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La Raja, bientôt à wallstreet. (Humour)

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  • La Raja, bientôt à wallstreet. (Humour)

    On a beau s’intéresser à beaucoup de sports, le football reste quand même un truc assez spécial. Un peu comme un anesthésiant des réalités amères, il agit comme le disait Marx pour la religion, en un opium du peuple assez efficace. Au tiers-monde, ni les discours politiques, ni les mobilisations syndicales, ni les manifestations religieuses (c’est relatif, je parle de TOUT le tiers-monde) ne mobilisent autant qu’un match de foot qui a de l’enjeu, et surtout, qui promet du spectacle…

    Parler du football au Maroc après la tragédie nationale qui a suivi notre non-qualification aux deux compétitions qu’il nous est permis de participer, c’est comme parler de famine en Suède ou de marchés financiers en Somalie. On va donc esquiver cette colère étouffée par les matchs de la Ligue des Champions européenne, où nos fans de ballons ronds se découvrent des âmes patriotiques italiennes, espagnoles ou anglaises, pour s’intéresser à quelque chose de plus alarmant à mon sens qu’une bande de chèvres entraînés par 4 mecs qui font l’office d’un seul coach (une véritable insulte à leur intelligence), le tout organisé par une fédération qui n’arrive même pas à fédérer ses propres membres, alors qu’en est-il du football national…

    Mais que c’est beau de voir un match de haut niveau : pelouse impeccable, supporters enflammés mais disciplinés, joueurs de grande classe et une technique digne des stratégies de guerre du XVIIIe siècle. En véritable Arène des temps moderne, le terrain se transforme après le sifflet de l’arbitre en un défouloir émotif intriguant de sincérité et d’amour pour le club, quoi de plus émouvant que le «*You’ll never walk alone*» chanté par le public de Liverpool à chaque défaite de leur club ? Les émotions humaines sont exaspérés à tel point que la violence peut venir casser tout ce plateau idyllique et rappeler que la passion peut être un facteur de destruction autant qu’elle représente, pour beaucoup et au-delà de toutes ces
    considérations «*platoniques*», une réelle machine à se faire de l’argent.

    C’est vrai, quoi de plus normal pour un club de vouloir se faire de l’argent afin d’être à la hauteur des compétitions qui s’acheminent. Jusque là tout va bien, mais que penser quand on voit un peu la gestion à la Berlusconi en Italie, où le programme gouvernemental tournait autour des achats du Milan AC, ou encore cette aberration que représente le Président du club de Chelsea, connu pour ses affinités avec la mafia du pétrole en Russie, et bien entendu, ce transfert faramineux vers l’un des pays les plus touchés par la crise financière internationale, qui plus est pour un joueur qui se blesse par un contact banal et qui regarde les matchs de son club du haut de la tribune d’honneur, tout en Prada vêtu. Le tout avec un Star System qui glorifie les joueurs en les élevant au rang de demi-dieux, ce qui finit le plus souvent par tuer leur potentiel (Exemple le plus récent : Ronaldinho).

    Si l’une des caractéristique du système économique du monde moderne est bien sûr son côté immoral, cela s’applique de manière radicale pour le football. L’utilisation du dévouement des supporters, qui pour leur majorité traînent cette tradition de père en fils, ainsi que cette montée faramineuse des marchés des joueurs qui n’a aucune explication rationnelle à part la satisfaction des actionnaires, qui pour leur majorité ne connaissent du foot que les dividendes qu‘ils en reçoivent, sont des mécanismes qui rentrent dans le cadre du détournement du caractère convivial et chaleureux que représente un club pour ses fans. Bon ceci dit, et malgré tout ce bla bla, j’attends vivement le prochain classico, un classico qui promet d’être très… bling-bling.

    Abdessamad Naimi.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...
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