En novembre 2009, des milliers de Saoudiens ont fui les combats qui opposaient à la frontière yéméno-saoudienne les rebelles zaïdites à l’armée saoudienne. La semaine dernière, à la veille du Eid el-Fitr, la fête qui clôt le mois de ramadan, ces déplacés se sont de nouveau retrouvés à la rue… Mais, cette fois-ci, sur ordre du ministère saoudien de l’Intérieur.
Ce lundi 13 septembre, le ministère de l’Intérieur a expliqué dans un communiqué avoir appliqué les mesures décidées par le Haut comité des déplacés. En juillet, il a versé 30 000 riyals (6 150 euros) à toutes les familles de déplacés de moins de 10 personnes et 35 000 riyals (7 200 euros) aux familles de plus de 10 personnes afin de les aider à payer leurs loyers. Un deuxième versement d’un montant similaire devrait leur être alloué avant la fin de l’année.
L’Arabie saoudite s’était engagée dans des combats avec les rebelles zaïdites après la mort, le 3 novembre 2009, de deux gardes-frontières saoudiens, tués par des rebelles infiltrés. Des combats qui ont vidé plus de 400 villages frontaliers de leur population et se sont soldés, trois mois plus tard, par le retrait des rebelles zaïdites des territoires saoudiens.
"Les déplacés pauvres se sont entassés dans des campements provisoires"
Mohammad al-Saeedi vit à Quatif, dans l'est de l'Arabie saoudite. Ancien journaliste, il est aujourd’hui employé dans une entreprise de transports.
Lorsque la population a fui, en novembre 2009, les zones de combats, dans le sud-ouest du pays, seuls les familles aisées se sont installées dans des meublés ou des hôtels de la région de Jazan. Les déplacés pauvres se sont entassés dans des campements provisoires installés dans la ville de Uhud el-Masareha, à 30 km de leurs villages frontaliers. Mais ces campements provisoires ont duré plusieurs mois, entraînant une détérioration des conditions de vie. Un incendie a même ravagé plusieurs tentes en juillet dernier.
Les déplacés étaient pris entre le marteau et l’enclume. D’une part, ils ne pouvaient plus rentrer dans leurs villages transformés par l’armée saoudienne en zone militaire ; et d’autre part, ils vivaient sous des tentes à l’approche de l’hiver.
En décembre 2009, le roi Abdallah a donné l’ordre de construire 10 000 logements pour les déplacés. Mais l’emplacement choisi s’est révélé être non constructible puisque situé sur le passage d’un torrent. Les déplacés ont alors adressé des dizaines de lettres au roi et aux autorités compétentes sans jamais avoir de réponse.
Le ministère de l’Intérieur, pour sa part, n’a commencé à indemniser les déplacés qu’en juillet dernier. Les campements ont alors été désertés au profit de petits meublés et les tentes furent démontées peu avant le mois de ramadan. Mais, en contrepartie, le ministère a exigé que les familles de déplacés trouvent un autre logement avant la fin du ramadan, faute de quoi elles seront à la rue ou devront payer elles-mêmes les loyers dus.
Ainsi, la veille du Eid el-Fitr, des familles entières se sont retrouvées dans la rue, privées de foyer et de la joie du Eid".
France 24
Ce lundi 13 septembre, le ministère de l’Intérieur a expliqué dans un communiqué avoir appliqué les mesures décidées par le Haut comité des déplacés. En juillet, il a versé 30 000 riyals (6 150 euros) à toutes les familles de déplacés de moins de 10 personnes et 35 000 riyals (7 200 euros) aux familles de plus de 10 personnes afin de les aider à payer leurs loyers. Un deuxième versement d’un montant similaire devrait leur être alloué avant la fin de l’année.
L’Arabie saoudite s’était engagée dans des combats avec les rebelles zaïdites après la mort, le 3 novembre 2009, de deux gardes-frontières saoudiens, tués par des rebelles infiltrés. Des combats qui ont vidé plus de 400 villages frontaliers de leur population et se sont soldés, trois mois plus tard, par le retrait des rebelles zaïdites des territoires saoudiens.
"Les déplacés pauvres se sont entassés dans des campements provisoires"
Mohammad al-Saeedi vit à Quatif, dans l'est de l'Arabie saoudite. Ancien journaliste, il est aujourd’hui employé dans une entreprise de transports.
Lorsque la population a fui, en novembre 2009, les zones de combats, dans le sud-ouest du pays, seuls les familles aisées se sont installées dans des meublés ou des hôtels de la région de Jazan. Les déplacés pauvres se sont entassés dans des campements provisoires installés dans la ville de Uhud el-Masareha, à 30 km de leurs villages frontaliers. Mais ces campements provisoires ont duré plusieurs mois, entraînant une détérioration des conditions de vie. Un incendie a même ravagé plusieurs tentes en juillet dernier.
Les déplacés étaient pris entre le marteau et l’enclume. D’une part, ils ne pouvaient plus rentrer dans leurs villages transformés par l’armée saoudienne en zone militaire ; et d’autre part, ils vivaient sous des tentes à l’approche de l’hiver.
En décembre 2009, le roi Abdallah a donné l’ordre de construire 10 000 logements pour les déplacés. Mais l’emplacement choisi s’est révélé être non constructible puisque situé sur le passage d’un torrent. Les déplacés ont alors adressé des dizaines de lettres au roi et aux autorités compétentes sans jamais avoir de réponse.
Le ministère de l’Intérieur, pour sa part, n’a commencé à indemniser les déplacés qu’en juillet dernier. Les campements ont alors été désertés au profit de petits meublés et les tentes furent démontées peu avant le mois de ramadan. Mais, en contrepartie, le ministère a exigé que les familles de déplacés trouvent un autre logement avant la fin du ramadan, faute de quoi elles seront à la rue ou devront payer elles-mêmes les loyers dus.
Ainsi, la veille du Eid el-Fitr, des familles entières se sont retrouvées dans la rue, privées de foyer et de la joie du Eid".
France 24
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