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  • « Le temps du tissage de tapis est révolu »

    « Le temps du tissage de tapis est révolu »

    Les Afriques

    10-09-2010

    Entretien avec William Fellows, directeur de Financial Services Volunteer Corps (FSVC) pour l’Afrique francophone du Nord et de l’Ouest.

    William Fellows : « La période d’excès de liquidités dont tout le monde parle depuis dix ans est terminée. »

    Le Maroc devrait évoluer vers des modèles de pays émergents comme le Brésil et l’Afrique du Sud. De même, une vision plus globale de l’Europe, avec les pays nordiques et de l’Est, devrait renforcer les potentialités à l’export.


    Les Afriques : En termes d’économie de développement et d’émergence, quelles sont, d’après vous, les priorités du Maroc ?

    William Fellows : L’un des premiers défis de ce pays est de développer des entreprises performantes, dans les services ou dans l’industrie, pour profiter pleinement des infrastructures modernes déjà construites ou en cours de construction. Le temps du tissage de tapis est révolu. Le Maroc veut être compétitif et se transformer en une petite Roumanie, par exemple. Ce qui veut dire exploiter tous les avantages d’une proximité avec l’Europe et regarder au-delà du vieux continent. Les Marocains sont un peu myopes à propos de l’Europe, car, quand on parle des relations Europe-Maroc, il s’agit en général des relations avec l’Espagne et la France… Il faut une vision plus complète de l’Europe, avec les pays nordiques et ceux de l’Est. Il faut aussi considérer les opportunités offertes par l’Amérique latine et l’Amérique du Nord. Il y a des possibilités à l’export à haute valeur ajoutée offertes par le pôle automobile de Renault. Des potentialités existent avec le Brésil, nouvelle puissance de l’industrie des moteurs et pourvoyeur d’investissements directs. C’est vers ce genre de pays que devrait s’orienter le Maroc, avec une approche export, mais aussi recherche d’investissements. Evidemment, le marché US, peu connu, est intimidant pour les Marocains. C’est un problème de perception qu’il faut dépasser. Seules des entreprises compétitives peuvent exploiter toutes ces opportunités. On a, par exemple, HPS, financé par le capital investissement, qui est devenu aujourd’hui une multinationale. C’est un bon exemple à reproduire. Il y a naturellement des ajustements à faire pour rendre le pays plus attractif pour les investisseurs. A ce propos, je trouve que le gouvernement a une bonne vision dans ses choix d’investissement dans les infrastructures et dans les énergies renouvelables, bien qu’il faille aller un peu plus vite. Sur ce point, il faut prendre les modèles des pays émergents comme le Brésil et l’Afrique du Sud.

    « Au Maroc, nous avons accompagné la réforme du secteur financier. Nous avons travaillé avec Bank Al Maghrib et toutes les grandes banques marocaines ainsi que quelques fonds d’investissement. »

    Ce n’est pas que la France ait un mauvais modèle, mais si on s’intéresse à un seul modèle on rate peut-être ceux qui sont sans doute les plus proches.



    LA : Comment situez-vous le modèle émergent marocain dans les pays d’Afrique et de la zone MENA ?

    WF : Je pense que durant les six à neuf dernières années, sous Mohammed VI, le royaume a investi dans les grandes réformes et dans les infrastructures, ce qui est important pour le secteur privé. Mais ce qui me frappe – en comparant le Maroc avec l’Egypte, par exemple – c’est la consistance des réformes, leur caractère transversal et leur niveau d’achèvement. Je lisais dernièrement dans Financial Times que l’Egypte allait faire marche arrière sur certaines privatisations et certaines réformes, à cause des résistances internes. De telles régressions n’ont pas été vues au Maroc, parce qu’on tire pleinement les fruits des investissements. C’est aussi parce que les projets sont mieux étudiés et que le gouvernement essaye de plus en plus d’être en phase avec le secteur privé. Cette approche s’avère payante. Contrairement à la Tunisie, qui pendant longtemps devançait le Maroc dans sa politique économique, le Maroc se développe plus vite grâce au dynamisme et à la taille de son secteur privé. Beaucoup de décideurs tunisiens avec qui j’ai discuté le disent, il y a des leçons à prendre du Maroc. Entre les deux pays, il y a des leçons à échanger. Espérons que le reste du Maghreb suive.



    LA : Un récent rapport du Boston Consulting Group appelle « lions d’Afrique » un groupe de pays africains, incluant le Maroc, en référence aux dragons asiatiques des années 90. Comment le développement de ces pays devrait-il impacter le reste du continent ?

