· Hausse de 21% , soit deux fois la croissance de l’import
· L’effet phosphate mais aussi la percée des produits industriels
Le prochain Comité de veille stratégique a une bonne nouvelle sur la table. C’est pour le 4e mois consécutif que les exportations enregistrent un redressement. Les ventes à l’extérieur ont réalisé un bond de 21,2% au terme des 8 premiers mois de l’année 2010. La valeur globale des exportations est ainsi passée à près de 93 milliards de DH contre 76,7 milliards à fin août 2009, soit une augmentation de 16,3%.
Parallèlement, les importations ont crû de 11,8% atteignant 194,4 milliards de DH au lieu de 173,9 milliards réalisés durant la même période de 2009. Cette évolution a permis une amélioration du taux de couverture de 3,7 points. Il s’établit ainsi à 47,8% contre 44,1% au terme des huit premiers mois de 2009.
Les données de l’Office des changes, qui seront rendues publiques vers le 25 septembre courant, font aussi état d’une augmentation de 7,9% des transferts des MRE, dégageant une amélioration de près de 2,6 milliards de DH d’une période à l’autre . Leur montant global s’est établi à 36,2 milliards de DH.
Seul bémol, la baisse des investissements extérieurs et prêts étrangers. Sur les 8 premiers de l’année, les recettes ont accusé, en effet, une régression de 14,7%, soit 2,3 milliards de DH en moins. Au total ces recettes ont atteint 13,5 milliards de DH contre 15,6 milliards à fin août 2009. En revanche, les dépenses ont explosé de 96,5% pour s’établir à 20,1 milliards de DH contre 10,2 milliards au terme des huit premiers de l’année passée. Aggravation due en particulier à la hausse des dépenses au titre des cessions d’investissements étrangers dont le montant a grimpé à 19,5 milliards de DH contre 9,9 milliards à fin août 2009. Si bien que le remboursement des prêts privés n’a enregistré qu’une augmentation de 237 millions de DH passant de 360,4 à près de 598 millions de DH. C’est donc les désinvestissements, les transferts de revenus et autres dépenses au titre de l’assistance technique qui expliquent le phénomène (cf. www.leconomiste.com; édition du 13 septembre). Il y a à l’évidence une reprise de la demande adressée au Maroc.
Fait marquant en effet, les ventes à l’extérieur, hors phosphates et dérivés, se sont améliorées de 9,2% pour atteindre 70,1 milliards de DH à fin août 2010 contre 64,2 milliards durant la même période de 2009, soit un mieux de plus de 5,9 milliards de DH. Néanmoins, les importations hors pétrole ont aussi grimpé de 8,9% à 178, 9 milliards. A elle seule, la facture pétrolière s’est chiffrée à 15,4 milliards de DH au terme des 8 premiers mois de l’année au lieu de 9,6 milliards à fin août 2009. Mais les exportations des phosphates et dérivés ont quelque peu compensé l’effet volatil du carburant dans la mesure où la valeur s’est appréciée de plus de 10 milliards de DH à fin août 2010. Au total, les recettes des phosphates et dérivés se sont établies à 22,8 milliards de DH contre 12,4 milliards.
Parallèlement, d’autres secteurs se sont bien comportés. Le secteur automobile redémarre de manière spectaculaire. Ses exportations ont atteint plus de 9,3 milliards de DH au lieu de 6,7 milliards en 2009. Cette hausse a concerné tout particulièrement l’activité câblage (45%) et dans une moindre mesure la construction dont les recettes ont atteint 307 millions de DH. Toujours est-il que sur le seul mois d’août dernier, le secteur automobile a réalisé près de 988 millions de DH à l’exportation au lieu de 695,8 millions en août 2009. Autres secteurs dont les exportations sont en hausse, l’électronique et les produits de la mer. Le premier a marqué un bond de près de 23%. La valeur de ses exportations a atteint 4,1 milliards de DH contre 3,3 milliards. Cette performance a été constatée au niveau des composants électroniques qui représentent plus de 80% du total des exportations du secteur. Les produits de la mer, quant à eux, ont réalisé 8,3 milliards de DH, soit sensiblement le même montant atteint à fin août 2009.
Au chapitre des activités dont l’exportation peine à renouer avec la croissance figurent, le textile et habillement, les chaussures et l’aéronautique. Le premier secteur, la plus forte baisse a été enregistrée par les exportations des vêtements confectionnés dont la valeur s’est établie à près de 12 milliards de DH contre 13,2 milliards à fin août 2009. Dans une moindre mesure, les articles de bonneterie ont accusé un léger recul de la valeur des ventes à l’extérieur à 4,5 milliards de DH au lieu de 4,6 milliards en 2009. Il en est de même des chaussures (2 milliards contre 2,1) et de l’aéronautique dont la valeur des exportations s’est chiffrée à 2,7 milliards de DH au lieu de plus de 2,9 milliards.
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