Libya plans to spend $500 billion over the next decade on a host of projects.
La Libye est un vaste chantier à ciel ouvert. Le pays, qui a accusé un retard certain en matière d’infrastructures de base, est en train de rattraper son retard à grande vitesse en puisant dans un véritable trésor de guerre : les recettes d’hydrocarbures. Preuves de ce dynamisme: 130 milliards de dollars sont consacrés par le gouvernement pour le développement des infrastructures. Et le secteur du BTP est en plein essor.
Selon une étude de l’Office libyen des statistiques, les 1 548 entreprises libyennes du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont enregistré en 2008 des recettes record de 1,4 milliard de dinars libyens (plus d’un milliard de dollars). La valeur totale de production de ces entreprises est de 2,933 millions dinars, dont 2,344 millions dinars représentant la principale production (79,9%) et 588 500 dinars comme production secondaire (20,1%). Le secteur du BTP libyen emploie 126 746 personnes dont 77 480 Libyens.
Frénésie de la construction
Ces records sont la conséquence de la frénésie de construction actuellement observée dans ce pays qui sort d’un long isolement international et tente de rattraper son retard en matière d’infrastructures de base (ports, aéroports, routes…), de bâtiments à usage de bureau et de logements.
Ce dernier secteur demeure cependant prioritaire et il n’y a qu’à se promener dans Tripoli, mais aussi dans les autres villes du pays, pour se rendre compte de la dynamique de développement urbain en œuvre dans le pays. Mais le décalage entre les besoins et les infrastructures existantes reste important.
Les besoins dus à la croissance démographique sont de 50 000 logements chaque année. On évalue ainsi à 500 000 habitations le déficit en logements. Cette «bombe à retardement politique» constitue donc la priorité dans le secteur du bâtiment, devant même les projets d’infrastructure. Aussi assistons-nous actuellement à un grand développement du secteur de la construction et des industries qui y sont liées (second œuvre, matériaux de construction…).
L’ODAC (Organization of the Development of Administration Center) est l’organisme en charge de la construction des édifices de bureaux. Il a déjà fait réaliser tous les bâtiments ministériels de Syrte, ainsi que la tour de bureaux Al Fateh à Tripoli par les Indiens de DS Construction avec la participation de la société Arab Union for Construction. Avec le complexe Dhat El Imad (cinq tours de bureaux de quinze étages), Tripoli se trouve assez bien dotée en infrastructures de bureaux. Mais les besoins restent énormes.
Autre secteur concerné par le boom de la construction: le tourisme. Et pour cause: pour attirer les touristes, la Libye doit se doter d’hôtels aux standards internationaux et de complexes touristiques (stations balnéaires, exploitation des sites grecs et romains…).
L’encouragement du secteur privé et du système bancaire à financer les projets de fabrication de matériaux de construction tels que le ciment et tout autre produit non encore fabriqué s’inscrit dans cette volonté du gouvernement libyen d’accélérer le développement du pays. A Tripoli, certains responsables rêvent de faire de la Libye le «Dubaï du Maghreb».
Les Tunisiens en première ligne
En rachetant, en novembre dernier, 60% du capital de la société Ettatouir, une entreprise publique libyenne de BTP, dont il était déjà actionnaire à hauteur de 40%, et qui réalise actuellement plusieurs projets pour plus de 400 millions de dinars tunisiens, Poulina Group Holding (PGH) illustre l’intérêt des entreprises tunisiennes pour le marché libyen des BTP, où plusieurs sont déjà présentes.
Les plus importantes sontla Société Générale d’Entreprise de Matériel et de Travaux (SOMATRA), qui réalise des infrastructures routières, l’Entreprise des Travaux et d’Etudes de Projets (ETEP) de Jilani Attia, qui construit des infrastructures maritimes, notamment une marina à Guergarech, aux environs de Tripoli, tout en étant en course pour la construction du Port de Benghazi, l’Entreprise Chaâbane qui construit des projets d’infrastructures routières et 200 logements à Ghédames, les Sociétés Bouzguenda Frères (SBF), qui réalise des dizaines de kilomètres de routes et Fondations et travaux spéciaux (FTS), société du même groupe, qui construit 700 pieux pour les fondations du nouvel Aéroport international de Tripoli.