    WF : Je pense qu’il est un peu tôt de parler de « lions d’Afrique ». Il y a plutôt de potentiels lions d’Afrique. Le potentiel d’émergence est là. Ceux des pays les plus performants – l’Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie – peuvent donner l’exemple aux autres. En général, on aime copier ce qui marche. Les anciens modèles ne marchent pas bien aujourd’hui. L’Afrique de l’Ouest devrait, par exemple, s’inspirer du Maroc. D’une manière plus générale, le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale doivent développer leurs synergies et leurs échanges. Le Brésil est devenu le moteur de l’Amérique du Sud grâce à de petites réformes bien inspirées.



    LA : En 2009, alors que le PIB a reculé aux USA, dans l’UE et en Amérique latine, l’Afrique a enregistré une croissance de 2%. Qu’apportent les pays les plus performants à cette croissance ?

    WF : Je sens plus d’agressivité et plus de réactivité du Maroc vers le continent que de la Tunisie. Le secteur privé s’implique dans cette ouverture. Je pense que le Maroc peut apporter aux pays francophones ce modèle de partenariat dynamique entre l’Etat et le secteur privé. Là aussi, il est clair qu’au-delà de l’espace francophone, l’Afrique du Sud et le Maroc, ainsi que les autres pays leaders, gagneraient à échanger leurs expériences.

    « Les Marocains sont un peu myopes à propos de l’Europe, car, quand on parle des relations Europe-Maroc, il s’agit en général des relations avec l’Espagne et la France… »

    Certes, il y a parfois des problèmes politiques à résoudre, mais cela ne doit pas constituer une entrave aux échanges mutuels.



    LA : Quelle analyse faites-vous de la politique sectorielle marocaine des grands chantiers, incluant le plan Emergence, le Plan Maroc Vert, le port de Tanger Med ?

    WF : Ce sont des projets bien étudiés, pour la plupart, avec l’implication du secteur privé et des cabinets d’étude. Il n’y a pas d’éléphants blancs comme par le passé. Le défi qui se posera pour le futur sera la capacité de mobilisation du capital. La période d’excès de liquidités dont tout le monde parle depuis dix ans est terminée. Les ressources qui étaient disponibles ont été mobilisées pour les projets. Aussi, pour le futur, une question se posera pour ces grands chantiers : comment va-t-on les financer ? Il y aura certainement plus d’efforts dans la mobilisation de l’investissement local et de l’épargne intérieure. L’Etat devrait sans doute marquer le pas dans certains secteurs. Je pense, en ayant en tête le port de Tanger Med ou les autoroutes du Plan Emergence, que l’Etat a un rôle légitime de locomotive pour le secteur privé. Mais, compte tenu de l’élan pris et des ressources limitées, il est opportun de ralentir le rythme.



    LA : Le Maghreb n’a pratiquement pas bougé d’un iota. Comment dans ces conditions réaliser l’intégration économique nécessaire à la lutte contre la pauvreté en Afrique du Nord ?

    WF : Je pense que c’est une véritable opportunité d’ouvrir maintenant des portes qui étaient fermées depuis longtemps. Je me rappelle quand j’étudiais l’arabe, mon professeur d’économie arabe, Assam Rifaat, rédacteur à Al Ahram Al Idtissadi, avait fait cette petite remarque : « Chaque accord économique inter’arabes va au congélateur. L’Europe a commencé pas à pas. Ils n’ont pas commencé par l’UE, mais par un petit accord économique qui s’est construit graduellement. » Les Arabes doivent aller vers l’intégration pas à pas, en choisissant des objectifs réalisables et en y allant. En ce qui concerne le Maghreb, il y a une opportunité réelle d’aller vers l’intégration. Selon le FMI, l’ensemble perd 1 à 2% de PIB à cause de la non-intégration, de la faiblesse des échanges et des barrières de toutes sortes.



    LA : Croyez-vous à un rapprochement rapide entre pays maghrébins ?

    WF : Il y a une opportunité réelle. Le secteur privé est très intéressé, mais nous devons rester modestes. J’en reviens aux enseignements de mon professeur, Assam Rifaat. Le Maghreb doit y aller à petits pas, sur des objectifs réalistes.

    LA : Pour en revenir aux grands chantiers du Maroc, comment jugez-vous l’implication des cabinets internationaux comme McKinsey?

    WF : C’est un mariage réussi entre les connaissances du gouvernement et celles qui proviennent de l’étranger. Je trouve cela extrêmement important. Je prends en exemple les réformes de Bank Al Maghrib, menées dans un cadre de concertation sans commune mesure et allant de pair avec l’esprit d’ouverture des grands chantiers.



