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200 millions de dollars de perte pour la filière avicole algérienne

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  • 200 millions de dollars de perte pour la filière avicole algérienne

    La filière avicole a subi de lourdes pertes en raison du tapage médiatique autour de la grippe aviaire et sur le risque de pandémie dans le monde. Les estimations avancées par les représentants de l’Union nationale des agronomes (UNA) confirment bel est bien cette donne.

    Ils affirment que la consommation des produits avicoles a baissé de 65 à 70%, d’où une perte estimée à 200 millions de dollars, l’équivalent, selon les agronomes, de deux grands complexes avicoles.

    Pourtant, aucun cas de grippe aviaire n’a été diagnostiqué jusqu’à présent en Algérie. Du coup, l’on peut déjà imaginer les conséquences sur la filière en question en cas d’apparition du virus H5N1 dans notre pays. Les représentants de l’Union nationale des agronomes, invités, hier, au forum d’El-Moudjahid, n’ont pas caché leurs inquiétudes.

    Pour eux, «la filière avicole est sérieusement menacée». Ils affirment que «300.000 à 400.000 emplois sont menacés aujourd’hui, sans parler des 200.000 familles qui peuvent du jour au lendemain se retrouver sans revenu».

    Les agronomes demandent aujourd’hui aux pouvoirs publics d’afficher clairement leur position quant à la sauvegarde de ce secteur, en soutenant les aviculteurs qui refusent de s’aventurer dans un circuit qui ne présente plus de garanties. Ils affirment, dans ce contexte, que certains éleveurs de volaille ont cessé leurs activités, en citant à titre d’exemple les éleveurs de la commune de Birtouta, à Alger. «Ceux qui n’ont pas cessé l’activité sont en train de limiter la production ces derniers temps», dira le président de l’Union, M. Zane, en affirmant qu’une grande partie de ces aviculteurs sont contraints de fermer car ils sont soumis à des procédures liées à des crédits bancaires. Un représentant de la société nationale d’aviculture a déclaré que son entreprise a enregistré une baisse de vente de 50 à 60% en indiquant qu’aujourd’hui l’emploi de 11.000 travailleurs de l’entreprise est en danger. L’ensemble du secteur avicole demande à l’Etat de penser, d’ores est déjà, comment compenser ces pertes s’il veut préserver la survie de ce secteur qui est «aussi important que celui des hydrocarbures». Les techniciens de la santé animale disent qu’il ne faut pas dramatiser mais qu’il faut être vigilant et éveillé, car il s’agit d’abord de sauver la vie humaine puis de sauvegarder un secteur stratégique dans le pays, qui est «la filière avicole». Pour ce faire, l’UNA prévoit le lancement, dans quelques jours, d’une large campagne de sensibilisation auprès de l’ensemble des aviculteurs, auprès des commerçants et des consommateurs à travers les quatre points du pays. Bien qu’il n’existe aucun cas de grippe aviaire, la menace persiste puisque le passage des oiseaux migrateurs par l’Algérie est prévu, comme chaque année, au cours des mois de mars et avril. Les spécialistes de la santé animale préconisent pour l’instant la prévention et la sensibilisation contre le virus. Le secrétaire général de l’Union dira que «nous avons la capacité de mobiliser l’ensemble des agronomes pour mener une campagne de sensibilisation».

    Les agronomes comptent mobiliser des brigades mobiles qui auront la mission de sensibiliser les aviculteurs sur les risques potentiels de la grippe aviaire en leur inculquant les normes d’élevage, des techniques sur le vaccin, sur l’équipement de travail et comment réagir en cas de suspicion. Les brigades mobiles devront en premier lieu s’adresser aux aviculteurs puisque ce sont «les premiers à payer le prix de cette maladie». Les représentants de l’UNA regrettent le manque d’intérêt accordé à ce problème, pourtant «la grippe aviaire est aux portes de l’Algérie» et «nous sommes en phase de pré-pandémie grippale», diront les représentants de l’Union. Et d’ajouter qu’il y a «un seul spot publicitaire à la télévision».

    Selon les spécialistes, en cas de pandémie, ce sont pas moins de 142 millions de morts et 4.440 milliards de dollars de perte qui seront enregistrés dans le monde. Les représentants de l’UNA gardent tout de même un peu d’optimisme, notamment par rapport au prix du poulet qui reprend petit à petit. Dans ce cadre précis, les représentants de l’Union appellent les consommateurs à ne plus bouder les produits avicoles puisqu’ils ne représentent aucun danger sur la santé du consommateur, après leur cuisson.

    Le secrétaire de l’UNA, M. Kabouche, a déclaré devant la presse que les compagnies d’assurance ont refusé d’assurer les aviculteurs contre la grippe aviaire. Il a toutefois refusé de citer les noms des assureurs ayant opposé un niet. C’est carrément «mettre en péril la profession d’aviculteurs, notamment les petits éleveurs dont 95% ne sont pas déclarés». Pour le conférencier, ce n’est pas uniquement les petits éleveurs qui sont menacés, mais c’est aussi l’ensemble des unités et complexes agricoles et avicoles qui sont concernés. Le secrétaire général de l’Union explique: «les grands complexes agricoles et avicoles ont déjà signé un contrat d’un an avec la compagnie d’assurance contre toutes les maladies qui peuvent toucher les produits avicoles et agricoles, mais on ne sait pas ce qui pourrait advenir d’ici l’expiration du contrat».

    Par le Quotidien d'Oran
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