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La recherche - une arme efficace non utilisée par l'Etat ?

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  • La recherche - une arme efficace non utilisée par l'Etat ?

    La recherche a pour rôle de donner aux décisionnels politiques les moyens d'éclairer leurs choix politiques, elle permet d'établir une politique à long terme, stable et cohérente.
    Le danger de l'absence d'une recherche solide entraîne une navigation à vue en cachant la partie invisible de l'iceberg et augmente les risques de déstabilisation politique.
    Pourquoi le politique algérien ne priorise-t-il pas la recherche en Algérie alors que nous savons tous qu'un renversement politique venant de la rue ne pourra jamais être contenu par l'armée, il n' y a qu'à voir le soulèvement algérien face aux colons français ?
    Nous savons tous que les chercheurs scientifiques ne recherchent pas le pouvoir, ce n'est pas la recherche du pouvoir qui les anime, ils demandent juste les moyens de travailler dans des conditions correctes.
    Pourquoi le politique en allouant 0,5 % du PIB à la recherche ne voit-il pas le danger de ce genre de politique, alors que la recherche est un puissant facteur de pérennisation d'un pouvoir en place, il lui donne des yeux pour voir plus loin, il lui permet d'assurer une paix sociale qui est le seul moyen efficace pour stabiliser un pouvoir en place....Pourquoi l'Etat algérien se mette-il en danger au niveau international dans une dépendance accrue vis à vis de la matière grise étrangère, mais surtout au niveau national en fragilisant la dynamique de la société avec toutes les conséquences que cela induit en terme d'instabilité et de renforcement de l'intégrisme religieux, qui lui par contre s'intéresse directement et uniquement au pouvoir en voulant tout détruire sur son passage.

    Un extrait d'un article d'un chercheur algérien

    Pour un Développement technologique au service de l’homme et de la nature en Algérie

    La recherche scientifique et le développement technologique jouent un rôle de tout premier plan dans le développement de toute société, par la réponse à des problèmes économiques et sociaux, par la mise au point de nouveaux produits et services, par la définition de nouveaux procédés de production, par l’intégration et l’amélioration de procédés existants.

    La recherche scientifique et le développement technologique sont directement liés à l’amélioration du quotidien du citoyen, à la croissance économique, à la lutte contre le chômage, à l’efficacité du système productif. Toutefois, le cheminement est long et parfois complexe et coûteux, qui de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, à la concrétisation de ses résultats jusqu’à la phase de développement vérifie l’applicabilité industrielle. Le processus est à la fois coûteux surtout les phases de développement et d’innovation, lent15 à 25 ans et parfois plus, et risqué. Ainsi, l’Etat ou les pouvoirs publics sont-ils sensibles à ce processus, conscients que c’est le seul moyen de s’en sortir de toute crise ? Ont-ils la volonté politique d’orienter, de programmer et de financer la recherche scientifique, afin de favoriser le développement, stimuler les compétences et accélérer l’innovation ?

    Aujourd’hui malheureusement, la recherche scientifique est perçue par les pouvoirs publics algériens comme une activité marginale, voire une perte d’argent. La question de la place de la recherche scientifique dépend de la volonté politique au plus haut sommet de l’Etat. Cette volonté politique est identifiable déjà dans l’organigramme gouvernementale où le secrétariat d’Etat à la Recherche n’a autorité que sur quelques centres de recherche et n’exerce aucun pouvoir hiérarchique sur les institutions de recherche et le budget alloué à la recherche ne représente même pas 0,50% du PIB, alors que nos voisins en Tunisie et au Maroc ont dépassé largement les 1%. Et enfin, la place sociale du chercheur, toujours sans statut, sans reconnaissance sociale, avec un salaire qui représente à peine 4 fois le Smic. Alors que chez nos voisins, le chercheur débutant touche toujours plus de 7 fois le SMIC, sans oublier l’instabilité institutionnelle et l’atomisation des tutelles et des crédits alloués à la recherche.
    "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

  • #2
    La recherche - une arme efficace non utilisée par l'Etat ?

    La recherche en Algérie ?

    Pour réinventer la roue ?

    Pour réinventer la voiture ?

    Pour réinventer quelque chose ?

