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Approvisionnement de l’Europe en gaz Tractations entre Russes et Qataris

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  • Approvisionnement de l’Europe en gaz Tractations entre Russes et Qataris

    Alors que les prévisions d’exportation de l’Algérie en gaz risquent de fléchir, en considération des retards accusés dans le montage de certains projets stratégiques, le pays est confronté à une nouvelle donne qui n’est aucunement des moindres.

    Le Qatar semble arriver à pas de géant sur le marché européen, suite à des tractations de coulisses entre Russes et Qataris.
    L’arrivée de ce petit Etat de la péninsule d’Arabie sur le marché européen risque de compromettre certains objectifs de l’Algérie, considérée jusqu’ici comme étant un fournisseur sûr par les clients européens. Certains experts algériens sont allés jusqu’à dire qu'«une campagne d'information est mise en œuvre à l'étranger pour semer le doute sur les capacités algériennes d'exportation gazière». Le Qatar livre déjà à l’Algérie une rude concurrence dans le domaine de l’exploration. Après avoir atterri sur le sol mauritanien, où Sonatrach s’était déjà implantée aux côtés de Total, la compagnie quatarie Qatar Petroleum vient de prendre une participation de 10% dans un important projet pétrochimique à Arzew.

    Si cette prise de participation s’avère être semblable au renforcement des liens de coopération entre l’Algérie et ce pays du Golfe, les experts prédisent une arrivée mouvementée du Qatar sur le marché européen, si les conciliabules entre Russes et Qataris s’avèrent concluants. «Je sais que le Qatar veut absolument mettre un pied dans le marché européen. Il y a une concertation entre le Qatar et la Russie à ce sujet. Ces deux pays ont réduit leur production (le Qatar en mettant en arrêt de maintenance ses installations) pour absorber l'effet de la bulle gazière. Cette bulle à mon avis est encore là jusqu'en 2014/2015. Et il n'y aura pas de place pour tout le monde dans le marché européen.

    Le marché US étant de plus en plus autosuffisant du fait des Shale gas», estime un expert algérien, en réaction aux précédentes prévisions sur les exportations algériennes en gaz à court et à moyen termes. Selon des chiffres diffusés récemment par l’agence Cedigaz, il est indiqué que les exportations algériennes de gaz ont connu un recul de 10% en 2009. En volume, l’Algérie a exporté pour 52,67 milliards de mètres cubes contre près de 59 milliards de mètres cubes en 2008.

    La production commercialisée de gaz de l’Algérie aurait baissé de 6% durant l’année écoulée, s’établissant à environ 81,2 milliards de mètres cubes seulement. Ainsi, les experts estiment que l’Algérie ne risque pas de concrétiser sous peu son objectif d’exporter 85 milliards de mètres cubes par an à compter de 2014. Selon les estimations de certains experts contactés par nos soins, le sol algérien recèle à présent une modeste quantité de gaz de 4000 à 4500 milliards de mètres cubes, suffisante pour assurer nos exportations plafonnées à 65 milliards de mètres cubes/an, pendant 30 ans, avec un coefficient de sécurité raisonnable.

    La consommation interne n’est pas prise en compte dans le calcul. La question qui se pose est celle de savoir si l’Algérie est en mesure de garder ses parts de marché en Europe face à des producteurs de taille, à l’instar de la Russie et éventuellement le Qatar. En tant que premier pays producteur de gaz au monde, le pays de Dimitri Medvedev a des capacités largement plus importantes que l’Algérie et des atouts politiques majeurs pour négocier à l’aise ses contrats gaziers. Une alliance russo-quatarie dans le marché européen serait un haut risque pour l’Algérie. Le pays «doit opérer un véritable renversement de perspective stratégique et nous affirmer comme acteur en construisant des partenariats d’intégration croisée», recommandent les experts.

    Ali Titouche El Watan
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