    LA : Parlez-nous de votre structure, la FSVC ?

    WF : FSVC a été créé en 1990 par Cyrus Vance et Paul Volker, juste après l’effondrement du bloc soviétique. L’idée maîtresse était que les ex-pays socialistes vont basculer dans une période de transition vers une économie dominée par le secteur privé. La clé de ce secteur privé sera un secteur financier solide pour les épargnants et les investisseurs. FSVC a recruté des volontaires américains (il y a aujourd’hui de plus en plus d’autres nationalités), avec une expérience de dix à quinze dans le secteur privé, pour aider ces économies à approfondir leurs savoir-faire avec des connaissances qu’on ne peut pas trouver dans les livres. FSVC est dans la zone MENA depuis 2004. Depuis, des programmes spécifiques concernent les banques de la zone MENA, les banques centrales, les fonds de capital investissement et toute la chaîne de valeur du secteur financier. Les volontaires (américains, canadiens, suisses, belges) viennent en général pour une semaine, pour des échanges avec les opérateurs et les leaders en fonction de leurs besoins avec, comme objectif recherché, les moyens d’augmenter le financement du secteur privé. Au Maroc, nous avons accompagné la réforme du secteur financier. Nous avons travaillé avec Bank Al Maghrib et toutes les grandes banques marocaines, ainsi que quelques fonds d’investissement. Ces échanges, où il ne s’agit pas de dire aux gens ce qu’ils doivent faire, sont très riches. Nous sommes aussi en Jordanie, en Egypte, en Algérie, en Tunisie, en Libye. Casablanca est notre hub pour le Maghreb.

    Propos recueillis par Hanna Armstrong

  • #2
    Bio express

    Parle couramment l’arabe, le français et l’anglais. Avant de rejoindre FSVC, M. Fellows a travaillé pour plusieurs organismes financiers, dont le fonds Inter Arab Fund (Moyen-Orient), le Meadowbrook Partners, une boutique de private equity à Boston. Par ailleurs, M. Fellows a été consultant pour la Bourse de Casablanca et a dirigé le projet Novartis pour la propriété intellectuelle. Titulaire d’un BA de Vassar College (Diplomatic History) et d’un MA sur l’histoire islamique de l’Université d’Indiana, d’un MA sur l’économie et la finance internationale de l’Université John Hopkins.

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    • #3
      Le temps du tissage de tapis est révolu. Le Maroc veut être compétitif et se transformer en une petite Roumanie
      oué , le rêve , un monde uniformisé ou on passeraient notre temps a bouffer du macdo et a regarder les pub a la télé comme des zombie ......des clones , les un des autres ,tous pour le marché , la compétitivité .................laissant le mercantilisme diriger cette planètes .....

      ps: je ne connais pas cette homme , mais sachez qu'il pourrait etre de la méme espèce de ceux qui on plongé l'argentine dans la famine , et toutes l'Asie du sudest dans la crise pour 100 ans ..............
      tu tombe je tombe car mane e mane
      après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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      • #4
        mais sachez qu'il pourrait etre de la méme espèce de ceux qui on plongé l'argentine dans la famine
        quand je pense que l'argentine faisait parti des pays du G8 pour ensuite devenir l'un des pays les plus pauvres au monde
        j'ai toujours du mal a comprendre !
        idem pour l'Afrique du sud en chute libre !
        le seul pays qui m'impressionne c'est le brésil, il se développe doucement mais quand il atteidra le sommet il est sure de ne pas retomber brutalement !

        quand au maroc le jour ou il deviendra un brésil je m'engage a sectionner mon pén**
        arrêtez de rêver svp, ya la réalité et ya les rêves

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        • #5
          quand au maroc le jour ou il deviendra un brésil je m'engage a sectionner mon pén**

          tu ferai bien de te trouver une compagne et de faire vite des enfants,avant qu'il ne soit trop tard .

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          • #6
            Souviens toi le jour où tu es né tout le monde riait mais toi, tu pleurais, la vie est éphémère
            alors œuvre de telle façon… à ce qu’au jour ou tu mourras, tout le monde pleurera… mais toi… tu riras

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            • #7
              les marocains sont tous camés on se demande avec quoi ils vont développé une industrie????

              il n y a que les femmes qui peuvent sauver ce petit royaume ......
              que peut faire une femme marocaine dans le domaine technique elle ne sait que faire le ménage et donner a boir et a fumer aux étranger touristes pour les endormir et le faire les poches ensuite

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              • #8
                c est un article sur le president bresilien Mr Lula , il a fait du grand travail mais il faut pas oublie que c est un pays qui a beaucoup de ressource naturel aussi .