    Est ce pour concurrencer les USA, l'Europe ou la France ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour créer des petites et moyennes entreprises (qui font les grands pays) de production de service et de biens matériels ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour encourager l'agriculture ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour améliorer le fonctionnement de la justice algérienne ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour améliorer le fonctionnement de la politique et de l'administration algériennes ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour améliorer un petit peu le quotidiens des algériens ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour arrêter la répression ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour éviter la mort de 126 jeunes par les balles du pouvoir ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour améliorer les méthodes pédagogiques à l'école ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour lutter contre la corruption ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour arrêter la hoggra ?

    Est ce que la recherche est nécessaire pour arrêter la dilapidation et le détournement des biens et derniers publiques ?

    .... etc.

    C'est une fausse solution.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
    "Tu es, donc je suis"
    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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    • #3
      Gandhi

      La réponse à toutes tes questions est non, la recherche n'est pas nécessaire pour résoudre tous ces problèmes mais elle serait vachement utile pour identifier la solution la plus prometteuse pour rectifier chaque problème.

      PetiteBrise

      Pourquoi le politique en allouant 0,5 % du PIB à la recherche ne voit-il pas le danger de ce genre de politique, alors que la recherche est un puissant facteur de pérennisation d'un pouvoir en place, il lui donne des yeux pour voir plus loin, il lui permet d'assurer une paix sociale qui est le seul moyen efficace pour stabiliser un pouvoir en place
      Je vois bien que tu as un esprit académique. Les enjeux politiques en Algérie sont différents. Il y a eu plusieurs initiatives du gouvernement pour booster la recherche, mais aucune n'a porté fruit pour la simple raison que le problème politique de l'Algérie est répliqué à tous les niveaux et échelons de la société même au niveau des 'élites académiques'.

      La prochaine fois que tu visites l'Algérie, va faire un tour à l'université, essaye de discuter avec des 'professeurs' et tu verras que ta manière de catégoriser les algériens en 'integristes religieux' et 'esprits éclairés' est totalement déphasée par rapport à la réalité algérienne. En Algérie, tout le monde est 'integriste' à sa façon. Tout le monde, du plus minable au plus important se considère avoir le même pouvoir que Boutef et se comporte conformément à cette conviction dans la limite de ses prérogatives.

      Commentaire


      • #4
        En partant du principe que l'Algérien n'est pas plus humain ou moins humain que d'autres ...
        La recherche relève d'une ambition et d'un choix politique fort et les agents socio-économiques devront suivre car ils devront rendre des comptes.

        A quoi sert la recherche ?
        En prenant comme référence l'INRA :
        Créé en 1946, l’Inra est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), placé sous la double tutelle du ministre de l’Enseignement supérieur et à la Recherche et du ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

        Missions

        Premier institut de recherche agronomique en Europe, au deuxième rang mondial pour ses publications en agronomie, l'Inra conduit ses recherches dans un continuum allant de la recherche fondamentale à l'innovation, de l'échelle locale à celle de la planète, pour une alimentation saine et de qualité, une agriculture compétitive et durable, et un environnement préservé et valorisé.
        L'Inra, organisme de recherche finalisée, a pour mission de :
        produire et diffuser des connaissances scientifiques et des innovations ;
        contribuer à la formation à et par la recherche, à la diffusion de la culture scientifique et technique, au débat science/société ;
        participer, par son expertise, à éclairer les décisions des acteurs publics et privés.

        Priorités

        Les orientations stratégiques 2006 - 2009 de l'Inra :
        Gérer durablement et améliorer l'environnement, maîtriser les impacts des changements globaux et les activités productrices
        Améliorer l'alimentation humaine, préserver la santé des consommateurs, comprendre leurs comportements
        Diversifier les produits et leurs usages, accroître leur compétitivité
        Développer les recherches et produire les données génériques pour la connaissance du vivant
        Adapter les espèces, les pratiques et les systèmes de production agricole
        Comprendre les stratégies des acteurs, analyser les politiques publiques, anticiper leurs évolutions

