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Tony Blair évoque dans ses Mémoires le cauchemar irakien

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  • Tony Blair évoque dans ses Mémoires le cauchemar irakien

    Tony Blair reconnaît dans ses Mémoires ne pas avoir imaginé au début de la guerre en Irak le "cauchemar" qui allait suivre, mais maintient qu'il ne regrette en rien de s'être joint à l'invasion emmenée par les Etats-Unis.

    Au fil des 715 pages du livre, intitulé "A Journey" (Un voyage) et paru mercredi, l'ancien Premier ministre britannique n'est pas tendre pour son successeur travailliste Gordon Brown, qu'il juge brillant mais dénué d'"intelligence émotionnelle".

    "Etait-ce une personnalité difficile, exaspérante? Oui. Mais il était dans le même temps fort, capable et brillant, et j'ai toujours eu du respect pour ces qualités-là", dit-il de celui qui fut son chancelier de l'Echiquier avant de lui succéder.

    "(...) J'ai découvert une lacune (chez Brown). Ce n'est pas qu'il ait un mauvais instinct, c'est qu'il n'avait pas d'instinct sur un plan humain, au niveau des tripes."

    "Le sens du calcul politique, oui. Des sentiments politiques, non. Une intelligence analytique, tout à fait. Quant à l'intelligence émotionnelle, zéro", continue-t-il.

    UN "CAUCHEMAR"

    Aujourd'hui émissaire du Quartet international de médiateurs sur le Proche-Orient, Tony Blair est le travailliste à être resté le plus longtemps Premier ministre, puisqu'il a remporté trois législatives consécutives avant de démissionner en 2007.

    Il a fait savoir qu'il reversait à une organisation de charité venant en aide aux militaires, anciens ou en service, les 4,6 millions de livres sterling (5,5 millions d'euros) d'avances sur droits qu'il a touchés pour son livre.

    A propos de l'Irak, l'ancien locataire du 10 Downing Street répète sa position, plusieurs fois exprimée, selon laquelle l'invasion était justifiée par la menace que représentait Saddam Hussein, qui aurait pu être en mesure de fabriquer des armes de destruction massive.

    "Je ne peux regretter la décision de partir en guerre. (...) Mais jamais je n'ai imaginé le cauchemar qui allait se dérouler", dit-il sur les années de violences intercommunautaires qui ont suivi l'invasion.

    "Je me suis souvent demandé si je m'étais trompé. Je souhaite que vous vous demandiez si j'ai pu avoir raison."

    Tony Blair était le plus proche allié de l'ancien président américain George W. Bush concernant la décision d'envahir l'Irak de Saddam Hussein. Ce choix est le plus controversé des dix ans qu'il a passés à la tête du gouvernement britannique.

    "Je pense que des paroles exprimant mes condoléances et ma sympathie seraient tout à fait insuffisantes. Ils sont morts, tandis que moi, qui ai décidé des circonstances dans lesquelles ils ont péri, je suis toujours en vie", ajoute-t-il à propos des victimes du conflit.

    MÉMORABLE ACCOLADE AVEC ELTSINE

    Concernant l'ancien président russe Boris Eltsine, Tony Blair se plaît à évoquer son côté "imprévisible".

    "Les Russes avaient un comportement bizarre lorsque nous avions à traiter avec eux à cette époque (la crise du Kosovo en 1999). Lorsque je l'ai connu, Eltsine était devenu, disons, quelque peu imprévisible".

    "Je me souviens d'un sommet international peu après le conflit du Kosovo. Il a traversé la salle pour me saluer par l'une des accolades dont il avait le secret (...). L'étreinte a commencé. Les dix premières secondes ont été, je pense, vraiment très amicales".

    "Pendant les dix suivantes, j'ai commencé à me sentir mal à l'aise. Pendant les dix suivantes, j'ai eu des problèmes respiratoires. J'ai fini par être libéré au bout d'une minute, et j'ai titubé, à la recherche d'un alcool fort".

    Tony Blair revient entre autres dans ces pages sur sa relation à l'alcool quand il était au pouvoir.

    "Si je prends comme base ce sur quoi tout le monde ment, la quantité (d'alcool) consommée par semaine, je franchissais vraiment les limites".

    "Whisky ou gin tonic avant dîner, deux verres de vin, voire un demi-bouteille. Ce n'était pas excessivement excessif. Je me fixais des bornes. Mais j'avais bien conscience que c'était devenu un dopant", écrit-il.

    Quant à la princesse Diana, morte dans un accident de voiture à Paris en août 1997, il dit l'avoir "connue assez bien avant les élections de 1997.(...) Nous étions en contact et nous nous voyions de temps en temps (...). Elle n'était pas condescendante, elle riait normalement, avait une conversation normale, faisait du charme normalement (...). J'ai toujours dit à Alistair Campbell (conseiller en communication de Blair, ndlr): 'Si elle devait faire de la politique un jour, même (Bill) Clinton devrait se tenir sur ses gardes".

    source : Reuters
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