La réaction des fuqaha arabes d’El Azhar à l’émission d’une fatwa par des oulémas turcs, en faveur de la prière dans la langue turque qui est comprise par tous les croyants turcs au lieu de la prière en langue arabe qui n’est pas comprise est une manifestation claire du lien très étroit qui s’est forgé entre Arabité et Islam à travers l’histoire et qui est devenu une culture enracinée de nature presque doctrinale (en fait, pour beaucoup de musulmans, même non arabes, l’Arabité fait partie intégrale de la doctrine islamique). C’est dans cette perspective qu’El Qaradawi par exemple affirme : « celui qui aspire à isoler l’arabité de l’Islam est comparable à celui qui veut séparer l’âme du corps ».
Plusieurs arguments ont été présentés pour et contre ce lien et sa légitimité par rapport à la préservation de la religion, je cite par exemple :
POUR :
- L’Arabe étant la langue de révélation du Coran, il était impératif de préserver la langue pour préserver le livre
- L’Islam ayant été révélé aux Arabes dans un contexte Arabe, c’est les Arabes qui sont les mieux capables de comprendre le vrai sens de l’Islam
- Aucune langue ne pourrait transmettre le même sens ni effet du miracle langagier du Coran
- Grâce à l’Arabe et l’Islam, les premiers musulmans ont eu le bénéfice d’écrire leur propre histoire loin des pressions politiques
CONTRE :
- Le lien entre Arabité et Islam a été plus utile pour l’arabisation des nations pour des raisons politiques propre à la consolidation de l’empire islamique
- A fini par faire de l’Islam une identité/ nationalité et a permis de véhiculer des valeurs culturelles arabes plus qu’elles ne sont islamiques (eg. la réticence de certains fuqaha saoudiens à accepter les conventions internationales contre l’esclavage par exemple)
- Ca signifie une de deux choses : 1) soit l’Islam ne s’adresse pas à toutes les nations, 2) soit l’Islam est une religion dont le but est d’arabiser les nations
- L’attachement de la pensée arabe aux phénomènes langagiers superficiels au détriment du sens est problématique puisque ça favorise une compréhension superficielle de la religion, qui prive cette dernière de sa profondeur humaine (eg. les objections aux sufisme)
- Cet état de chose à conduit à inonder la pensée islamique par des formalités rhétoriques en décalage avec la rationalité ce qui a abouti au fait que la foi des musulmans ordinaires est fondée beaucoup plus sur l’imagination, les métaphores au lieu d’arguments logiques, rationnels et basés sur la pensée scientifique
Quel est votre avis sur la question ?
L’Islam est-il une religion à part entière et dissociable de l’Arabité ou est-ce impossible de les dissocier sans risquer de perdre ‘la foi’ ?
Le lien entre Arabité et Islam nuit-il à l’Islam dans le contexte moderne de globalisation ?
Et ce lien est-il responsable de la difficulté qu’ont les musulmans à développer une capacité autonome de convertir les informations contenues dans le Coran/ Sunna en des connaissances pour ensuite les appliquer dans des contextes contemporains pour en faire des compétences tangibles et performantes dans la pratique ?
Cette manière des musulmans de concevoir de et vivre leur Islam n’est elle pas devenue un facteur de dissuasion de se convertir (comme ce converti qui avait remercié Dieu d’avoir découvert l’Islam avant de connaître les musulmans) ?
Plusieurs arguments ont été présentés pour et contre ce lien et sa légitimité par rapport à la préservation de la religion, je cite par exemple :
POUR :
- L’Arabe étant la langue de révélation du Coran, il était impératif de préserver la langue pour préserver le livre
- L’Islam ayant été révélé aux Arabes dans un contexte Arabe, c’est les Arabes qui sont les mieux capables de comprendre le vrai sens de l’Islam
- Aucune langue ne pourrait transmettre le même sens ni effet du miracle langagier du Coran
- Grâce à l’Arabe et l’Islam, les premiers musulmans ont eu le bénéfice d’écrire leur propre histoire loin des pressions politiques
CONTRE :
- Le lien entre Arabité et Islam a été plus utile pour l’arabisation des nations pour des raisons politiques propre à la consolidation de l’empire islamique
- A fini par faire de l’Islam une identité/ nationalité et a permis de véhiculer des valeurs culturelles arabes plus qu’elles ne sont islamiques (eg. la réticence de certains fuqaha saoudiens à accepter les conventions internationales contre l’esclavage par exemple)
- Ca signifie une de deux choses : 1) soit l’Islam ne s’adresse pas à toutes les nations, 2) soit l’Islam est une religion dont le but est d’arabiser les nations
- L’attachement de la pensée arabe aux phénomènes langagiers superficiels au détriment du sens est problématique puisque ça favorise une compréhension superficielle de la religion, qui prive cette dernière de sa profondeur humaine (eg. les objections aux sufisme)
- Cet état de chose à conduit à inonder la pensée islamique par des formalités rhétoriques en décalage avec la rationalité ce qui a abouti au fait que la foi des musulmans ordinaires est fondée beaucoup plus sur l’imagination, les métaphores au lieu d’arguments logiques, rationnels et basés sur la pensée scientifique
Quel est votre avis sur la question ?
L’Islam est-il une religion à part entière et dissociable de l’Arabité ou est-ce impossible de les dissocier sans risquer de perdre ‘la foi’ ?
Le lien entre Arabité et Islam nuit-il à l’Islam dans le contexte moderne de globalisation ?
Et ce lien est-il responsable de la difficulté qu’ont les musulmans à développer une capacité autonome de convertir les informations contenues dans le Coran/ Sunna en des connaissances pour ensuite les appliquer dans des contextes contemporains pour en faire des compétences tangibles et performantes dans la pratique ?
Cette manière des musulmans de concevoir de et vivre leur Islam n’est elle pas devenue un facteur de dissuasion de se convertir (comme ce converti qui avait remercié Dieu d’avoir découvert l’Islam avant de connaître les musulmans) ?
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