        Partenariats scientifiques en France, en Europe et dans le monde

        L'Inra mène une politique partenariale active avec l'enseignement supérieur agronomique et vétérinaire, l'université (accord-cadre de coopération Inra-CPU) et les autres organismes de recherche dans les sciences de la vie et de l'environnement. L'Inra est notamment membre fondateur d'AGREENIUM (consortium national pour l'agriculture, l'alimentation, la santé animale et l'environnement) et de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, ainsi que membre associé de l'ANCRE (alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie).
        Acteur majeur de l'Espace européen de la recherche, l'Inra coordonne 18 projets européens du 7e PCRD et participe à 48 autres projets européens. Il développe des coopérations scientifiques et des accords institutionnels avec ses homologues européens (le réseau des instituts Leibniz (WLG) en Allemagne ; le Wur au Pays-Bas ; le BBSRC au Royaume uni...) et internationaux. L'Inra renforce notamment ses collaborations en Méditerranée, via le pilotage de l'Era-net ARIMNet (12 pays partenaires), et avec les pays émergents : Chine, Inde, Brésil.
        C'est à dire qu'avant d'entreprendre quoique ce soit, l'être humain a besoin de connaitre les ressources naturelles et humaines dont il dispose et des moyens d'exploiter ces ressources.
        "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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        • #5
          La suite de l'article d'un chercheur algérien ...euh..ce n'est pas ma pensée académique que je décris là mais celle d'un chercheur qui est au coeur du problème :

          Il est à signaler aussi que les pouvoirs publics ont mis en place des programmes de relance de 7 milliards de dollars en 2002 et 150 milliards en 2004, sans que la recherche scientifique et la communauté scientifique soit consultée, ni concernée, ni exploitée, ni bénéficiaire, et les résultats de ce programme et son impact sur le développement et l’amélioration du quotidien du citoyen sont connus par tous, et visibles à travers la peinture de quelques immeubles et le grand projet national de rénovation des trottoirs, et bien sûr le 1 million de logements et l’autoroute Est-Ouest où les études et conseils bénéficient aux bureaux d’études étrangers. Un nouveau programme de 50 milliards de dollars prévu pour les 5 ans à venir va connaître le même sort et les mêmes résultats malheureusement, puisqu’on remarque les mêmes projets, les mêmes réflexes et les mêmes intervenants.

          Quelle est la place de la science, de la recherche, des études et du consulting national dans la programmation de ces grands projets ? On a vu les pouvoirs publics s’intéresser de temps à autre aux compétences nationales installées à l’étranger. Certes c’est un geste louable, mais il faut savoir que la contribution des scientifiques algériens installés à l’étranger ne peut être effective, efficace et concrète que si les conditions socioprofessionnelles des chercheurs restés en Algérie et leurs places sociales changent radicalement et si et seulement si, on accorde une attention toute particulière à la communauté des chercheurs restés en Algérie qui, malgré de nombreuses difficultés, tentent de rester à l’écoute des avancées technologiques. Le potentiel scientifique algérien est aujourd’hui à tout point de vue un des moins développés d’Afrique. Le niveau des étudiants ne cesse de se dégrader et le taux d’encadrement baisse d’année en année. Le nombre de chercheurs algériens se situe bien en deçà des systèmes de recherche maghrébins, le nombre des chercheurs permanents est de 1500 aujourd’hui, auxquels viennent s’ajouter quelque 4500 enseignants chercheurs contre plus de 20 000 au Maroc et plus de 15 000 en Tunisie, alors que le nombre de chercheurs par discipline est loin d’atteindre une masse critique, les recrutements sont gelés et la première génération est sur le point de partir en retraite, sans qu’une véritable relève soit assurée.

          Certes, l’Algérie dispose encore d’une importante infrastructure, mais ayant gravement négligé l’investissement dans l’homme (l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche scientifique), celle-ci est mal ou sous-utilisée. Alors qu’on continue à injecter des milliards de dollars pour s’équiper en armements militaire, on néglige le facteur humain qui en cas de guerre ou crise est plus important que des milliers de chars ou Mig et on a vu le cas de plusieurs pays qui ont négligé les deux facteurs importants qui soudent la relation entre les citoyens et le pouvoir politique, qui sont les libertés et l’investissement dans l’homme. L’impact sur le rendement scientifique du pays est évident : en 1997, les bases de données françaises (Pascal) et américaines (ISI) s’accordent à faire apparaître l’Algérie parmi les derniers pays africains avec 170 articles scientifiques recensés, contre 1462 pour l’Afrique du Sud, 1990 pour l’Egypte, 472 pour le Maroc, 454 pour la Tunisie, 441 pour le Nigeria et 263 pour le Kenya. L’Algérie est suivie de près par la Côte d’Ivoire avec 169 articles, le Cameroun et le Sénégal avec 159 articles chacun. La relation université-recherche-industrie, le triangle de développement par excellence et le modèle de réussite s’est constitué au cours des années 70 et 80 sur un malentendu et une mauvaise coordination, faute de décision politique courageuse. La plus part des pays qui ont réussi à conjuguer les efforts de ces institutions sont passés par la création d’un ministère d’Etat à la Recherche et à la Technologie ou à la Recherche et l’Industrie ou à la Recherche et au Développement technologique. Ce malentendu a excédé la défiance entre les deux partenaires, alors que l’idéal serait une coopération sur la base d’une complémentarité respectant les 2 principes de base de toute coopération entre une institution scientifique et une entreprise industrielle, la non-substituabilité et la reconnaissance mutuelle.

