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Bouteflika et la corruption : Pourquoi l'APN rejette la requête d'une commission d'enquête

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  • Bouteflika et la corruption : Pourquoi l'APN rejette la requête d'une commission d'enquête

    Pas folle la guêpe ! L'Assemblée populaire nationale a rejetté la requête initiée par 25 députés de tendances diverses, de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption, annonce El-Watan. Enquête sur la corruption ? Vous n'y pensez pas ! Dans un courrier daté du 7 septembre, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a opposé une fin de non-recevoir à cette idée saugrenue. Même s'il s'attendait à un tel sort, l'initiateur de l'idée, Ali Brahimi, n'en exprime pas moins sa profonde indignation.
    Le fait est, explique le député, que même les commissions devant traiter d'affaires précises sont bloquées sous d'autres prétextes. «Entre manœuvre politique du gouvernement et arguties juridiques du bureau de l'APN, le sort réservé à la demande d'enquête parlementaire sur la corruption confirme la conception que se font les dirigeants de la gestion des deniers et autres charges publiques et de la fonction parlementaire : la première doit relever exclusivement du droit régalien des tenants du pouvoir tandis qu'ils vouent la seconde à approuver leurs desiderata. Ce n'est pas la faute des députés signataires si ce fléau se généralise et se décline sous de multiples formes. Le rejet du bureau de l'APN veut en vérité étouffer dans l'œuf l'une des rares initiatives qui aurait réhabilité, aux yeux des citoyens, l'institution parlementaire», souligne Ali Brahimi, cité par El-Watan.
    Dans l'esprit de ses initiateurs, la commission sur la corruption aurait planché sur les organes défaillants dans le contrôle de l'argent public ainsi que les problèmes de notre panoplie juridique.
    C'eût été trop beau !
    Le député Brahimi n'a pas compris que les "enquêtes sur la corruption" doivent être téléguidées par le pouvoir afin de les "neutraliser" et de les faire oublier.
    Rappelons-nous qu'en 2006, une loi avait été adoptée dans le but de créer une instance nationale pour la prévention de la corruption, mais qu'est-elle devenue ? Le décret présidentiel n°06/413 du 22 novembre 2006 avait pourtant fixé la composition cette l'organe de prévention et de lutte contre la corruption, son organisation et son fonctionnement, mais ses membres n'ont toujours pas été désignés. C'est ainsi que travaille Bouteflika : par la force de l'inertie. Il fait oublier...
    Ainsi, pour consoler le député Brahimi, on lui rappelle que l’Assemblée populaire nationale (APN) n'est toujours pas apte à user de ses prérogatives constitutionnelles, notamment celles relatives aux missions de contrôle des dépenses publiques. En effet, comme le rappelle Liberté, le gouvernement n’a pas encore élaboré et soumis le projet de loi portant règlement budgétaire aux députés. Les députés, qui ont longtemps revendiqué ce projet de loi qui leur donne le droit de passer au peigne fin les dépenses effectuées sur le budget de l’État durant une année d’exercice, doivent patienter encore. Encore et toujours...
    C'est ainsi que travaille Bouteflika;
    Pourquoi ?

