Les habitants des bidonvilles de Casablanca ont manifesté devant le siège de la municipalité, dimanche 29 août, pour demander de meilleurs logements et de meilleures conditions de vie.
Ils ont également demandé l'ouverture d'une enquête sur le programme de relogement au Maroc, affirmant que le système de comptage des bénéficiaires éligibles était faussé. Dans l'un de ces cas, les autorités ont dénombré 4 996 familles dans le besoin à Douar R'hamna en comptant le nombre d'abris en tôle.
"Or le nombre réel est bien plus élevé", a expliqué Brahim Crou, un habitant. "Plusieurs familles vivent dans un seul et même abri."
"La majorité des familles sont des cellules complexes, où les enfants grandissent, se marient et continuent de vivre sous le même toit que leurs parents", a expliqué Crou à Magharebia. "Nous demandons au gouvernement d'accélérer le programme de restructuration, parce que plus il attend, plus la situation empire."
Non loin de Douar R'hamna se trouve Douar Secouila, qui abritait les kamikazes auteurs des attentats terroristes de Casablanca en 2003. Depuis deux ans, la communauté attend que le programme de restructuration reloge les habitants dans le quartier voisin d'Ahl El-Gholam.
"A ce jour, moins de 50 pour cent des habitants ont été relogés, et ils doivent faire face à des problèmes complexes", a expliqué Moustapha M'hinina.
"Selon ce programme, chaque groupe de deux familles reçoit un lot de 84 mètres carrés. Ellles doivent ensuite s'accorder sur la manière de construire la maison dans laquelle elles vivront toutes les deux. Dans la plupart des cas, ces deux familles doivent faire appel à un tiers de l'extérieur du quartier pour financer le processus de construction", explique-t-il.
"Chaque famille reçoit un appartement, et le partenaire au financement reçoit le rez-de-chaussée et le toit", précise-t-il.
Cette stratégie de division a entraîné près de mille actions en justice.
Les baraques en tôle sont souvent détruites dès que les familles bénéficiaires reçoivent leur lopin de terre. Les gens sont alors forcés de trouver un abri jusqu'à ce que leur nouvelle maison soit construite. Cette situation fait des familles nécessiteuses le maillon faible dans tout litige ou lors de négociations avec l'investisseur.
"Le programme de relogement de Douar Secouila a connu une corruption importante", a expliqué M'hinina à Magharebia. "Les représentants ont vendu des lopins de terre à des personnes qui n'habitent pas Douar Secouila. De même, certains habitants ont versé des ports-de-vin pour bénéficier de plusieurs lopins, tandis que de nombreuses familles continuent d'attendre sans aide dans leurs cabanes en tôle."
L'Etat doit également trouver certains mécanismes pour financer la construction ou aider les banques à accorder des prêts à des conditions plus avantageuses, poursuit M'hinina, soulignant que de telles mesures empêcheraient les spéculateurs fonciers et les manipulateurs en tout genre d'exploiter la pauvreté des bénéficiaires.
Les habitants demandent au gouvernement de procéder à des enquêtes équitables pour mettre à jour cette corruption, ajoute-t-il.
C'est une affaire de corruption qui a poussé des retraités de la sécurité nationale et leurs veuves à manifester dimanche. Ils protestaient contre les décrets d'évacuation de leurs logements dans le quartier de Dar Laman.
"Près de 300 familles habitaient dans ces bidonvilles dans les années 1980. Après les incendies survenus dans leurs quartiers, elles ont été relogées dans des appartements", explique Abderrahim Hamin, président de l'Association Al-Amal pour les retraités de la sécurité nationale à Casablanca.
Elles ont signé des contrats de paiements par tranches pendant 15 ans, après quoi elles seraient propriétaires de leurs logements, poursuit-il.
"Elles ont été anéanties d'apprendre que leurs documents de relogement avaient été falsifiés et qu'une décision du tribunal allait les obliger à quitter les appartements dans lesquelles elles vivent", poursuit-il.
D'autres manifestants à ce rassemblement ont fait part de leurs préoccupations sur le fait que leurs anciennes maisons seraient détruites avant qu'ils n'aient le temps de déménager.
"Les autorités nous interdisent depuis 1994 de restaurer nos maisons, parce que notre quartier se trouve dans la zone où sera construite la route Mahadj Malaki, qui reliera la Mosquée Hassan II au centre-ville", explique Zineb Alaoui. "Aux yeux des autorités, nos maisons seront détruites, et elles refusent donc d'accorder tout permis de rénovation. Or, le projet Mahadj Malaki a été bloqué, et le processus de relogement des habitants est donc, lui aussi, au point mort."
Et Alaoui d'ajouter : "Avec le temps, nos maisons sont sur le point de s'effondrer, et nombre d'entre elles s'abattent durant la saison des pluies, entraînant de nombreuses blessures graves. L'hiver dernier, trois personnes sont mortes dans l'effondrement de leur maison dans la vieille ville."
"Nous participons à ces manifestations pour rappeler notre situation aux autorités et leur demander de prendre des mesures préventives avant l'arrivée de l'hiver", explique-t-elle.