          Il est temps de réguler les interactions entre l’université, la recherche, l’industrie et d’accroître la synergie entre le besoins de l’entreprise et la disponibilité de répondre à ce besoin de la recherche scientifique et le développement technologique au sein des centres de recherches et les universités, ce qui renvoie au problème général de la gestion de la recherche et le problème de coordination des objectifs socioéconomiques et leur traduction en programmes mobilisateurs de recherche, et le financement adéquat pour exécuter ces programmes et afin d’atteindre les objectifs arrêtés. Cela est devenu presque une réalité à la fin des années 80 avec la création du HCR sous l’autorité de la Présidence, qui avait pour objectif de créer cette interface université-recherche-entreprise. Malheureusement, comme toute bonne idée ou action en Algérie, elle ne dure pas dans le temps, le HCR fût dissout, les équipes de recherches éparpillées, le capital expérience est totalement perdu et une sorte de revanche s’est abattue sur les centres de recherches et on a remarqué chez quelques responsables l’envie même de dissoudre ces centres de recherche. La communauté scientifique est disloquée et les équipes de recherche difficilement constituées sont éclatées. Les médias parlent de plus de 30 000 scientifiques et diplômés de l’enseignement supérieur partis s’installer à l’étranger durant les 15 dernières années, ceux qui sont restés sont gagnés par un scepticisme et un pessimisme aux effets ravageurs et luttent pour leur survie physique et économique dans un pays où la nomenklatura plus puissante que jamais, à l’ombre des institutions financières internationales, est mieux rémunérée qu’un chercheur ou enseignant universitaire ou professeur de médecine. Plus que le terrorisme, c’est la condition économique, sociale et professionnelle faite au scientifique durant cette même période qui a conduit au dépérissement quantitatif et qualitatif de la communauté scientifique nationale.
          "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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          • #6
            La suite :
            Il est à signaler aussi que les pouvoirs publics ont mis en place des programmes de relance de 7 milliards de dollars en 2002 et 150 milliards en 2004, sans que la recherche scientifique et la communauté scientifique soit consultée, ni concernée, ni exploitée, ni bénéficiaire, et les résultats de ce programme et son impact sur le développement et l’amélioration du quotidien du citoyen sont connus par tous, et visibles à travers la peinture de quelques immeubles et le grand projet national de rénovation des trottoirs, et bien sûr le 1 million de logements et l’autoroute Est-Ouest où les études et conseils bénéficient aux bureaux d’études étrangers. Un nouveau programme de 50 milliards de dollars prévu pour les 5 ans à venir va connaître le même sort et les mêmes résultats malheureusement, puisqu’on remarque les mêmes projets, les mêmes réflexes et les mêmes intervenants.

            Quelle est la place de la science, de la recherche, des études et du consulting national dans la programmation de ces grands projets ? On a vu les pouvoirs publics s’intéresser de temps à autre aux compétences nationales installées à l’étranger. Certes c’est un geste louable, mais il faut savoir que la contribution des scientifiques algériens installés à l’étranger ne peut être effective, efficace et concrète que si les conditions socioprofessionnelles des chercheurs restés en Algérie et leurs places sociales changent radicalement et si et seulement si, on accorde une attention toute particulière à la communauté des chercheurs restés en Algérie qui, malgré de nombreuses difficultés, tentent de rester à l’écoute des avancées technologiques. Le potentiel scientifique algérien est aujourd’hui à tout point de vue un des moins développés d’Afrique. Le niveau des étudiants ne cesse de se dégrader et le taux d’encadrement baisse d’année en année. Le nombre de chercheurs algériens se situe bien en deçà des systèmes de recherche maghrébins, le nombre des chercheurs permanents est de 1500 aujourd’hui, auxquels viennent s’ajouter quelque 4500 enseignants chercheurs contre plus de 20 000 au Maroc et plus de 15 000 en Tunisie, alors que le nombre de chercheurs par discipline est loin d’atteindre une masse critique, les recrutements sont gelés et la première génération est sur le point de partir en retraite, sans qu’une véritable relève soit assurée.

