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Le Moyen-Orient, nouveau pôle chimique mondial

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  • Le Moyen-Orient, nouveau pôle chimique mondial

    Air Liquide, leader mondial des gaz industriels, a annoncé, lundi 13 septembre, le plus gros contrat de son histoire (300 millions d'euros) pour la construction de deux unités de production d'hydrogène dans la raffinerie de Yanbu, en Arabie saoudite. Le coût du projet global est estimé entre 10 et 12 milliards de dollars (de 7,7 milliards à 9,2 milliards d'euros).

    Vu d'Europe, on mesure mal l'ampleur des investissements chimiques et pétrochimiques au Moyen-Orient. Le coût du projet Ras Tanura, coentreprise entre la compagnie pétrolière saoudienne Aramco et le groupe chimique américain Dow Chemical, mis en chantier cette année, est estimé à 12 milliards d'euros.

    En février, Dow Chemical et l'Etat du Qatar ont inauguré un complexe chimique d'une valeur de 5 milliards de dollars. En novembre 2009, Total Petrochemicals et le Qatar ont inauguré une usine de production d'éthylène ayant coûté 5 milliards de dollars.

    Selon le magazine en ligne Arabianoilandgas.com, les dix plus gros projets chimiques et pétrochimiques du Golfe représentent un investissement global supérieur à 115 milliards de dollars.

    "Dans un avenir proche, le Moyen-Orient sera l'un des principaux centres mondiaux de la chimie et de la pétrochimie", déclarait Margaret R. Walker, vice-présidente de Dow Chemical, n° 2 mondial de la chimie, en juin au colloque Petrotech de Bahreïn.

    Cette irruption du Moyen-Orient dans la chimie de première transformation marque un tournant. Voilà dix ans, les Etats-Unis étaient le premier exportateur mondial d'éthylène et de polypropylène, deux produits entrant dans la composition des plastiques. Aujourd'hui, la croissance vient à 80 % des pays émergents. Quand les ventes mondiales de produits chimiques de base augmentaient de 60 % entre 1997 et 2007, celles de l'Europe déclinaient de 2,7 %.

    "Aujourd'hui, les grands chimistes américains et européens prennent conscience qu'ils ne peuvent survivre qu'en s'associant aux compagnies nationales des pays producteurs de pétrole", explique Christopher Stirling, patron du département chimie de la société de conseil KPMG Europe. S'ils ne le faisaient pas, Indiens et Chinois le feraient volontiers.

    Capter les investissements

    Deux raisons expliquent ces évolutions. Les pays producteurs de pétrole ne se contentent plus d'être de simples fournisseurs de matière première. En fournissant le pétrole à la fois comme matière première et comme source d'énergie à un prix proche de celui de l'extraction, les compagnies saoudiennes ou koweïtiennes veulent capter les investissements, les transferts de technologie et les revenus que génère la production d'essence et de plastiques pour l'automobile ou le bâtiment et les travaux publics (BTP).

    Cette percée des pays producteurs d'or noir dans la pétrochimie - qui croîtra de 9,5 % par an jusqu'à 2020, prédisent certains cabinets d'experts - n'a pas pour seul but de satisfaire le BTP local.

    Ce qui tire les investissements chimiques au Moyen-Orient - et c'est la seconde raison -, c'est la croissance continue des pays émergents de la zone Asie-Pacifique en particulier, et de la Chine au sein de cette zone. La fringale immobilière chinoise, l'accroissement phénoménal des parcs automobiles chinois et indien, la volonté des nouvelles classes moyennes d'atteindre les niveaux de consommation des Européens et des Américains sont les vrais moteurs de ces énormes investissements.

    Cette émergence du Moyen-Orient dans la chimie de base a des effets de restructuration sur l'ensemble du secteur. Comme l'expliquait Tom Crotty, patron du groupe chimique Ineos Olefins Europe, au magazine Chemical Week, "les produits qui ne trouveront pas leur place en Chine devront être consommés ailleurs, c'est-à-dire en Europe". Le Vieux Continent est, depuis 2009, importateur net de polyoléfines, la plus importante famille de matières plastiques.

    Seconde conséquence : de nouveaux groupes géants émergent. Les projections effectuées par KPMG (The Future of the European Chemical Industry, 2010) indiquent que la compagnie saoudienne Sabic deviendrait, en 2015, le premier chimiste mondial devant l'allemand BASF.

    Le rachat des plastiques de General Electric par Sabic en 2007 pour 11 milliards de dollars est un bon indicateur des ambitions des producteurs moyen-orientaux. Le n° 3 mondial serait l'indien Reliance.

    Yves Mamou
    Le Monde

    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Saudi Aramco fête ses 75 ans



    Saudi Aramco investira $90 milliards les 5 prochaines années dans des projets gaziers et industriels.
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