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Y aura-t-il un jour un procès Khalifa?

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  • Y aura-t-il un jour un procès Khalifa?

    Près de quatre ans après le début de la déconfiture de l’ex-groupe Khalifa et deux ans après l’ouverture d’une instruction judiciaire sur le scandale ayant ébranlé le système financier algérien faisant perdre plus de 1,5 milliard de dollars à l’Etat, l’affaire ne connaît toujours pas d’épilogue.

    D’échéance en échéance, la transmission du dossier à la chambre d’accusation ne s’est toujours pas effectuée pour permettre de déterminer la date du procès tant attendu. Pourtant, près d’une centaine de personnes impliquées dans cette affaire attendent l’ouverture du procès qui, selon les cas, les réhabilitera ou les condamnera.

    Jusqu’à présent, aucune des «hautes» personnalités ayant profité des largesses de Khalifa n’a été inquiétée. Pourtant, la presse a fait état, au début de l’instruction et des auditions par le juge d’instruction du tribunal de Chéraga, des «butins» qu’ont accaparés des personnes citées dans l’affaire.

    D’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat, des ministres et d’anciens dirigeants de la Banque d’Algérie ont défilé sans discontinuer devant le juge d’instruction pour être entendus sur des charges pesant contre eux en tant que responsables des secteurs touchés par l’affaire Khalifa.

    La justice s’était engagée alors à remonter toute la chaîne des complicités ayant permis à Khalifa d’exister et de bâtir un empire en très peu de temps, défiant ainsi toutes les règles de l’économie. Au moment du déclenchement du scandale, de hauts responsables avaient certifié qu’il n’y aura pas d’intouchables dans cette affaire.

    Même le frère du président de la République, avocat du groupe, a été entendu. Réagissant à cette audition, le président de la République s’était montré intransigeant, confie-t-on auprès de son entourage, sur la nécessité de faire passer l’intérêt suprême de l’Etat sur ceux de la famille.

    Actuellement, l’opacité qui entoure le dossier fait que même les prétendus remboursements des biens ou prêts sans garantie que le liquidateur a enregistrés ne sont pas vérifiables. A telle enseigne que la rue, qui se demande si la justice algérienne ne travaille pas à deux vitesses, l’une pour les puissants et l’autre pour le citoyen ordinaire, a fini par remettre en cause l’équité dans cette affaire, surtout que certains des responsables incriminés sont toujours en poste ou, mieux, gratifiés avec de belles promotions...

    Pourtant, à travers le procès de cette affaire qui a pris une dimension transnationale, une tribune propice s’offre à l’Algérie et plus particulièrement à sa justice pour mettre en avant sa volonté de s’affranchir des accusations remettant en cause son indépendance pour consacrer davantage sa crédibilité.

    Du côté de la justice, on continue de justifier ce retard par certains aléas qui ne sont pas faits pour permettre le bouclage du colossal travail de l’instruction. L’absence de bilan de travail de l’actuel liquidateur de la banque et, avant lui, de l’administrateur provisoire a quelque peu rendu difficile l’instruction.

    Mais, pour le commun des Algériens et en particulier les victimes, tant qu’Abdelmoumène Khelifa n’a pas encore été extradé pour s’expliquer et être jugé, la justice ne peut prétendre à des préjugés favorables de leur part.

    Par Le Jeune indépendant
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