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Le réveil de Tanger

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  • Le réveil de Tanger

    Les immeubles Art nouveau de la place du Grand-Socco témoignent fièrement du passé. Du temps où El Minzah, palace hispano-mauresque, accueillait Rita Hayworth et Aristote Onassis à Tanger. A côté, le cinéma Rif des années 50 a été transformé en cinémathèque par la photographe tangéroise Yto Barrada. Les tee-shirts de ce lieu culturel devenu incontournable sont signés Agnès b.
    Les célébrités, lassées de Marrakech, suivent les traces de leurs aînés. Haut lieu mondain jusqu'à l'indépendance du Maroc, Tanger a gardé un charme sulfureux. Dans les années 30 et 40 y frayaient espions, banquiers, diplomates et écrivains comme Paul Bowles, Samuel Beckett et Tennessee Williams. Aujourd'hui, Pierre Bergé, Bernard-Henri Lévy ou Patrick Guerrand-Hermès sont installés dans la ville blanche. Bethy Lagardère, elle, a ses habitudes à la Villa Joséphine. Ancienne propriété du dernier pacha de Marrakech, cette maison d'hôtes pour happy few trône à " Tangerwood ", havre de paix sur la route de la Vieille Montagne où les étrangers rénovent les demeures.
    Depuis l'avènement de Mohammed VI, Tanger, laissée à l'abandon par Hassan II, retrouve son lustre d'antan. Le nouveau port de commerce, Tanger Med, vise la première place dans la région. Le port actuel, lui, accueille les navires de croisière et à nouveau les promeneurs. Dans la casbah, quartier saint au coeur de la médina qui a inspiré les peintres orientalistes, les propriétaires du Grand Hôtel Nord-Pinus d'Arles ont transformé un palais mauresque en hôtel. Dans ces ruelles exiguës, devant les portes en bois coloré, semblent s'animer des tableaux vivants. En bas, le directeur de la maison Cire Trudon, Ramdane Touhami, a ouvert un restaurant, L'Africain, avec sa femme, Victoire de Taillac. En cuisine oeuvre Sébastien Terron, ancien des frères Pourcel.
    Les vieux Tangérois, eux, palabrent toujours sur la terrasse des Paresseux. Au coucher du soleil, les habitants vont rêver sur les hauteurs de la ville, près des tombeaux phéniciens. On y boit un thé à la menthe à 10 dirhams, devant les ferrys pour l'Espagne. La nuit tombée, la baie s'éclaire, le chant du muezzin s'élève et la ville retrouve son aura romanesque. Comme au temps où Paul Bowles et Joseph Kessel traînaient à la librairie française des Colonnes. Comme au temps où Matisse, fasciné, peignait sa " Vue sur la baie de Tanger "

    Le Point
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