            Certes, l’Algérie dispose encore d’une importante infrastructure, mais ayant gravement négligé l’investissement dans l’homme (l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche scientifique), celle-ci est mal ou sous-utilisée. Alors qu’on continue à injecter des milliards de dollars pour s’équiper en armements militaire, on néglige le facteur humain qui en cas de guerre ou crise est plus important que des milliers de chars ou Mig et on a vu le cas de plusieurs pays qui ont négligé les deux facteurs importants qui soudent la relation entre les citoyens et le pouvoir politique, qui sont les libertés et l’investissement dans l’homme. L’impact sur le rendement scientifique du pays est évident : en 1997, les bases de données françaises (Pascal) et américaines (ISI) s’accordent à faire apparaître l’Algérie parmi les derniers pays africains avec 170 articles scientifiques recensés, contre 1462 pour l’Afrique du Sud, 1990 pour l’Egypte, 472 pour le Maroc, 454 pour la Tunisie, 441 pour le Nigeria et 263 pour le Kenya. L’Algérie est suivie de près par la Côte d’Ivoire avec 169 articles, le Cameroun et le Sénégal avec 159 articles chacun. La relation université-recherche-industrie, le triangle de développement par excellence et le modèle de réussite s’est constitué au cours des années 70 et 80 sur un malentendu et une mauvaise coordination, faute de décision politique courageuse. La plus part des pays qui ont réussi à conjuguer les efforts de ces institutions sont passés par la création d’un ministère d’Etat à la Recherche et à la Technologie ou à la Recherche et l’Industrie ou à la Recherche et au Développement technologique. Ce malentendu a excédé la défiance entre les deux partenaires, alors que l’idéal serait une coopération sur la base d’une complémentarité respectant les 2 principes de base de toute coopération entre une institution scientifique et une entreprise industrielle, la non-substituabilité et la reconnaissance mutuelle.

            Il est temps de réguler les interactions entre l’université, la recherche, l’industrie et d’accroître la synergie entre le besoins de l’entreprise et la disponibilité de répondre à ce besoin de la recherche scientifique et le développement technologique au sein des centres de recherches et les universités, ce qui renvoie au problème général de la gestion de la recherche et le problème de coordination des objectifs socioéconomiques et leur traduction en programmes mobilisateurs de recherche, et le financement adéquat pour exécuter ces programmes et afin d’atteindre les objectifs arrêtés. Cela est devenu presque une réalité à la fin des années 80 avec la création du HCR sous l’autorité de la Présidence, qui avait pour objectif de créer cette interface université-recherche-entreprise. Malheureusement, comme toute bonne idée ou action en Algérie, elle ne dure pas dans le temps, le HCR fût dissout, les équipes de recherches éparpillées, le capital expérience est totalement perdu et une sorte de revanche s’est abattue sur les centres de recherches et on a remarqué chez quelques responsables l’envie même de dissoudre ces centres de recherche. La communauté scientifique est disloquée et les équipes de recherche difficilement constituées sont éclatées. Les médias parlent de plus de 30 000 scientifiques et diplômés de l’enseignement supérieur partis s’installer à l’étranger durant les 15 dernières années, ceux qui sont restés sont gagnés par un scepticisme et un pessimisme aux effets ravageurs et luttent pour leur survie physique et économique dans un pays où la nomenklatura plus puissante que jamais, à l’ombre des institutions financières internationales, est mieux rémunérée qu’un chercheur ou enseignant universitaire ou professeur de médecine. Plus que le terrorisme, c’est la condition économique, sociale et professionnelle faite au scientifique durant cette même période qui a conduit au dépérissement quantitatif et qualitatif de la communauté scientifique nationale.
            "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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            • #7
              La suite - 2 -

              2-2/ Financement de la recherche scientifique : Pour renverser la tendance à l’érosion qui se manifeste continuellement, il faut consacrer une part beaucoup plus importante du PIB à la recherche scientifique et au développement technologique (objectif en 2010 de 1,5% du PIB contre 0,5% aujourd’hui). Pour cela, il faut admettre que les besoins de la société ne sont pas réductibles à la recherche au profit, avec 1,5% du PIB, une grande part de ce budget doit être destinée à une croissance programmée de l’emploi scientifique et le recrutement de nouveaux chercheurs, au moins 30% par an de l’actuel effectif, afin de doubler au moins l’effectif des chercheurs d’ici à 2010. Ensuite, une part doit être consacrée à la modernisation et l’équipement de laboratoire et en crée de nouveaux centres de recherches. Pour sortir de la crise, la recherche scientifique constitue l’une des clés essentielles, peut-être la seule clé de relance. Seul un gigantesque effort de recherche permettra à notre pays de conserver son indépendance.

