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Le célibat difficilement vécu en Algérie

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  • Le célibat difficilement vécu en Algérie

    Le célibat quand il est choisit comme dans les pays européens n'est pas subit car volontaire quand le célibat est subit pour de multiples raisons, il est plus durement ressentis et vécus selon que l'on soit un homme ou une femme.

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    Par ailleurs, à la différence de certaines sociétés outre-Méditerranée, le célibat s’explique par différents facteurs socioéconomiques et ne présente pas les mêmes conséquences. En Allemagne, en France ou ailleurs en Europe, le célibat peut procéder d’un choix. Une femme ou un homme peuvent décider de ne jamais contracter mariage. Mais cela ne veut pas dire qu’ils renoncent à toute vie de couple. En Algérie, ce cas de figure est relativement rare. Une personne célibataire est une personne qui vit seule. En ce sens, des aspects liés à son célibat peuvent se faire ressentir comme l’absence de rapports sexuels. L’analyse d’un sociologue propre à définir le célibat comme une composante de la société algérienne.

    Regard flou

    Comparativement au célibat vécu par l’homme, celui de la femme a d’autant plus de conséquences qu’il est mal vécu pour des raisons liées au poids de la culture arabo-musulmane qui impose à la femme de se marier jeune. Pour des raisons intrinsèques à son identité morphologique qui la contraignent à procréer avant le stade de la ménopause. Le constat est d’autant plus flagrant qu’à chaque interview d’une femme célibataire, le regard est flou. La question est douloureuse et les silences en disent parfois plus long que n’importe quel discours. Un reportage sur le célibat en Algérie ? Facile ! Finalement pas tant que ça. Comment aborder le sujet, trouver les mots pour mettre la célibataire à l’aise ? Premier constat : le thème du célibat en Algérie est douloureux. Une douleur diffuse, cachée, secrète. Mais une douleur tout de même. Sans amoindrir certaines victimes de crimes sexuels ou d’agressions diverses, il est parfois plus aisé de discourir avec une femme agressée qui se penche sur l’événement traumatisant sans occulter le moindre détail. Comme un exutoire. Comme pour mettre davantage de distance entre l’événement agresseur et le moment présent. La femme célibataire n’est pas aussi prolixe. Et si la douleur ne peut se comparer avec celle d’une femme violée par exemple, il n’en demeure pas moins que le sujet est difficile à aborder. Parce qu’il est toujours présent. Parce qu’il se vit sans moment de répit. Et si l’on est amené à penser que les femmes célibataires qui ont une activité professionnelle s’arrangent davantage avec cet état de fait, c’est faux.

    Les remarques de l’entourage s’en font au contraire plus humiliantes : « Mais tu as la chance de sortir, de travailler avec des hommes et tu n’as toujours pas trouvé quelqu’un... » Des paroles malencontreuses et qui assaillent la célibataire dans tous les aspects de son identité : quel est mon pouvoir de séduction ? Qu’y a-t-il de déplaisant en moi ? Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? Des remises en question perpétuelles et dévastatrices pour son équilibre mental. Lynda a 39 ans. Elle est enseignante de français dans un lycée d’Alger. Elle a passé le cap de se maquiller avec outrance, mais choisit soigneusement sa coupe de cheveux. Depuis quelques mois, elle tente désespérément de ne pas aller se les faire couper. Longs jusqu’aux épaules, elle explique : « Je sais que les hommes préfèrent les cheveux longs. » Des efforts pour se mettre en valeur. Le port droit et soigneusement vêtue, elle attend qu’on la regarde. Pourtant questionnée sur son célibat, elle prétend : « Je ne cours pas derrière le mariage. J’ai d’ailleurs refusé plusieurs demandes. Et depuis quelques années, je refuse d’aller dans les mariages. »