                À la fin de l’année, il arrivera au terme de son second mandat à la tête de l’État. En moins de huit ans, l’ancien syndicaliste aura presque réussi à faire de son pays une grande puissance. Sacré bilan !
                Que manque-t-il à l’hagio­graphie du président brésilien, Luiz Inácio da Silva, dit Lula, qui quittera le pouvoir à la fin de cette année ? Deux institutions de l’ONU, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), viennent de le couronner « champion de la lutte contre la faim ». Son alter ego Barack Obama l’a qualifié d’homme « le plus populaire de la planète », et Greenpeace estime qu’il « peut être fier » de son action contre la déforestation. En 2014, son pays organisera la Coupe du monde de football et, en 2016, les Jeux olympiques. Les appuie-têtes des sièges des avions de la compagnie domestique TAM clament que l’économie brésilienne passera de la dixième à la cinquième place mondiale d’ici à 2016. Et 80% de ses compatriotes plébiscitent son action.
                Bref, le petit cireur de chaussures analphabète jusqu’à l’âge de 10 ans, le syndicaliste charismatique qui occupe depuis le 1er janvier 2003 le Palais du Planalto, l’Élysée brésilien, est en passe d’être statufié de son vivant.
                Lle frein de la ferrari
                À vrai dire, son règne se scinde en deux parties très différentes, qui correspondent à ses deux mandats. Élu avec 61,3% des suffrages et 52 millions de voix en octobre 2002, il vit un premier mandat complexe et surprend tout le monde en pratiquant une politique économique et financière d’une totale orthodoxie. Lui qui, dans les meetings, hurlait « le FMI dehors ! » et demandait la suspension du remboursement de la dette de son pays fait tout le contraire : il applique à son pays une « potion amère » en limitant la hausse du salaire minimum et en mettant en sourdine le programme « faim zéro », qui avait été son slogan de campagne.
                En 2005, il rembourse par anticipation la dette extérieure, pratique le taux d’intérêt le plus élevé du monde pour juguler l’inflation et fait mieux que ce que lui demande le FMI en matière d’excédent budgétaire. Résultat : le cours du real remonte, les capitaux reviennent, mais le taux de croissance plafonne à 3%. Lula cherche désespérément à « desserrer le frein de la Ferrari » qu’est le Brésil.
                Politiquement, la réussite n’est pas au rendez-vous. Déçus par ses choix « libéraux », les militants les plus à gauche quittent son Parti des travailleurs (PT). En 2005 et en 2006, Lula vacille dans les sondages et se voit contraint de se séparer de proches collaborateurs compromis dans des affaires de corruption.
                En octobre 2006, il est pourtant réélu avec 60,83% des suffrages et 58 millions de voix. Il ne va pas tarder à faire mentir la boutade attribuée à Georges Clemenceau (1841-1929), qui voyait dans le Brésil « un pays d’avenir… et qui le restera longtemps ». Celui-ci devient l’un des chouchous des investisseurs internationaux. Le tsunami de la crise se réduit ici à une « vaguelette » (– 0,2% en 2009), comme le souligne Lula à l’envi. Puis la croissance repart à un train d’enfer – grâce à la Chine et aux exportations de matières premières – pour culminer à + 9,8% au premier trimestre de cette année.
                Le pari fait par Lula de l’agro-industrie paie. Il a certes un peu oublié les paysans sans terre, mais le Brésil est devenu « la ferme » du monde. Son excédent commercial repose sur le soja, le poulet, le bœuf ou le jus d’orange, dont il est à chaque fois le premier producteur mondial. Un tiers du produit intérieur brut du pays est d’origine agricole.

