Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Djihad et lunettes roses

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Djihad et lunettes roses

    Un jour de décembre 2004, le Saoudien Ahmed al-Shaya a pris le volant d'un camion rempli d'essence et l'a fait exploser devant l'ambassade de Jordanie, à Bagdad.
    Bilan: une douzaine de morts et des dizaines de blessés, y compris le kamikaze, éjecté du camion par le souffle de l'explosion.
    Après un séjour en prison, puis dans un centre de réhabilitation près de Riyad, Ahmed al-Shaya est devenu le symbole d'une nouvelle manière de combattre le terrorisme.

    Des séances de psychothérapie, de thérapie par l'art et de rééducation religieuse l'ont détourné de la voie des armes. «Il n'y a pas de djihad, nous n'étions que des instruments de la mort», a-t-il dit à un journaliste qui l'interrogeait sur sa conversion.
    L'Arabie Saoudite a longtemps servi de berceau au terrorisme islamiste. Comme Oussama ben Laden, de nombreux Saoudiens formés en Afghanistan pour combattre l'Union soviétique ont trouvé, depuis, d'autres terrains de guerre. Plusieurs kamikazes du 11 septembre 2001 avaient d'ailleurs un passeport saoudien.

    Après une série d'attentats anti-américains en Arabie Saoudite, le gouvernement de ce pays a décidé, il y a quelques années, de s'attaquer au problème à la source. Non seulement par la répression, mais aussi par la rééducation.

    Plus de 4000 prisonniers condamnés pour terrorisme ont suivi le programme de réhabilitation, qui comprend des séances de dessin pour «évacuer l'énergie négative», des cours de religion et d'histoire, de la formation professionnelle, des séances de gym.
    Des experts en contre-terrorisme se sont intéressés à l'initiative saoudienne, la plus importante du genre dans le monde musulman. Le bilan n'est pas parfait: une douzaine de «diplômés» du centre de réhabilitation ont repris leur combat dès qu'ils ont été libérés. L'un d'entre eux est même devenu l'un des chefs d'Al-Qaïda au Yémen! Et les Saoudiens eux-mêmes admettent qu'entre 10 et 20% de leurs «élèves» finissent par reprendre le chemin du djihad.

    Reste que les 80% restants ont de bonnes raisons de se tenir tranquilles: ils reçoivent de l'argent, une maison... Parfois, on leur présente même une épouse potentielle.
    «C'est tout ce dont un homme a besoin pour retourner à la vie normale», note Edwin Bakker, directeur d'un centre de recherche sur la sécurité à l'Institut des relations internationales des Pays-Bas.
    L'Arabie Saoudite n'est pas le seul pays à diminuer la répression au profit de la réinsertion sociale. Des programmes semblables ont vu le jour en Égypte, en Libye, en Algérie, en Indonésie - des pays où prolifèrent les foyers d'extrémisme.

    Il peut sembler paradoxal que ces États, qui ne se distinguent pas particulièrement par la douceur de leurs prisons, mettent des gants blancs avec les auteurs d'horribles crimes de masse.
    Mais selon Edwin Bakker, la tendance est bien installée. Des pays «exportateurs» de terrorisme ajustent leur stratégie. Ils répriment toujours, bien sûr. Mais leur mot d'ordre est: «déradicalisation».
    Ces expériences ont forcément des limites. Ne serait-ce que parce qu'elles visent des vétérans du djihad, mais ne préviennent pas le recrutement de nouveaux militants.

    N'empêche: ces expériences de réhabilitation sont représentatives d'un «changement d'atmosphère», croit Edwin Bakker. Selon lui, les islamistes eux-mêmes remettent de plus en plus en question le recours à la violence, ne serait-ce que parce qu'ils constatent que cette méthode a failli.
    Que recherchaient donc les terroristes de 2001? Chasser les armées occidentales du Proche-Orient, renverser les régimes pro-occidentaux et changer la donne dans le conflit israélo-palestinien. «Ils ont échoué sur toute la ligne», constate Edwin Bakker.
    Pire: dans les neuf dernières années, la vaste majorité des victimes des attentats ont été... des musulmans. Ce qui a forcément mis à mal l'image d'Al-Qaïda.

    Edwin Bakker est-il trop optimiste? Voit-il le djihad avec des lunettes roses? Possible. Après tout, les leaders d'Al-Qaïda sévissent toujours au Pakistan. Le sort de l'Afghanistan est plus qu'incertain. L'Irak reste une poudrière. Et d'autres groupes, plus ou moins autonomes, se réclament d'Al-Qaïda au Yémen ou en Somalie.
    «Le message du djihad est encore très puissant auprès de petits groupes de jeunes. La preuve, c'est qu'il y a toujours des tentatives d'attentats en Occident», dit Alex Nicoll, du International Institute of Strategic Studies à Londres.

    Mais neuf ans après les attentats contre le World Trade Center, des pays qui ont alimenté, volontairement ou pas, les armées de la terreur s'attaquent maintenant à l'idéologie du djihad. Ça mérite d'être souligné.

    Agnès Gurda Cyberpresse.CA
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

  • #2
    En somme un programme qui tient plus de la farce qu'autre chose...le gouvernement saoudien annonce des chiffres officiels de 20% d'échec, il y a donc fort à parier que le % réel est bien supérieur. Quant aux autres, ce n'est pas la repentance mais leur intérêt qui les fait tenir tranquille. Si jamais ils n'avaient plus les avantages concédés, ils reprendraient probablement le chemin du terrorisme...

    Au delà de cela, je me demande de la gueule de qui ils se moquent les entorchonnés?

    Il n'y a pas matière à lapidation ou à exécution sur la place publique quand on est responsable de la mort de plusieurs innocents?

    Ou bien c'est juste réservé à la malheureuse qui a eu le malheur de succomber aux instances de la nature?
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

    Commentaire

    Chargement...
    X