  • #2
    La principale raison pour laquelle Bouteflika a bloqué la requête des 25 députés de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption, est que son entourage direct est corrompu et qu'il a le devoir, en qualité de parrain, de les protéger. C'est la définition même d'une République bananière : elle est dirigée par un dictateur et une bande de copains de tous bords soumis et corrompus, le temps de mandats pour s'enrichir rapidement sans scrupules sur le dos du peuple. En l’absence de contre-pouvoirs efficaces et en raison des pouvoirs discrétionnaires dont il dispose, un gouvernement autoritaire devient plus vulnérable à la corruption. Sous Bouteflika, c’est le règne de la ploutocratie, un système de gouvernement où l'argent constitue la base principale du pouvoir. « Bouteflika a voulu s’emparer de tous les postes, celui de ministre comme celui de député ou celui de maire. C’est pour cela qu’il n’y a plus aujourd’hui d’autorité nulle part, celle de l’Etat, celle du maire ou celle du ministre… Il faudra résoudre ce problème d’autorité après le départ de Bouteflika. Le problème qui est majeur pour moi, c’est que, depuis l’indépendance, nous ne sommes pas en face d’un pouvoir personnel ou d’une dictature, éclairée ou non, mais d’un pouvoir débridé», nous disait feu Chérif Belkacem.
    L’Etat néopatrimonial est une sorte d’Etat avorté et la corruption lui est consubstantielle. Il repose sur le pouvoir personnel. .A trop vouloir substituer une société en éveil par une société asservie, à vouloir étouffer l’élan populaire et les institutions de contrôle, il a fait le lit de la corruption. Profitant de la décapitation des contre-pouvoirs par Bouteflika, de la déconsidération de l’Etat, vidé de son autorité, ils ont poussé comme des plantes vénéneuses.
    L’opinion nationale n’en revient pas : les délinquants sont à l’intérieur de l’appareil de l’Etat !
    Qui est cette "bande de copains de tous bords soumis et corrompus, le temps de mandats pour s'enrichir rapidement sans scrupules sur le dos du peuple" que Bouteflika a le devoir, en qualité de parrain, de protéger ?
    Chakib Khelil, bien sûr, au coeur du scandale Sonatrach. Saïd Barkat, ancien ministre de l’Agriculture (ancien ministre de l'agriculture puis de la Santé), et qui aurait détourné 70% des aides agricoles destinées à 14 départements du Sud algérien, rapporte El Watan du 21 janvier. Sans être inquiété. En outre, selon El Watan, citant des sources proches du dossier de l'autoroute est-ouest, plusieurs personnalités importantes ont été citées, parmi elles Mohamed Bedjaoui (ancien ministre des Affaires étrangères), Chakib Khelil (ministre de l’Énergie), Abdellatif Benachenhou (ex-ministre des Finances), des officiers supérieurs des services de sécurité comme le colonel Khaled (conseiller du ministre de la Justice), deux autres colonels et un général à la retraite. Et… Pierre Falcone, qui serait intervenu en faveur des entreprises chinoises auprès de ses « amis » algériens.
    Et il y a des gens dont on ne parle pas, ou dont on ne parle plus. Qui sont-ils ? Des hommes liés à Bouteflika et protégés par lui.
    Prenons trois exemples : Mohamed Rédha Hemche, ex-directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, considéré comme le chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010 ; Amar Saïdani, ancien président de l’Assemblée nationale algérienne ;
    Mohamed Bouricha, wali de Blida.
    Les trois ont un privilège commun : ce sont des proches du président.
    Mohamed Rédha Hemche, est le neveu de Chakib Khelil ministre de l’Énergie, mais surtout natif du même village que le père de Bouteflika ! Il a été ramené par Chakib Khelil à la Sonatrach en 2001.
    Amar Saïdani est l’ancien président du comité national de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et de 2004. Sa société-écran s’appelle Al Karama, allusion à la formule du Président !
    Mohamed Bouricha, originaire de Tlemcen, c'est-à-dire de la région chérie par la famille Bouteflika, fut l’un des principaux animateurs des comités de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et 2004,. A ce titre, il a d’ailleurs mené une hystérique campagne pour le président-candidat aux élections de 2004 et n’a jamais manqué de lui manifester son allégeance.
    Tous les trois ont commis de lourds délits.
    Hemche est considéré comme le chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010. Le cerveau des plans de détournement de l’argent de Sonatrach et des contrats douteux. Il fut au centre du scandale de la tour Chabani, achetée dix fois son prix par Sonatrach, D’autres sources citent précisément les 4 milliards versés par Sonatrach par son intermédiaire pour l’achèvement de la dite tour et les 73 milliards de dinars distribués aux associations fidèles au Président, quand il était chargé du sponsoring à Sonatrach (un département qui n’existe pas dans l’organigramme). Toujours selon la presse, l’implantation des sociétés turques en Algérie devraient beaucoup à sa seconde femme, turque (la première était française). Hemche aurait dépensé jusqu’à 8 millions d’euros en thalasso, hôtels et restos avec Khelil et Meziane entre la France, Genève et les USA, signé une convention avec une clinique suisse pour tous les hauts cadres de Sonatrach, etc. Seule certitude : son nom figure dans les dossiers transmis au juge d’instruction. Reste à savoir, qui, cette fois, le protègera de la justice.
    L’ancien président de l’Assemblée nationale, Amar Saâdani, est entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics, pendant qu’il était au perchoir, à l’aide de sociétés écrans ! L’affaire porte sur plus de 300 millions d’euros du programme de soutien à l’agriculture..
    Le préfet Bouricha « revendait » pour son compte des terres agricoles appartenant à l’Etat et traitait de manière frauduleuse avec quatre hommes d’affaires qu’il faisait bénéficier de terrains et de marchés douteux en contrepartie de commissions en espèces et en nature. Il a notamment fait acheter par l’hôpital psychiatrique de Blida, et par cinq communes relevant de son territoire, des marchandises surfacturées par son complice Boukrid, un trafiquant de voitures qui, en retour, l’a gratifié de généreuses ristournes. La gendarmerie a établi que Boukrid s’adonnait à la contrebande de voitures avec le propre fils du wali qui, bien entendu, agissait sous la couverture de papa. Avec son autre acolyte El-Hadj, un promoteur immobilier, Mohamed Bouricha a passé un marché encore plus juteux : l’octroi d’un terrain de l'Etat, incessible, en échange de deux somptueuses villas à Alger et d’une limousine au volant de laquelle le très fantasque préfet avait même l’impudence de s’afficher publiquement ! Bouricha avait aussi, selon les journaux, bénéficié d’une maison à Paris offerte par un riche industriel à qui il aurait facilité l’acquisition d’une usine textile.
    La solidarité des proches de la famille Bouteflika, les trois en savent le sens caché : la prison n'est pas faite pour les amis