                Il vole de succès en succès. En 2008, pour la première fois depuis deux siècles, le Brésil devient créditeur et se voit reconnaître la qualité de « pays sûr » par les agences de notation. Un « moment magique », dit-il. En 2009, il contribue pour 4,5 milliards de dollars à l’amélioration des réserves du FMI. Commentaire : « Prêter au FMI, n’est-ce pas du dernier chic ? » Au large des côtes brésiliennes, les géologues découvrent un gisement d’hydrocarbures à 7 000 m sous la surface de l’océan : « Dieu est brésilien ! » s’exclame le président.
                Tout, sauf un caudillo
                Grâce notamment à la bolsa família, cette aide publique qui permet aux familles pauvres de doubler leurs revenus dès lors qu’elles envoient leurs enfants à l’école et les font vacciner, le pourcentage des Brésiliens vivant sous le seuil de pauvreté tombe de 45% en 2001 à 24% en 2007. La malnutrition recule de 70% et la mortalité infantile de 47%.
                En 2009, il refuse de modifier la Constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois à la présidentielle, comme l’y invite certains de ses amis. Il ne se voit pas en caudillo et répond que « le changement de président est important pour la démocratie ». Pour atteindre ses deux objectifs – « tirer le peuple de la merde où il se trouve » et « changer la géographie économique et politique du monde » –, Lula pratique un équilibrisme réformiste inédit à la tête d’une coalition de vingt et un partis. « C’est l’un des hommes politiques les plus intelligents du monde », reconnaît son adversaire Rubens Ricupero, un ancien ministre des Finances. De fait, il met en œuvre une sorte de gauchisme responsable. Il tient un discours de centre gauche, mais mène une politique de centre droit. Ce qui lui vaut d’être applaudi partout (du Forum social mondial de Porto Alegre au Forum économique mondial de Davos) et par tous (de George W. Bush à Mahmoud Ahmadinejad).
                Lula joue la carte du Sud et, surtout, de l’Afrique, où il s’est rendu à douze reprises. Quatre-vingts millions de Brésiliens ne sont-ils pas d’origine africaine ? Il y mêle les affaires (les exportations brésiliennes vers ce continent ont quintuplé sous son règne) et l’aide au développement. Par ailleurs, il pratique un activisme international forcené, ouvre trente-cinq ambassades, visite l’Iran, refuse de voter les sanctions contre la Corée du Nord, sabote le marché commun panaméricain voulu par Bush et renforce le Mercosur, le marché commun sud-américain. Son objectif : faire reconnaître son pays comme un « grand », digne de figurer parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de peser lourd au FMI comme à la Banque mondiale. La substitution du G20 au G8 est à mettre à son actif.
                « Métamorphose ambulante »
                C’est un négociateur hors pair qui, à la différence d’un Hugo Chávez, peut faire condamner les États-Unis à l’OMC pour leurs subventions cotonnières, dénoncer « les blonds aux yeux bleus » qui ont déclenché la crise ou soutenir le régime castriste sans se fâcher avec personne. Il tente même de s’entremettre pour éviter des sanctions à l’Iran ou pour rapprocher Palestiniens et Israéliens.
                Exemple de la mobilité tactique de celui qui se présente comme « une métamorphose ambulante » : en bloquant les plantations de palmiers en Amazonie, il fait d’une pierre deux coups. D’une part, il coupe l’herbe sous le pied de Marina Silva, son ancienne ministre de l’Environnement, qui se présente à la présidentielle contre Dilma Roussef, sa candidate. De l’autre, il crée les conditions pour obtenir les certifications ouvrant aux produits agricoles brésiliens les portes des pays soucieux de l’environnement.
                Pourtant, le « Père des pauvres » n’a pas tout réussi. Ainsi, les centaines de milliards de dollars de ses « programmes d’accélération de la croissance » ne produisent que très lentement leurs effets. Seules 2% des routes sont asphaltées et 17% des foyers ne disposent pas d’eau potable, notamment dans les quelque mille favelas que compte Rio de Janeiro. Le transport aérien est chaotique et les transports collectifs inexistants. Les gangs tiennent le haut du pavé dans de nombreuses métropoles où la sécurité est très loin d’être assurée. Enfin, Lula n’a rien fait pour réformer le système politique, qui atomise les partis et les contraint à des négociations sans fin – voire à des pratiques corruptrices – avec de minuscules formations dont les voix sont indispensables pour gouverner.
                Quel sera l’avenir de celui qui a presque métamorphosé son pays en grande puissance ? Secrétaire général de l’ONU ? Mais il ne parle que le brésilien. Responsable de la FAO ou d’une grande ONG ? Permanent d’un G20 enfin institutionnalisé ? Ou simplement candidat à la présidentielle brésilienne de 2014 ? Il n’aura alors que 69 ans…

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                • #9
                  new york si t as rien d interessant a dire tu peux t abstenir au lieu de balancer n importe quoi .

                  Le maroc peut aller tres loin mais n arrivera jamais au niveau du Bresil ,on voit mnt que la plupart des pays qui ont une grosse population emergent plus vite .

                  Commentaire


                  • #10
                    les marocains sont tous camés on se demande avec quoi ils vont développé une industrie????

                    il n y a que les femmes qui peuvent sauver ce petit royaume ......
                    que peut faire une femme marocaine dans le domaine technique elle ne sait que faire le ménage et donner a boir et a fumer aux étranger touristes pour les endormir et le faire les poches ensuite
                    tou commence par un reve .. et c'est grace a la haine des brahhechs comme toi que le maroc va arriver.

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