En finir avec les excès sans renoncer au plaisir ? Ne plus confondre besoin de manger et envie de manger ? C’est possible, avec cette méthode à suivre pendant dix jours (puis à appliquer toute sa vie !). Explications et travaux pratiques avec le docteur Gérard Apfeldorfer, notre spécialiste du comportement alimentaire.
L‘expression « avoir les yeux plus gros que le ventre » illustre avec éloquence ce comportement qui fait que l’on se dit souvent à la fin d’un repas, comme le corbeau de la fable, que l’on ne nous y prendra plus. Une promesse qui ressemble aux résolutions du premier janvier, sincères et vertueuses mais rarement tenues. Pourtant, en matière de comportement alimentaire, la modération est la seule alternative sérieuse aux ravages des régimes draconiens ou à l’insouciance qui autorise tous les excès, dangereux pour la santé.
Pratiquer la modération passe par une étape clé : reprendre contact avec ses sensations corporelles. « Ce qui signifie, explique Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute, être capable de faire la différence entre deux sortes de faim : la faim physiologique et la faim psychologique. » La première est un besoin de nourriture pour le corps (d’énergie, de certains nutriments) ; la seconde, une envie de manger qui agit comme un mécanisme de défense contre des émotions incontrôlables, négatives ou positives. Il est indispensable de savoir faire la distinction entre les deux, pour manger de manière juste. Sans excès ni frustration. Une fois la faim physiologique identifiée, reste à repérer son seuil de rassasiement, ce point d’équilibre entre le plaisir de manger et la satisfaction des besoins de notre organisme.
Soyons honnêtes : si les principes à respecter sont simples, leur application au quotidien exigera de vous, dans les premiers temps, des efforts et surtout de la patience. Ce programme sur dix jours, qui repose sur dix points clés, est une première prise de conscience, à poursuivre sans relâche jusqu’à ce que ce comportement vous soit naturel.
L’originalité de cette méthode ? Vous rendre seul juge de votre confort et de votre bien-être alimentaire.
1. Ressentez la faim
Essayez de ne rien manger pendant quatre heures. Si cette idée vous effraie, il se peut que vous ayez peur d’avoir un malaise. Vous pourrez vérifier concrètement qu’il ne se passe rien de dramatique ! Si vous ne ressentez jamais la sensation de faim, il se peut que vous mangiez « en avance », c’est-à-dire que vous surmangiez pour juguler votre peur du manque ; il se peut aussi que vous ayez totalement perdu le contact avec vos sensations alimentaires. Si, à l’inverse, vous avez tout le temps faim, vous confondez peut-être faim physiologique et faim psychologique.
Les manifestations de la faim diffèrent d’une personne à l’autre. Parmi les plus fréquentes : une sensation de faiblesse (manque d’énergie, petits vertiges) et un trouble de l’humeur (irritabilité).
> Le conseil : le but est de nouer une relation sereine à la nourriture. Pendant ce petit jeûne, vaquez à vos occupations sans guetter les signaux de votre corps, mais en les laissant venir à vous.
2. Installez une routine
Pour ressentir physiquement la faim puis la satiété, vous devez en faire régulièrement l’expérience. Prenez vos repas à heure fixe et le même petit déjeuner tous les matins. Après dix jours, vous devriez ressentir la faim juste avant l’heure de manger, mais aussi mieux percevoir votre seuil de rassasiement.
> Le conseil :évitez les saveurs nouvelles. Il est plus facile de repérer son seuil de satiété avec des aliments familiers.
3. Concentrez-vous sur le goût
Prêtez attention aux premières bouchées. Ce sont elles qui nous renseignent sur la saveur de l’aliment : est-il salé ? trop sucré ? amer ? fondant ? est-il bon ou médiocre ? Cet « arrêt sur saveur » est essentiel car nous fantasmons le goût des bouchées suivantes. Ce qui explique que l’on puisse avaler jusqu’à la dernière bouchée un gâteau au chocolat médiocre parce qu’on le fantasme délicieux. Contrairement à notre sens gustatif, notre imaginaire ne connaît pas de lassitude. Lorsque l’on prête réellement attention au goût, vient le moment où il y a fléchissement du plaisir à manger. Le goût a changé, on peut s’arrêter.
> Le conseil : prenez de petites bouchées. Utilisez vos dents, votre langue et votre palais. Posez vos couverts pendant que vous mastiquez.
4. Ralentissez
Il faut à notre organisme entre quinze et trente minutes pour que les signaux de rassasiement soient perçus et enregistrés. Le message entre estomac et cerveau n’est pas instantané, certains enzymes impliqués dans le déclenchement de la satiété ne sont libérés qu’une trentaine de minutes après le début du repas. En mangeant trop vite, on a toujours tendance à surmanger.
> Le conseil : étirez votre repas sur au moins une demi-heure. Que votre nourriture soit bonne ou médiocre, dégustez-la en gastronome, avec lenteur.
5. Faites une pause au milieu du repas
Interrogez-vous. Avez-vous toujours très faim, moyennement faim, presque plus faim ? Pour vous aider, utilisez l’échelle de rassasiement (lire encadré ci-contre). Si vous vous sentez repu, arrêtez-vous là. Même si vous pensez qu’il vous reste de la place pour le gâteau au chocolat. Dites-vous que vous l’apprécierez encore davantage plus tard (vous ne vivez pas au milieu du désert, il y a des pâtisseries partout !). En revanche, si la faim vous tenaille encore, poursuivez votre repas.
