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La capitale sous haute surveillance

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  • La capitale sous haute surveillance

    Vues les conditions de l’insecurité qui regnent sur la capitale et ses environs, une vaste opération de contrôle par la gendarmerie est programmée.

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    En fait, ce n’est pas seulement la capitale qui passait au peigne fin mais aussi quelques wilayas du centre du pays. Des frontières de Bouira, à l’Est, à celle de Chlef, à l’Ouest, en passant par Boumerdès, Tipasa, Blida et Aïn Defla, toutes ces régions ont été quadrillées par un important dispositif mis en place par de la Gendarmerie nationale. Ce corps paramilitaire a dressé des barrages de contrôle sur toutes les routes nationales, aux points d’intersection, opéré des descentes inopinées dans quartiers réputés dangereux et s’est même rendu utile pour les agents de l’Office nationale des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA) lorsqu’il s’agissait de s’attaquer à la piraterie.
    Au bout de quelques heures d’intervention dans la capitale, le bilan est édifiant. 1 490 interpellations accompagnées du dressement de 61 procès-verbaux. Si les personnes ayant fait l’objet d’un P.-V. ont été immédiatement relâchés, 27 autres individus n’ont pas eu cette largesse puisqu’ils ont été mis en garde à vue. Parmi eux, 14 étrangers à qui il a été reproché de séjourner illégalement sur le sol algérien.

    Des immigrants clandestins infiniment imaginatifs
    Ils se disent tous venir du Mali, mais en réalité, par expérience, le capitaine de la gendarmerie nous révèle qu’ils sont originaires, pour la majorité, du Cameroun, du Nigeria ou encore du Sénégal. «S’ils se font passer pour des Maliens, c’est à cause des faux papiers qu’ils se sont procurés à Bamako», explique notre interlocuteur. Ces immigrants clandestins se terrent depuis plusieurs années dans les zones populaires d’Alger est. contrairement à la période durant laquelle a commencé à se manifester les premières communautés d’immigrants sur les hauteurs d’Alger, celles qui arrivent depuis quelques mois se dirigent vers Bordj El-Kiffan, Bateau Cassé, Bab Ezzouar, Rouiba, Reghaïa, Dar El-Beïda, Cherarba, Baraki, El-Harrach, les Eucalyptus…des zones entre la ruralité et l’urbain où se multiplient les chantiers donnant à plus d’opportunité de trouver un travail temporaire. Ces localités offrent, par ailleurs, un très bas prix locatif que les communautés en divisent entre ses membres. Mamadou est parmi ceux-la. C’est un «tchatcheur» de première. Il n’est jamais à bout d’arguments. Il continue à nier sa situation irrégulière malgré qu’il ait tenté de s’enfuir en sautant du premier étage à la vue des gendarmes. Pour plaider sa cause et celle de ses «frères», il fait part de son activité. «Je suis dans la finance, le management, le marketing, le négoce, agent de footballeurs africains…», dit-il. Beaucoup de cordes à son arc. Mais lorsqu’il s’agit de définir ne serait-ce que de manière basique l’un de «ses métiers», notre «frère» se mure dans un long silence et change de tactique. Pour prouver ses dires, il ne manque pas d’audaces. Il exhibera de sa poche une panoplie de cartes de visite. Président de club de 1e division, industriel connu, banques étrangères…, notre Mamadou a certainement dû écumer les Salons et les expositions pour s’en procurer. Pour le capitaine, sur un ton amusé, Mamadou et ses frères sont les invités de la Gendarmerie nationale. L’auxiliaire de la justice nous raconte comment un immigrant clandestins, bien sapé (costume, cravate et valise diplomatique), avait tenté, une semaine auparavant, de se faire passer pour un docteur en économie. Evidemment, c’était sans compter sur le scanner qui a révélé le faux passeport. Dans pareil cas, le dossier est transmis à la justice. Des refoulements sont prononcés. Il n y a pas seulement que de l’immigration clandestine.


    La fratrie des «dealers»
    Dans l’Algérois, tous les maux possibles et imaginables se croisent. Toutes les versions et les diversions sont permises. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, un dealer de kif interpellé a pris pour repère un lieu de culte. A proximité de la mosquée d’Ouled El-Hadj, où il a été arrêté, le dealer avait tenté vainement de se défendre en faisant valoir sa situation de père de famille. «Je faisais ma prière», dit-il en dernier recours. Menotté et embarqué, il continua à clamer son innocence. C’est à ce moment qu’arrive le frère du dealer. A la manière «des affranchis», il demandera au gendarme de libérer son frère et de l’emmener à sa place. «Il est père de trois enfants et je suis célibataire. Je préfère que vous me preniez à sa place que de le voir aller en prison», crie-t-il à la face de l’officier.
    Bizarre ce code d’honneur qui voudrait remplacer un auteur de délit par un autre. Pour l’officier, la coupe est pleine : «Reconnaissez que vous travaillez ensemble et vous l’accompagnerez sans problèmes.» C’est à ce moment que le frère se refroidit.


    Tous pirates ?
    Le phénomène du piratage ne connaît pas de limites. Même les éditeurs de renommée s’y adonnent. C’est le constat fait après que les éléments de la Gendarmerie nationale, accompagnés par les contrôleurs de l’ONDA eurent mis la main sur un important lot de CD gravés, DVD et cassettes audio.
    Les produits saisis sont estampillés de chez le plus grand éditeur sur la place d’Alger.
    Il ne s’agit pas d’un défaut de timbres, mais d’un trafic de numéros de séries. Au total, 2 102 CD et 718 cassettes qui iront à la destruction après l’achèvement des procédures légales.
    Pour la gendarmerie, ce genre d’intervention est appelé à se renouveler dans le temps et à se multiplier dans la fréquence. La collaboration avec l’ONDA n’est qu’à ses débuts, avertissent les gendarmes.


    - La nouvelle République
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