    Les cérémonies de mariage étant le meilleur endroit pour se faire voir. Les mariages en Algérie présentent l’avantage des agences matrimoniale : les futures belles-mères y accourent pour choisir une femme à leur fils. Entre le plat de couscous et le thé de l’après-midi, la future belle-mère scrute, choisit, et lorsque la proie est repérée, elle questionne et se renseigne sur les aptitudes de la proie à répondre convenablement aux lois du mariage. Connues de tous et de toutes, les femmes célibataires se présentent, lors des cérémonies, fardées et parfumées. Les cérémonies de mariage, par cette occasion qu’elle présente de réunir l’offre et la demande, sont largement fréquentées. Mais par une tranche d’âge de célibataires. Passée 35 ans, la femme célibataire refuse d’aller à ce type de cérémonie. Comme résignée, elle se renferme sur elle-même. Elle boude les rencontres familiales, évite les situations où les hommes sont en force. Les affres du temps marquant parfois son visage, elle décide « inconsciemment » de paraître plus vieille que son âge. Non plus résignée, mais comme bizarrement décidée à ne pas rencontrer un homme et ne pas l’épouser. Les vieilles filles sont connues pour leur côté acariâtre. Brimée, la femme célibataire qui a dépassé les 45 ans n’est parfois que l’ombre d’elle-même. D’autres, convaincues que le destin en a décidé de la sorte, se résignent et trouvent un grand réconfort dans la pratique de l’Islam. Mme Dj. a 50 ans révolus. Elle reste évasive lorsqu’elle évoque son âge. Elle travaille dans une grande entreprise publique, dispose d’un salaire très convenable. Elle est propriétaire d’un appartement à Kouba, mais préfère vivre à Belcourt dans la maison familiale. Ses parents sont décédés, ses frères et sœurs tous casés. Sa grande joie est de gâter ses neveux et ses nièces. Lorsqu’on lui évoque le mariage, elle se braque. Plus question pour elle d’épouser qui que ce soit. D’ailleurs, elle n’aime pas les hommes. Ou du moins, elle semble en avoir peur. Elle critique continuellement le mari de sa sœur et se conforte ainsi dans une position confortable bien que non choisie : elle est célibataire et elle a la paix. « Ils sont égoïstes, grincheux, il faut constamment leur obéir. Ils n’hésitent pas avec la crise de la quarantaine à se débarrasser de leur épouse pour en prendre une autre plus jeune », soutient-elle convaincue. Nombreuses, les femmes célibataires sont souvent un poids pour l’entourage familial. Vécu parfois comme une honte, les parents s’interrogent sur le devenir de leur fille une fois qu’ils auront disparu. Lorsqu’elle ne travaille pas, elle aide dans les tâches ménagères et lorsque les fils mariés n’ont pas d’autres solutions que de vivre en communauté dans la maison familiale, la femme célibataire fait office de nourrice ou de seconde maman.

    Fardeau moins lourd

    Le sujet est vite tourné à la dérision du côté homme. D’ailleurs, on n’est pas célibataire quand on a 35 ans et qu’on est un homme. On est juste pas marié. Et si le fait n’est pas vécu comme un problème, c’est que leur identité n’est pas touchée. L’homme célibataire ne se sent pas moins « homme » parce qu’il ne partage pas sa vie avec une femme. Il ne se remet pas nécessairement en question et ne se pose pas de questions sur son pouvoir de séduction. Si aucune femme ne le regarde, il peut prétendre vouloir une femme par l’intermédiaire de sa mère. Mais plus généralement, il est « encore » célibataire parce qu’il est au chômage ou parce qu’il n’a pas de logement. Et il sait que même si sa situation « économique » ne s’arrange pas, il pourra toujours convoler en justes noces car les regards et le poids de la société pèsent sur les épaules de la femme. Il en trouvera toujours une qui acceptera de partager sa vie. Ces données établies et largement incorporées dans l’esprit de l’homme célibataire, il aborde son statut d’état civil le plus sereinement du monde. Même lorsque le célibat est plus ou moins mal vécu par la gent masculine, il représente un fardeau moins lourd que pour la femme célibataire. Azzedine a 42 ans. Il ne cache pas son âge. Il a une place très confortable dans une entreprise où il exerce un poste de responsabilité. « Je ne suis pas marié mais j’ai plein de femmes », dit-il souvent sur le ton de la plaisanterie. Ses femmes ? L’ensemble des salariées de sexe féminin qu’il a sous son autorité. Respectueux, il n’a que des rapports professionnels avec elles, mais apprécie leur compagnie. Comme un père entouré de ses filles. Comme un époux au milieu de son harem. Pas besoin de les toucher ou de pousser plus loin les relations, ce qu’il a lui suffit. Et puis des femmes, « il y en a dehors ». Dehors, où ? Dehors où on peut trouver des femmes de mœurs légères et de mauvaise vie. Le plus vieux métier du monde continue à trouver ses adeptes. L’offre est-elle arrivée avant la demande ou la demande avant l’offre. L’éternel question de l’œuf et la poule. Mais un autre constat : l’homme peut assouvir ses besoins sexuels et ne vivra pas le célibat de la même façon que la femme. Par ailleurs, il peut être en âge de procréer même à 70 ans, donc rien ne presse. Lorsque les femmes ne sont pas accessibles, l’homme célibataire a une autre option : l’homosexualité. Dérivatif sexuel plutôt qu’identité sexuelle, l’homosexualité masculine occupe une place importante dans la société algérienne. Plus importante que l’homosexualité féminine ? En tout cas plus visible. « Je ne suis pas homosexuel. Je suis bisexuel. Quand il y a des femmes tant mieux, sinon il reste les hommes », explique Rachid. Il envisage le mariage sérieusement, mais refuse de tirer un trait sur ses pratiques homosexuelles. En secret. C’est sa mère qu’il a chargée de lui trouver une épouse de bonne famille. Et puis, même phénomène que pour la femme célibataire, l’homme peut avoir peur du mariage. « Je ne veux pas me marier. J’ai mauvais caractère, et si je prenais une femme, elle serait malheureuse. Alors je préfère rester comme ça . » « Comme ça » et non pas : « Je préfère rester célibataire. » Aucun doute, le mot fait peur.

    Par El Watan

  • #2
    c'est l'un des problèmes majeurs des sociétés arabes...

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