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Grande distribution au Maroc : Les fournisseurs résistent à l’informatisation

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  • Grande distribution au Maroc : Les fournisseurs résistent à l’informatisation

    · Ils se disent pas encore prêts pour changer de méthode

    · Seuls 15% de ceux de Metro ont intégré le système



    L’échange de données informatisées tend-il à se généraliser dans la grande distribution? En tout cas, c’est le vœu de toutes les grandes enseignes, même si les fournisseurs ne sont pas encore prêts pour intégrer le programme. Metro, Acima et Marjane ont déjà franchi le pas. Label’Vie le prévoit pour 2012. Mais les résultats sont mitigés. Pour Metro, seuls 15% de leurs fournisseurs ont intégré le système. L’enseigne multiplie les réunions d’information avec ses fournisseurs, accompagné dans cette démarche par la société Eumatech, cabinet spécialisé dans le conseil en systèmes d’informations, spécialiste des EDI (Echange de données informatisées), afin de familiariser les fournisseurs avec le système. L’EDI est un mode de communication qui permet aux entreprises de différentes tailles d’échanger la majorité de leurs flux commerciaux de manière automatisée et sécurisée (commande, avis d’expédition, factures…). En limitant les erreurs et en augmentant leur réactivité et leur taux de service, le système est surtout et avant tout source d’économies. L’outil est donc d’utilité stratégique. «Il permet la transparence, la traçabilité et moins de formalités administratives», explique Malik Touimi Benjelloun, associé gérant d’Eumatech. Mais le système ne concerne pas que la grande distribution. De plus en plus de grands acteurs, d’établissements publics (la douane par exemple) et des transitaires l’ont intégré. Parmi les structures équipées de solutions EDI, il y a Centrale Laitière, DHL, ONA, Unilever. Comment cela fonctionne sans l’EDI? La commande est saisie dans le système d’information, va être imprimée, faxée à l’industriel qui la ressaisit à son tour dans son système d’information. Puisque le distributeur s’adresse à plusieurs industriels, cela devient vite très compliqué. Comment cela fonctionne avec l’EDI? La commande arrive directement dans le système d’information du fournisseur. Il n’y a plus de saisie avec toutes les erreurs possibles. Cela diminue les retours, les litiges administratifs qui viennent pourrir la relation commerciale parce que le fax n’était pas lisible, ou qu’il a été perdu…
    Metro propose la solution gratuite pour les petits et moyens fournisseurs pour les inciter à intégrer le système. En plus, le fournisseur peut avoir un répertoire sur la plateforme pour qu’il puisse communiquer avec les autres fournisseurs notamment sur le listing de prix, les promotions, les mises à jour d’information…
    Le système a un coût. Le prix pour acquérir un transformateur EDI et un serveur de communication s’élève à 86.250 DH. Le coût de mise en œuvre d’installation de solutions, de formations des équipes et de mise en place de la commande Metro est de 36.000 DH, en plus de la maintenance annuelle qui est de 18.975 DH. «L’EDI sera de plus en plus imposé par la grande distribution car cela coûte plus cher de faire autrement. En Europe, si vous n’avez pas d’EDI, vous ne pouvez pas être référencié par les GMS. Plus de 99% des commandes sont échangées par EDI», ajoute Touimi Benjelloun.
    A côté de l’EDI commande, Metro veut aussi développer l’EDI paiement. L’enseigne a signé une convention avec Maroc Factoring, filiale de BMCE Bank, pour proposer une solution de financement anticipée avec des conditions avantageuses.
    «Dans un contexte fortement touché par une crise de liquidité, une raréfaction des crédits et une hausse de risque d’impayés et pour répondre aux besoins de ses fournisseurs, Metro Maroc propose une nouvelle formule de paiement électronique, Finance Service», indique Badia Al Faidy, chef division financière chez Metro Maroc. Depuis près d’un mois, les fournisseurs ont la possibilité de bénéficier d’un financement anticipé sur les paiements EDI. Une solution de paiement électronique qui n’était pas possible auparavant avec le système de traites.
    Maroc Factoring a réalisé une enquête sur un panel de 1.000 entreprises de moyenne taille, représentatives du tissu économique pour étudier l’opportunité d’une telle offre. Les constats sont les suivants: le délai moyen de paiement client dépasse les 135 jours avec un taux d’incident de plus de 40%, un taux de financement bancaire pour tout ce qui est court terme de 6,75% et un accès quasi impossible pour les facilités bancaires sans délivrer des garanties réelles. Ce sont les 4 paramètres qui sont un véritable frein pour le développement de l’entreprise et une perte de valeur ajoutée. L’offre veut remédier à cela avec à la clef une commission de financement de 5,75%. «Cela évite de bloquer la trésorerie de nos fournisseurs, certains ne pouvant pas escompter leurs effets», indique Hervé Streifer.



    Et les épiciers et supérettes?



    Metro s’est inscrit dans le plan Rawaj pour apporter son savoir-faire à l’épicier et l’aider à remodeler son commerce en termes de merchandising, de sécurité. Il y a eu un développement fait par le gouvernement qui va proposer une solution de caisse à ces commerces notamment pour des soucis de traçabilité. Il a déjà choisi deux prestataires de services qui vont fournir ces caisses. Ce système va permettre aussi un suivi informatique du stock. Cela fait partie des projets de développement dans un ou deux ans. L’épicier recevra aussi les promotions de Metro. Il pourra être connecté avec son fournisseur à travers sa caisse et pourra passer ses commandes et gérer son stock. La société qui installera les caisses formera l’épicier sur sa gestion. Dans les pays matures, en France notamment, tout se fait en ligne. Au Maroc, nous n’y sommes pas encore car il faut d’abord disposer des produits correctement dans les rayons et sécuriser les approvisionnements. «Il faut être parfait en magasin pour pouvoir aider notre clientèle dans sa gestion de façon structurée avec des outils informatiques. On a déjà remodelé 900 épiceries. Il faut maintenant passer à la 2e étape et accélérer le processus», indique Hervé Streifer, directeur des achats de Metro Maroc.

    Jihane Kabbaj
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