Sans oublier la société Tunisie Profilé Aluminium (TPR) du groupe Bayahi, qui s’apprête à créer une unité de production en Libye où la demande en matériaux de construction explose.
Construction de nouvelles cimenteries
Pour répondre aux besoins du pays en matière de construction, le gouvernement libyen s’est lancé dans un programme ambitieux de création de cimenteries. Ainsi, la Compagnie nationale libyenne des mines et Italcimenti, la société italienne de fabrication de ciment ont signé, fin août dernier, un accord pour la création d’une cimenterie dans la région de Tobrouk (extrême nord-est du pays), d’une capacité de production annuelle de 4 millions de tonnes de ciment ordinaire et de 500 000 tonnes de ciment blanc.
A noter aussi que la société publique libyenne Cement Afrixan Company (CAC) a signé, fin mai dernier, avec la China National Building Material (CNBM), un contrat de près de 100 millions de dollars US pour la construction d’une autre cimenterie à Sebha (sud). D’une capacité de production d’un million de tonnes de clinker, la cimenterie doit être construite en 24 mois.Elle sera donc opérationnelle début 2011.
Le cimentier chinois s’est récemment associé à des investisseurs du Golfe pour créer Cement Middle East NorthAfrica (CEMENA), qui ambitionne de devenir la plus grandesociété de production de ciment dans la région MENA, avec 10% de part de marché.
Autre projet de cimenterie, celui de la société égyptienne Aseec, qui a eu l’accord des autorités de Tripoli, en janvier 2008, pour la construction d’une nouvelle unité de production pour un montant d’investissement de 540 millions de dollars. La capacité de production n’a cependant pas été indiquée.
La production nationale libyenne de ciment était de 3,7 millions de tonne par an. Après l’entrée en production récemment de la cimenterie de Zliten, projet de l’Arab Union Construction Company, celle-ci devrait atteindre bientôt 6,1 millions de tonne/an. A comparer avec la production annuelle des sept cimenteries que compte notre pays et qui s’élève à 7 millions de tonnes dont 333 mille tonnes de ciment blanc.
Ridha Kefi
Archibat
La Libye est un vaste chantier à ciel ouvert. Le pays, qui a accusé un retard certain en matière d’infrastructures de base, est en train de rattraper son retard à grande vitesse en puisant dans un véritable trésor de guerre : les recettes d’hydrocarbures. Preuves de ce dynamisme: 130 milliards de dollars sont consacrés par le gouvernement pour le développement des infrastructures. Et le secteur du BTP est en plein essor.
Selon une étude de l’Office libyen des statistiques, les 1 548 entreprises libyennes du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont enregistré en 2008 des recettes record de 1,4 milliard de dinars libyens (plus d’un milliard de dollars). La valeur totale de production de ces entreprises est de 2,933 millions dinars, dont 2,344 millions dinars représentant la principale production (79,9%) et 588 500 dinars comme production secondaire (20,1%). Le secteur du BTP libyen emploie 126 746 personnes dont 77 480 Libyens.
Frénésie de la construction
Ces records sont la conséquence de la frénésie de construction actuellement observée dans ce pays qui sort d’un long isolement international et tente de rattraper son retard en matière d’infrastructures de base (ports, aéroports, routes…), de bâtiments à usage de bureau et de logements.
Ce dernier secteur demeure cependant prioritaire et il n’y a qu’à se promener dans Tripoli, mais aussi dans les autres villes du pays, pour se rendre compte de la dynamique de développement urbain en œuvre dans le pays. Mais le décalage entre les besoins et les infrastructures existantes reste important.
Les besoins dus à la croissance démographique sont de 50 000 logements chaque année. On évalue ainsi à 500 000 habitations le déficit en logements. Cette «bombe à retardement politique» constitue donc la priorité dans le secteur du bâtiment, devant même les projets d’infrastructure. Aussi assistons-nous actuellement à un grand développement du secteur de la construction et des industries qui y sont liées (second œuvre, matériaux de construction…).
