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Que vient faire l'Algérie dans les tensions entre Paris et Aqmi?

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  • Que vient faire l'Algérie dans les tensions entre Paris et Aqmi?

    Aqmi "ferait peser une menace imminente d'attentat" sur la France, l'information vient d'Algérie. Mais pourquoi Alger est-il si bien informé? La France pourrait-elle s'appuyer sur ce "pays ami" dans le Sahel?

    Les informations sur la "menace imminente d'attentat" en France proviennent d'un "pays ami avec lequel la France travaille très régulièrement", affirmait ce lundi une source proche du ministère de l'Intérieur. Périphrase qui désignait en réalité l'Algérie, révélait une "source sécuritaire" quelques heures plus tard.
    Pourquoi cette prudence initiale? "Les Algériens ne souhaitaient sans doute pas être mis en avant", estime Jean-François Daguzan, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Malgré un récent réchauffement franco-algérien, "les relations bilatérales restent compliquées, installées dans un jeu de rôles: l'Algérie préfère afficher une approche critique à l'égard de la France."

    "Les relations entre les services de renseignement perdurent au-delà de ces crises conjoncturelles, mais Alger pourrait ne pas souhaiter trop de publicité à ce sujet. Ils poursuivent déjà une guerre sans merci contre Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi)... qui le leur rend bien", poursuit le chercheur.

    La matrice d'Aqmi est algérienne

    Les services de renseignement algériens sont en effet à la pointe de l'information concernant Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses réseaux. Rien d'étonnant à cela. A l'origine, Al-Qaida au Maghreb islamique ou AQMI est une organisation islamique armée d’origine algérienne. Aqmi est la nouvelle appellation, depuis janvier 2007, de l'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui depuis la fin des années 90 s'en prenait en Algérie aux militaires et policiers.
    Si Alger est au fait des activités d'Aqmi, c'est aussi parce que l'un des meneurs de cette mouvance, et non des moindres, est Algérien: il s'agit d'Abou Zeid, dont la brigade est soupçonnée par le Niger d'avoir commandité le kidnapping de jeudi dernier. Jean-Pierre Filiu, spécialiste du terrorisme international, décrivait récemment cet homme comme amateur d'actions d'éclat - provocations militaires, exécution d'otages, extension de sa zone d'activité, etc. - visant à prouver encore et encore son allégeance aux pontes d'Al Qaeda.
    En rebaptisant leur mouvement, les leaders d'Aqmi avaient en effet promis à Al Qaeda d'élargir leur action et leur recrutement au Maghreb. Ils se sont finalement davantage tournés vers le Sahel et les touaregs de cette vaste bande qui s'étire notamment sur le sud algérien, le Mali, la Mauritanie et le nord du Niger. C'est dans cette région qu'Aqmi a enlevé sept personnes, dont cinq Français, la semaine dernière. Arlit, le site d'Areva où ils ont été kidnappés, se trouve à moins de 150 km au sud de l'Algérie, dans une zone où les frontières sont poreuses.

    Collaboration régionale?

    En fin de semaine dernière, les ravisseurs auraient rapidement réussi à transférer leurs otages dans le désert malien, malgré la mobilisation des troupes nigériennes. Au même moment, plus à l'ouest, l'armée mauritanienne menait un nouveau raid contre Aqmi responsable d'attaques sur son territoire, et enregistrait de lourdes pertes. La France avait collaboré à un précédent raid au cours du quel sept militants avaient été tués: militants qu'Aqmi avaient promis de venger, avant d'exécuter l'otage français Michel Germaneau en juillet dernier.

    Plus au nord, d'après le quotidien francophone Le Jeune Indépendant, l'armée algérienne basée dans la région a été placée en état d'alerte maximale et de nouvelles troupes sont attendues dans les localités frontalières. Un éditorial du quotidien Libertés'interroge: "Pourquoi se méfier tant d'un allié algérien qui rencarde la DST sur des risques d'attentats à Paris et éviter de l'associer dans les opérations militaires au Sahel?"

    Jean-François Daguzan juge "très improbable" la possibilité d'une telle collaboration, avec la France comme avec les acteurs régionaux. Les pays concernés se sont bien réunis au début de l'été pour évoquer la lutte contre Aqmi. "Mais au-delà de la coopération affichée, les discussions ont achoppé sur des blocages frontaliers", explique le chercheur. Blocages dont les réseaux d'Aqmi profitent.


    L'Express
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