L’insécurité routière est un véritable fléau au royaume chérifien. L’accident de bus survenu hier vient d’en apporter une preuve supplémentaire.
Un bus qui emmenait un groupe de touristes portugais vers Tetouan (nord du pays) s’est renversé hier. Le bilan est de 9 morts portugais et de plusieurs blessés. Cet accident a été très médiatisé, mais il ne constitue malheureusement pas une exception au Maroc. Chaque année, ce sont près de 4 000 personnes qui trouvent la mort sur les routes, selon le ministère des Transports. En moyenne, un véhicule au Maroc tue 13,5 fois plus qu’en France. Devant un tel bilan, les Marocains se mobilisent, notamment sur Facebook, où ils exhortent le gouvernement à faire des efforts pour palier à cette situation.
"On reproche à juste titre à l’État et aux entreprises privées d’être laxiste au niveau des contrôles de sécurité"
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation calamiteuse. Ils relèvent d’une de ces trois catégories. D’abord la question des responsabilités individuelles. En effet, nombreux sont les conducteurs qui ne respectent pas le Code de la route ou qui n’entretiennent pas correctement leurs véhicules. Il y a ensuite le problème des infrastructures routières. Les routes sont mal entretenues, ce qui provoque bon nombre d’accidents, surtout quand il pleut. Le troisième facteur concerne les transports en commun. On reproche à juste titre à l’Etat et aux entreprises privées d’être laxistes au niveau des contrôles de sécurité, autorisant des véhicules parfois vétustes à circuler. Cela explique en partie le nombre important d’accidents de bus récents. De même, beaucoup de véhicules de transport ne respectent pas la charge maximale autorisée, sans que les autorités ne les sanctionnent. Enfin, dans certaines régions du pays, notamment de l’intérieur, un système ‘d’agréments’ contribue à entretenir l’insécurité routière. Des personnes proches des autorités locales bénéficient d’une licence qui les autorise à gérer un service de transports publics. Ces agréments sont souvent loués à des tiers qui, pour rentabiliser l’affaire, se procureront des bus déglingués ou passent outre les moindres mesures de contrôle.
Les autorités du pays sont conscientes qu’il faut absolument régler ce problème. Un nouveau Code de la route a ainsi été adopté en janvier 2009 et des mesures plus strictes ont été prises envers les conducteurs irresponsables. Nous avons adopté le système du permis à points, mis en place des amendes importantes, quand les infractions étaient graves, et installé récemment des détecteurs de charge sur les grandes routes pour lutter contre la surcharge des véhicules. Pour ce qui est de l’état des routes - problème qui inquiète beaucoup les Marocains, surtout dans certaines régions comme le nord du pays -, un programme d’aménagement a été lancé, mais il peine à être mis en place, vu la taille du territoire. Il faudra du temps pour endiguer le fléau."
France 24 09.09.2010
Un bus qui emmenait un groupe de touristes portugais vers Tetouan (nord du pays) s’est renversé hier. Le bilan est de 9 morts portugais et de plusieurs blessés. Cet accident a été très médiatisé, mais il ne constitue malheureusement pas une exception au Maroc. Chaque année, ce sont près de 4 000 personnes qui trouvent la mort sur les routes, selon le ministère des Transports. En moyenne, un véhicule au Maroc tue 13,5 fois plus qu’en France. Devant un tel bilan, les Marocains se mobilisent, notamment sur Facebook, où ils exhortent le gouvernement à faire des efforts pour palier à cette situation.
"On reproche à juste titre à l’État et aux entreprises privées d’être laxiste au niveau des contrôles de sécurité"
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation calamiteuse. Ils relèvent d’une de ces trois catégories. D’abord la question des responsabilités individuelles. En effet, nombreux sont les conducteurs qui ne respectent pas le Code de la route ou qui n’entretiennent pas correctement leurs véhicules. Il y a ensuite le problème des infrastructures routières. Les routes sont mal entretenues, ce qui provoque bon nombre d’accidents, surtout quand il pleut. Le troisième facteur concerne les transports en commun. On reproche à juste titre à l’Etat et aux entreprises privées d’être laxistes au niveau des contrôles de sécurité, autorisant des véhicules parfois vétustes à circuler. Cela explique en partie le nombre important d’accidents de bus récents. De même, beaucoup de véhicules de transport ne respectent pas la charge maximale autorisée, sans que les autorités ne les sanctionnent. Enfin, dans certaines régions du pays, notamment de l’intérieur, un système ‘d’agréments’ contribue à entretenir l’insécurité routière. Des personnes proches des autorités locales bénéficient d’une licence qui les autorise à gérer un service de transports publics. Ces agréments sont souvent loués à des tiers qui, pour rentabiliser l’affaire, se procureront des bus déglingués ou passent outre les moindres mesures de contrôle.
Les autorités du pays sont conscientes qu’il faut absolument régler ce problème. Un nouveau Code de la route a ainsi été adopté en janvier 2009 et des mesures plus strictes ont été prises envers les conducteurs irresponsables. Nous avons adopté le système du permis à points, mis en place des amendes importantes, quand les infractions étaient graves, et installé récemment des détecteurs de charge sur les grandes routes pour lutter contre la surcharge des véhicules. Pour ce qui est de l’état des routes - problème qui inquiète beaucoup les Marocains, surtout dans certaines régions comme le nord du pays -, un programme d’aménagement a été lancé, mais il peine à être mis en place, vu la taille du territoire. Il faudra du temps pour endiguer le fléau."
France 24 09.09.2010
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