L’ODAC (Organization of the Development of Administration Center) est l’organisme en charge de la construction des édifices de bureaux. Il a déjà fait réaliser tous les bâtiments ministériels de Syrte, ainsi que la tour de bureaux Al Fateh à Tripoli par les Indiens de DS Construction avec la participation de la société Arab Union for Construction. Avec le complexe Dhat El Imad (cinq tours de bureaux de quinze étages), Tripoli se trouve assez bien dotée en infrastructures de bureaux. Mais les besoins restent énormes.
Autre secteur concerné par le boom de la construction: le tourisme. Et pour cause: pour attirer les touristes, la Libye doit se doter d’hôtels aux standards internationaux et de complexes touristiques (stations balnéaires, exploitation des sites grecs et romains…).
L’encouragement du secteur privé et du système bancaire à financer les projets de fabrication de matériaux de construction tels que le ciment et tout autre produit non encore fabriqué s’inscrit dans cette volonté du gouvernement libyen d’accélérer le développement du pays. A Tripoli, certains responsables rêvent de faire de la Libye le «Dubaï du Maghreb».
Les Tunisiens en première ligne
En rachetant, en novembre dernier, 60% du capital de la société Ettatouir, une entreprise publique libyenne de BTP, dont il était déjà actionnaire à hauteur de 40%, et qui réalise actuellement plusieurs projets pour plus de 400 millions de dinars tunisiens, Poulina Group Holding (PGH) illustre l’intérêt des entreprises tunisiennes pour le marché libyen des BTP, où plusieurs sont déjà présentes.
Les plus importantes sontla Société Générale d’Entreprise de Matériel et de Travaux (SOMATRA), qui réalise des infrastructures routières, l’Entreprise des Travaux et d’Etudes de Projets (ETEP) de Jilani Attia, qui construit des infrastructures maritimes, notamment une marina à Guergarech, aux environs de Tripoli, tout en étant en course pour la construction du Port de Benghazi, l’Entreprise Chaâbane qui construit des projets d’infrastructures routières et 200 logements à Ghédames, les Sociétés Bouzguenda Frères (SBF), qui réalise des dizaines de kilomètres de routes et Fondations et travaux spéciaux (FTS), société du même groupe, qui construit 700 pieux pour les fondations du nouvel Aéroport international de Tripoli.
Sans oublier la société Tunisie Profilé Aluminium (TPR) du groupe Bayahi, qui s’apprête à créer une unité de production en Libye où la demande en matériaux de construction explose.
Construction de nouvelles cimenteries
Pour répondre aux besoins du pays en matière de construction, le gouvernement libyen s’est lancé dans un programme ambitieux de création de cimenteries. Ainsi, la Compagnie nationale libyenne des mines et Italcimenti, la société italienne de fabrication de ciment ont signé, fin août dernier, un accord pour la création d’une cimenterie dans la région de Tobrouk (extrême nord-est du pays), d’une capacité de production annuelle de 4 millions de tonnes de ciment ordinaire et de 500 000 tonnes de ciment blanc.
A noter aussi que la société publique libyenne Cement Afrixan Company (CAC) a signé, fin mai dernier, avec la China National Building Material (CNBM), un contrat de près de 100 millions de dollars US pour la construction d’une autre cimenterie à Sebha (sud). D’une capacité de production d’un million de tonnes de clinker, la cimenterie doit être construite en 24 mois.Elle sera donc opérationnelle début 2011.
Le cimentier chinois s’est récemment associé à des investisseurs du Golfe pour créer Cement Middle East NorthAfrica (CEMENA), qui ambitionne de devenir la plus grandesociété de production de ciment dans la région MENA, avec 10% de part de marché.
Autre projet de cimenterie, celui de la société égyptienne Aseec, qui a eu l’accord des autorités de Tripoli, en janvier 2008, pour la construction d’une nouvelle unité de production pour un montant d’investissement de 540 millions de dollars. La capacité de production n’a cependant pas été indiquée.
La production nationale libyenne de ciment était de 3,7 millions de tonne par an. Après l’entrée en production récemment de la cimenterie de Zliten, projet de l’Arab Union Construction Company, celle-ci devrait atteindre bientôt 6,1 millions de tonne/an. A comparer avec la production annuelle des sept cimenteries que compte notre pays et qui s’élève à 7 millions de tonnes dont 333 mille tonnes de ciment blanc.
Ridha Kefi
Archibat
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