Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Turquie aux urnes pour réduire le rôle de l'armée

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Turquie aux urnes pour réduire le rôle de l'armée

    Le référendum vise aussi, selon l'opposition, à étendre l'influence des islamo-conservateurs.

    Les scènes de torture ont beau être stylisées, elles glacent le sang. Les yeux bandés, un mannequin est suspendu par les bras, un autre est soumis à la falaka, bastonnade, très douloureuse, de la plante des pieds… Le choc provoqué par des câbles électriques branchés sur le courant est laissé à l'imagination des visiteurs du «Musée de la honte» qui vient d'ouvrir ses portes dans le centre d'Ankara. Organisée par l'association militante Génération 78 pour la commémoration du coup d'État du 12 septembre 1980, l'exposition plonge au cœur des exactions commises par la junte il y a trente ans. Cette période sinistre de l'histoire récente de la Turquie, au cours de laquelle 650 000 personnes ont été arrêtées, des dizaines de milliers torturées et cinquante exécutées à l'issue de procès politiques, est une plaie à vif dans la mémoire collective.

    Dimanche, jour anniversaire de l'intervention militaire, les Turcs y seront de nouveau confrontés lors d'un référendum. Ils doivent se prononcer sur une réforme partielle de la Constitution, adoptée en 1982 et rédigée alors sous la houlette de l'armée, qui renforce notamment l'autorité du pouvoir civil sur celui des militaires. Une des modifications proposées par le gouvernement islamo-conservateur prévoit la suppression de l'article 15, qui garantit l'impunité des généraux auteurs du coup d'État. La disparition de ce verrou constitutionnel pourrait ouvrir la voie à leur procès même si des juristes estiment que la prescription, commençant à partir de ce 12 septembre, réduit les possibilités d'une action en justice.

    Des réactions mitigées

    Pendant la campagne, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a fait de l'abrogation de ce texte un de ses arguments électoraux principaux pour convaincre les électeurs de voter en faveur de la réforme de la Constitution, mais ses intentions suscitent des réactions mitigées. Promettant une démilitarisation accrue de la Turquie, le chef du gouvernement a appelé à plusieurs reprises à «régler son compte» à la Constitution «putschiste». Cet été, devant le groupe parlementaire de sa formation, le Parti pour la justice et le développement (AKP), il est même apparu en larmes en lisant des lettres de jeunes militants pendus par la junte.

    «Erdogan exploite nos sentiments pour obtenir plus de “oui” au référendum alors que son seul intérêt est de renforcer sa mainmise sur les institutions, fulmine Mikaïl Kirbayir. Qu'est-ce qui empêchait le gouvernement de juger les responsables avant ? La prescription va démarrer alors que nous attendons justice depuis trente ans.» Le 13 septembre 1980, son frère Cemil, alors militant dans une organisation marxiste, a été arrêté au domicile familial à Kars, aux confins du pays, près de la frontière avec l'Arménie. Emmené au poste de commandement militaire de la ville, il n'en est jamais ressorti. «On nous a dit qu'il s'était enfui », ajoute cet ancien fonctionnaire, la voix tremblante. Malgré le soupçon de calculs politiques, Cafer Solgun, éditorialiste au quotidien Taraf, a hâte d'aller déposer son «oui» dans l'urne. Arrêté à 17 ans pour avoir organisé une grève dans son lycée, il a purgé une peine de huit ans de prison. «Dans une démocratie, il est intolérable que l'interdiction de juger des auteurs d'un coup d'État soit inscrite dans la Constitution. Le retrait de l'article 15 est un gain démocratique », explique Cafer Solgun en soulignant qu'il compte porter plainte dès que possible.

    Dans les années 1970, les affrontements entre groupes d'extrême gauche et d'extrême droite avaient conduit le pays au bord de la guerre civile. Beaucoup de Turcs voient l'ombre des États-Unis derrière l'instauration de l'état d'urgence dans la nuit du 12 septembre. Engin Cirmen, avocat qui a longtemps lutté pour le procès des putschistes n'a guère d'espoir : «La suppression de l'article 15 est un symbole important, mais pour aller plus loin, pour que les procureurs puissent faire leur travail, il faudrait une réelle volonté politique, comme celle qui permet le procès du réseau Ergenekon, hélas, je ne la vois pas. » Actuellement, des dizaines d'officiers, accusés d'avoir fomenté des plans contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, comparaissent devant un tribunal. Mais l'éventualité d'un jugement ne semble pas troubler la paisible retraite au bord de la mer Égée de Kenan Evren, le leader du coup d'État. Il a menacé de se suicider si la justice lui demandait des comptes. En attendant, à 93 ans, il s'adonne à son passe-temps favori, la peinture.

    source : Le Figaro

  • #2
    Cela ne servira a rien , comment déloger le géant poulpe de son rocher ???

    Commentaire


    • #3
      ''Le poulpe'' n'a peut être plus son unité directionnelle



      en quelques mots, des membres de l'armée sont peut être aussi seduits par les nouvelles perspectives, les ouvertures pluridirectionnelles de la Turquie d'aujourd'hui , l'intercontinentalité plus prise en compte ..........''la profondeur strategique'' dixit Ahmet Davotoglu Ministre des affaires etrangeres à la mesure de la geographie turque , des liens culturels, de la proximité dans la turcité jusqu'aux confins de l'Asie centrale , de la fin des 2 blocs Est Ouest ( avec la voisine Federation de Russie , l'heure n'est plus aussi à l'affrontement pluriseculaire geopolitique Tsar / Sultan ) , de l' activité economique et de son deploiement vers les voisins , tous les voisins aux quatre points cardinaux y compris bien sur Syrie Liban, Jordanie, Irak, le proche et moyen orient

      Commentaire


      • #4
        3goba 3la l'Algérie

        Commentaire

        Chargement...
        X