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    • #3
      Bouteflika organise l'impunité.
      Hemche a été exfiltré d’Algérie dès l’éclatement du scandale. Sa nouvelle résidence : Montreux, en Suisse. Officiellement, nous apprend un site spécialisé , il s’agit d’une mise en retraite doublée d’un parachute doré de 8 millions de dinars en tant qu’allocation de fin de carrière – somme habituellement réservée à de très anciens cadres du groupe – et d’un placard doré puisqu’il aurait été envoyé dans la filiale Sonatrach International Holding Corporation filiale (Samco) à Lugano. Officieusement, le ministre de l’Energie aurait voulu mettre son protégé à l’abri des éventuelles retombées des malversations dans lesquelles il aurait trempé à l’époque où il était directeur de cabinet.
      Bouricha, confondu au début de l’année 2005 de corruption, de dilapidation de deniers publics, d’usage de fonds étatiques à des fins personnelles, de trafic de terres agricoles et d’abus de pouvoir, a joui d’une incroyable impunité pour des délits impardonnables et avérés. Bref, ce fut un préfet très débrouillard et très riche qui fut démis de ses fonctions en mai 2005, placé sous contrôle judiciaire un an plus tard mais jamais incarcéré. Son fils, après un court séjour en prison, fut libéré en catimini, sans jamais avoir été jugé. Pour des délits dix fois moins graves, les Algériens anonymes ont passé cinq années d’enfermement !
      Saâdani n’a jamais été jugé.
      Hemche, Bouricha et Saâdani, ce sont les prototype de kleptocrates venus dans le sillage de Bouteflika.
      Il serait faux d’affirmer que Bouteflika a créé la kleptocratie algérienne. Elle existait avant lui. Mais pas de cette ampleur. Bouteflika a renouvelé la kleptocratie sur des bases solides, en lui préparant le terrain, en la débarrassant des contre-pouvoirs, en vidant les institutions de leur autorité et en organisant l’impunité.
      En dépit de ces affaires qui les éclaboussent, ni Amar Ghoul ni son collègue de l’Énergie, Chakib Khelil, n’ont démissionné de leurs postes. Au Parlement (Assemblée nationale populaire et Sénat) les ministres en question n’ont même pas été interpellés par les députés.
      L’attitude du ministre Chakib Khalil et patron réel de Sonatrach s’offusquant de l’opportunité d’une enquête sur la gestion de Sonatrach, unique revenu de l’Algérie, est d’ailleurs édifiante : il en parle comme d’une entreprise privée ou familiale. Il oublie qu’il a une responsabilité au moins politique dans un scandale qui ébranle la douzième compagnie pétrolière mondiale et que lui-même n’ a reçu une autorité déléguée par le peuple que pour veiller à la bonne gestion d’un porte feuille public pour une période déterminée. Sans plus ni moins.
      Pire, face à l’énormité du scandale, ces derniers n’ont même pas jugé utile d’initier une commission d’enquête. Quant au premier ministre Ahmed Ouyahia, il s’est borné à botter en touche estimant qu’ « existe une notion appelée la présomption d’innocence. Une fois les verdicts rendus, on pourra dès lors parler de responsabilité politique. Mais, je rappelle que ce n’est pas le cas» . Fermez le ban! Quant à la présidence de la République, c’est silence radio sur toute la ligne.
      L'impunité a commencé avec l'affaire Khalifa. Ainsi, si les responsables des caisses de retraite ont été condamnés, le secrétaire de la centrale syndicale algérienne UGTA, Sidi Saïd, et le ministre du Travail de l’époque, l’islamiste Bouguerra Soltani, tous deux coresponsables de la gestion de ces caisses des œuvres sociales, n’ont pas été inculpés. Il en est de même de plusieurs ministres en fonction, tel Mourad Medelci, qui ont comparu comme témoins au procès. Quant à Abdelghani Bouteflika, frère du chef de l’Etat, et qui était l’avocat du groupe Khalifa, son nom ne figurait même pas dans le dossier d’instruction. Ni celui de tous ceux qui ont profité des largesses du golden-boy, cités par la justice ou par l’Inspection générale des finances, c'est-à-dire, en plus du frère du président, son chef de cabinet, son responsable du protocole, l’ancien président de l’Assemblée nationale Saâdani, les ministres Chekib Khelil, Belaïz et Toumi, le syndicaliste du pouvoir Sidi Saïd, et quelques dizaines d'autres.
      Pour étouffer les noms des notables impliqués, et sans se soucier des retombées internationales, le pouvoir politique entreprend de liquider le groupe Khalifa dès 2003 alors qu’il aurait été plus judicieux de le nationaliser, de nommer un administrateur, d’assainir les comptes du groupe à l’instar de ce qu’avait fait l’Etat français dans les années 80 concernant le Crédit Lyonnais, et, partant, opter entre deux solutions: en faire un groupe public ou chercher un acquéreur privé national ou étranger. Et sauver ainsi des dizaines de milliers d’emplois

      le matin

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