> Le conseil : interrogez-vous couverts posés et bouche vide. Le meilleur critère indiquant que l’on est modérément rassasié est le plaisir que l’on prend à manger : quand il commence à faiblir, c’est que l’on a assez mangé.
L‘expression « avoir les yeux plus gros que le ventre » illustre avec éloquence ce comportement qui fait que l’on se dit souvent à la fin d’un repas, comme le corbeau de la fable, que l’on ne nous y prendra plus. Une promesse qui ressemble aux résolutions du premier janvier, sincères et vertueuses mais rarement tenues. Pourtant, en matière de comportement alimentaire, la modération est la seule alternative sérieuse aux ravages des régimes draconiens ou à l’insouciance qui autorise tous les excès, dangereux pour la santé.
Pratiquer la modération passe par une étape clé : reprendre contact avec ses sensations corporelles. « Ce qui signifie, explique Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute, être capable de faire la différence entre deux sortes de faim : la faim physiologique et la faim psychologique. » La première est un besoin de nourriture pour le corps (d’énergie, de certains nutriments) ; la seconde, une envie de manger qui agit comme un mécanisme de défense contre des émotions incontrôlables, négatives ou positives. Il est indispensable de savoir faire la distinction entre les deux, pour manger de manière juste. Sans excès ni frustration. Une fois la faim physiologique identifiée, reste à repérer son seuil de rassasiement, ce point d’équilibre entre le plaisir de manger et la satisfaction des besoins de notre organisme.
Soyons honnêtes : si les principes à respecter sont simples, leur application au quotidien exigera de vous, dans les premiers temps, des efforts et surtout de la patience. Ce programme sur dix jours, qui repose sur dix points clés, est une première prise de conscience, à poursuivre sans relâche jusqu’à ce que ce comportement vous soit naturel.
L’originalité de cette méthode ? Vous rendre seul juge de votre confort et de votre bien-être alimentaire.
1. Ressentez la faim
Essayez de ne rien manger pendant quatre heures. Si cette idée vous effraie, il se peut que vous ayez peur d’avoir un malaise. Vous pourrez vérifier concrètement qu’il ne se passe rien de dramatique ! Si vous ne ressentez jamais la sensation de faim, il se peut que vous mangiez « en avance », c’est-à-dire que vous surmangiez pour juguler votre peur du manque ; il se peut aussi que vous ayez totalement perdu le contact avec vos sensations alimentaires. Si, à l’inverse, vous avez tout le temps faim, vous confondez peut-être faim physiologique et faim psychologique.
Les manifestations de la faim diffèrent d’une personne à l’autre. Parmi les plus fréquentes : une sensation de faiblesse (manque d’énergie, petits vertiges) et un trouble de l’humeur (irritabilité).
> Le conseil : le but est de nouer une relation sereine à la nourriture. Pendant ce petit jeûne, vaquez à vos occupations sans guetter les signaux de votre corps, mais en les laissant venir à vous.
2. Installez une routine
Pour ressentir physiquement la faim puis la satiété, vous devez en faire régulièrement l’expérience. Prenez vos repas à heure fixe et le même petit déjeuner tous les matins. Après dix jours, vous devriez ressentir la faim juste avant l’heure de manger, mais aussi mieux percevoir votre seuil de rassasiement.
> Le conseil :évitez les saveurs nouvelles. Il est plus facile de repérer son seuil de satiété avec des aliments familiers.
3. Concentrez-vous sur le goût
Prêtez attention aux premières bouchées. Ce sont elles qui nous renseignent sur la saveur de l’aliment : est-il salé ? trop sucré ? amer ? fondant ? est-il bon ou médiocre ? Cet « arrêt sur saveur » est essentiel car nous fantasmons le goût des bouchées suivantes. Ce qui explique que l’on puisse avaler jusqu’à la dernière bouchée un gâteau au chocolat médiocre parce qu’on le fantasme délicieux. Contrairement à notre sens gustatif, notre imaginaire ne connaît pas de lassitude. Lorsque l’on prête réellement attention au goût, vient le moment où il y a fléchissement du plaisir à manger. Le goût a changé, on peut s’arrêter.
> Le conseil : prenez de petites bouchées. Utilisez vos dents, votre langue et votre palais. Posez vos couverts pendant que vous mastiquez.
4. Ralentissez
Il faut à notre organisme entre quinze et trente minutes pour que les signaux de rassasiement soient perçus et enregistrés. Le message entre estomac et cerveau n’est pas instantané, certains enzymes impliqués dans le déclenchement de la satiété ne sont libérés qu’une trentaine de minutes après le début du repas. En mangeant trop vite, on a toujours tendance à surmanger.
> Le conseil : étirez votre repas sur au moins une demi-heure. Que votre nourriture soit bonne ou médiocre, dégustez-la en gastronome, avec lenteur.
5. Faites une pause au milieu du repas
Interrogez-vous. Avez-vous toujours très faim, moyennement faim, presque plus faim ? Pour vous aider, utilisez l’échelle de rassasiement (lire encadré ci-contre). Si vous vous sentez repu, arrêtez-vous là. Même si vous pensez qu’il vous reste de la place pour le gâteau au chocolat. Dites-vous que vous l’apprécierez encore davantage plus tard (vous ne vivez pas au milieu du désert, il y a des pâtisseries partout !). En revanche, si la faim vous tenaille encore, poursuivez votre repas.
> Le conseil : interrogez-vous couverts posés et bouche vide. Le meilleur critère indiquant que l’on est modérément rassasié est le plaisir que l’on prend à manger : quand il commence à faiblir, c’est que l’on a assez mangé.
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