elles produisent de l'eau potable à partir d'eau de mer et d'eau souterraine brute de la côte de la mer Rouge et du golfe Arabo-Persique, à l'aide de systèmes de distillation à plusieurs étages et d'osmose inverse (Bushnak 1997,93). Actuellement, l'Arabie saoudite est le plus grand producteur mondial d'eau dessalée ; sa production annuelle a frôlé les 795 millions de m3 et la capacité annuelle devrait atteindre environ 1 050 millions de m3 pour l'an 2000.
Le coût unitaire du dessalement se situe à environ 0,70 dollar US ou 2,6 riyals saoudiens (RS) par m3 (1 $US = 3,751 RS) pour les grosses usines de dessalement (Bushnak 1997, 93). 3 à 4 RS devraient être ajoutés au coût total de l'eau pour le transport vers les villes et les villages. Ainsi, un mètre cube d'eau dessalée livrée à la maison coûte environ entre 5,5 et 6,6 RS.
En outre, selon les estimations, près de 1000 millions de m3 d'eaux usées furent produites dans le pays en 1996, et cela devrait augmenter à 1 500 millions de m3 pour l'an 2000 (Ishaq et Khan 1997). Près de 41 % des eaux usées municipales sont traitées et, en 1997, environ 185 millions de m3 ou 18,5 % des eaux usées traitées étaient recyclées pour l'irrigation agricole, les espaces verts et les raffineries.
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