Par Mawassi Lahcen
Source : magharebia.com
Ils ont également demandé l'ouverture d'une enquête sur le programme de relogement au Maroc, affirmant que le système de comptage des bénéficiaires éligibles était faussé. Dans l'un de ces cas, les autorités ont dénombré 4 996 familles dans le besoin à Douar R'hamna en comptant le nombre d'abris en tôle.
"Or le nombre réel est bien plus élevé", a expliqué Brahim Crou, un habitant. "Plusieurs familles vivent dans un seul et même abri."
"La majorité des familles sont des cellules complexes, où les enfants grandissent, se marient et continuent de vivre sous le même toit que leurs parents", a expliqué Crou à Magharebia. "Nous demandons au gouvernement d'accélérer le programme de restructuration, parce que plus il attend, plus la situation empire."
Non loin de Douar R'hamna se trouve Douar Secouila, qui abritait les kamikazes auteurs des attentats terroristes de Casablanca en 2003. Depuis deux ans, la communauté attend que le programme de restructuration reloge les habitants dans le quartier voisin d'Ahl El-Gholam.
"A ce jour, moins de 50 pour cent des habitants ont été relogés, et ils doivent faire face à des problèmes complexes", a expliqué Moustapha M'hinina.
"Selon ce programme, chaque groupe de deux familles reçoit un lot de 84 mètres carrés. Ellles doivent ensuite s'accorder sur la manière de construire la maison dans laquelle elles vivront toutes les deux. Dans la plupart des cas, ces deux familles doivent faire appel à un tiers de l'extérieur du quartier pour financer le processus de construction", explique-t-il.
"Chaque famille reçoit un appartement, et le partenaire au financement reçoit le rez-de-chaussée et le toit", précise-t-il.
Cette stratégie de division a entraîné près de mille actions en justice.
Les baraques en tôle sont souvent détruites dès que les familles bénéficiaires reçoivent leur lopin de terre. Les gens sont alors forcés de trouver un abri jusqu'à ce que leur nouvelle maison soit construite. Cette situation fait des familles nécessiteuses le maillon faible dans tout litige ou lors de négociations avec l'investisseur.
"Le programme de relogement de Douar Secouila a connu une corruption importante", a expliqué M'hinina à Magharebia. "Les représentants ont vendu des lopins de terre à des personnes qui n'habitent pas Douar Secouila. De même, certains habitants ont versé des ports-de-vin pour bénéficier de plusieurs lopins, tandis que de nombreuses familles continuent d'attendre sans aide dans leurs cabanes en tôle."
L'Etat doit également trouver certains mécanismes pour financer la construction ou aider les banques à accorder des prêts à des conditions plus avantageuses, poursuit M'hinina, soulignant que de telles mesures empêcheraient les spéculateurs fonciers et les manipulateurs en tout genre d'exploiter la pauvreté des bénéficiaires.
Les habitants demandent au gouvernement de procéder à des enquêtes équitables pour mettre à jour cette corruption, ajoute-t-il.
C'est une affaire de corruption qui a poussé des retraités de la sécurité nationale et leurs veuves à manifester dimanche. Ils protestaient contre les décrets d'évacuation de leurs logements dans le quartier de Dar Laman.
"Près de 300 familles habitaient dans ces bidonvilles dans les années 1980. Après les incendies survenus dans leurs quartiers, elles ont été relogées dans des appartements", explique Abderrahim Hamin, président de l'Association Al-Amal pour les retraités de la sécurité nationale à Casablanca.
Elles ont signé des contrats de paiements par tranches pendant 15 ans, après quoi elles seraient propriétaires de leurs logements, poursuit-il.
"Elles ont été anéanties d'apprendre que leurs documents de relogement avaient été falsifiés et qu'une décision du tribunal allait les obliger à quitter les appartements dans lesquelles elles vivent", poursuit-il.
D'autres manifestants à ce rassemblement ont fait part de leurs préoccupations sur le fait que leurs anciennes maisons seraient détruites avant qu'ils n'aient le temps de déménager.
"Les autorités nous interdisent depuis 1994 de restaurer nos maisons, parce que notre quartier se trouve dans la zone où sera construite la route Mahadj Malaki, qui reliera la Mosquée Hassan II au centre-ville", explique Zineb Alaoui. "Aux yeux des autorités, nos maisons seront détruites, et elles refusent donc d'accorder tout permis de rénovation. Or, le projet Mahadj Malaki a été bloqué, et le processus de relogement des habitants est donc, lui aussi, au point mort."
Et Alaoui d'ajouter : "Avec le temps, nos maisons sont sur le point de s'effondrer, et nombre d'entre elles s'abattent durant la saison des pluies, entraînant de nombreuses blessures graves. L'hiver dernier, trois personnes sont mortes dans l'effondrement de leur maison dans la vieille ville."
"Nous participons à ces manifestations pour rappeler notre situation aux autorités et leur demander de prendre des mesures préventives avant l'arrivée de l'hiver", explique-t-elle.
Par Mawassi Lahcen
Source : magharebia.com
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