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Le couffin "el gouffa"

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  • Le couffin "el gouffa"

    «El gouffa»

    par El-Guellil

    Il est el ftour moins sept heures. Dans les têtes, les programmes semblent cryptés. Non ! c'est plutôt l'antenne qui est mal orientée. «El gasaa» comme on l'appelle chez nous.

    Le couffin nous attend à la porte d'entrée de l'appartement. Vide. Il est magique, on le remplit la veille, et le lendemain, la ménagère le présente à son mari vide. On a l'impression que la maison est tel un ogre, gargantuesque, il avale tout. Malheureusement, il ne recrache rien. Même pas la petite monnaie. Seule bénéficiaire de ce cérémonial « ventral », madame poubelle.

    Nous devons nous atteler chaque matin à le satisfaire le caddy, le sachet en plastique ou le couffin. Le marché nous fait marcher. Les étals dragueurs sont bien achalandés. Objectif : pêche dans les profondeurs des poches. Nos mains, conditionnées par les yeux, s'y plongent régulièrement comme un filet à fines mailles. A l'intérieur, les billets de banque, longtemps camouflés dans les abysses, bâillent, ils ont hâte de changer de main. Armés d'un optimisme insolent, nous déambulons vers les marchands et les autres marchant bipèdes : les pickpockets. Les deux se ressemblent. Les premiers ont un registre de commerce pour te plumer, les seconds leur doigté. Les premiers payent leurs impôts sans grâce, les seconds payent en tôle et attendent la grâce présidentielle.

    Ceux qui ont pu régler leur antenne mentale ont à peine le son. On les remarque. Lucides comme des automates, ils parlent avec leur couffin. Mais la convivialité n'est pas de mise. Les insultant de tant d'ingratitude, ils les accusent d'avoir un fond percé. Les maudissant d'exister. Les surprenant même de s'élargir, de devenir plus grands. Insatiables. D'être moins faciles à contenter.

    De retour à sa niche, à peine la porte s'entrouvre que la ménagère, sans même dire un seul mot au pauvre diable de mari, lui arrache le panier et commence la découverte tel un archéologue si près de la pièce historique majeure. Et tel un archéologue, la déception se lit sur son visage. Lorsque le contenu n'a aucun intérêt. Visage de craie. La craie relevée. Elle regarde son époux avec dégoût. A force de traîner avec ce couffin, on arrive par devenir une Gouffa. Coup de grâce : «Ouache tu attends, la veille de l'Aïd pour habiller les enfants ?»


    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    De retour à sa niche, à peine la porte s'entrouvre que la ménagère, sans même dire un seul mot au pauvre diable de mari, lui arrache le panier et commence la découverte tel un archéologue si près de la pièce historique majeure. Et tel un archéologue, la déception se lit sur son visage. Lorsque le contenu n'a aucun intérêt. Visage de craie. La craie relevée. Elle regarde son époux avec dégoût. A force de traîner avec ce couffin, on arrive par devenir une Gouffa. Coup de grâce : «Ouache tu attends, la veille de l'Aïd pour habiller les enfants ?»
    ça fait rire et c'est en meme temps triste...

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    • #3
      " ça fait rire et c'est en meme temps triste... "

      je pense qu'il faut en rire
      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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      • #4
        Bon, maintenant qu'il nous a si bien décrit le couffin taa el guellil, faudrait qu'il s'attaque à el gouffa du markanti
        Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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        • #5
          "faudrait qu'il s'attaque à el gouffa du markanti "

          Helas, il ne peut pas puisque c'est un guellil
          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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          • #6
            Triste vérité mais en même temps
            ......Vivement le délit de stupidité dans le code pénal .....
            Être vieux c’est se perdre en regrets. Être jeune, c’est vivre de projets .....

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