              A titre de comparaison avec d’autres pays qui ont réussi parce qu’ils ont cru à la science et ont investi considérablement dans l’homme. La chine n’est pas une puissance économique par hasard, elle consacre plus de 1,5% de son PIB à la recherche scientifique, et aujourd’hui elle projette de devenir le leader mondial dans plusieurs domaines technologiques porteurs de plus-values considérables, notamment l’électronique, le ferroviaire… Et pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics chinois ont décidé d’augmenter le budget recherche d’ici à 2010 à 2,5%, ce qui équivaut à 45 milliards de dollars annuelle. La Malaisie consacre plus de 3% de son PIB à la recherche scientifique. Les pays européens consacrent déjà 2,5% de leur PIB à la recherche et ils projettent d’atteindre les 3% et plus d’ici à 2010. Les pays du Maghreb ont largement dépassé le 1% du PIB et projettent à atteindre le 1,5% d’ici l’an 2010.
              "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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              • #8
                La suite -3-
                2-3/ Problèmes socioprofessionnels :Face au grand vent de la concurrence, à l’individualisme régnant dans un monde dominé de plus en plus par la finance, l’insuffisante rémunération des chercheurs les conduit souvent à changer de métier ou carrément quitter le pays.

                Le nombre des chercheurs permanents est passé de 2700 en 1998 à 1500 en 2007, et cette hémorragie va continuer si une décision courageuse n’est pas prise. Beaucoup de formation de post-graduation se font à l’étranger, mais rares sont ceux qui reviennent, surtout ces dernières années. Comment rendre notre système de recherche plus attractif et plus compétitif ? Certainement pas en raréfiant l’emploi scientifique, certainement pas en bloquant les salaires, mais en rendant les carrières plus attractives et en octroyant un budget considérable à la recherche scientifique. Le salaire moyen d’un chercheur en Tunisie et au Maroc dépasse les 1500 euros/mois et le salaire moyen d’un chercheur en Europe dépasse les 10000 euro/mois en plus d’une totale prise en charge en matière de logement, de transport et de scolarisation des enfants. Le remède à cette situation passe obligatoirement par :
                L’élaboration d’un statut spécifique au chercheur et la revalorisation du salaire en fonction du SMIC, au moins 10 fois le SMIC pour le débutant avec un rapport de 1 à 4 entre le chercheur débutant et le chercheur le plus gradé en fin de carrière. A l’inverse de beaucoup de pays africains et de nos voisins immédiats, la Tunisie et le Maroc, l’Algérie a beaucoup rechuté durant les dernières années. Longtemps en tête des pays maghrébins en matière d’enseignement-formation-recherche, elle est actuellement le pays dont le système de recherche est le moins développé.

                Ayant fourni le plus important effort d’industrialisation, elle est paradoxalement aujourd’hui sans aucune base industrielle, outil d’accompagnement indispensable à la croissance, en général, et à la recherche scientifique, en particulier. Mais le handicap majeur de la recherche est moins dans le manque de moyens, aussi flagrant soit-il (0,5% du PIB alors que la Tunisie et le Maroc dépassent largement 1 % du PIB), mais dans les conditions humaines, sociales et professionnelles du chercheur. La place du chercheur dans la société s’amoindrit, la primauté de l’administration sur le scientifique est déterminante. Ce qui a engendré une course au poste administratif au détriment de la recherche pour une simple raison : une rémunération plus attrayante. Bref, la marginalisation, l’humiliation et la détérioration du niveau de vie ont incité le potentiel scientifique à se déployer vers des activités matériellement plus sécurisantes, ce qui a secoué gravement l’avancement de la recherche scientifique en Algérie.
                "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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                • #9
                  Suite et fin

                  Les difficultés de publier, l’absence de valorisation industrielle ou commerciale des résultats de la recherche, l’instabilité institutionnelle de la recherche et, par conséquent, des équipes de recherches et de gestionnaires ont poussé plus au recul des activités scientifiques. La situation sécuritaire a joué certes en défaveur de la recherche, mais le refus des pouvoirs publics d’accepter le chercheur et le scientifique d’une façon générale comme source d’études et d’expertises, comme force de négociation sociale a plus affaibli cette activité fragilisée. Au lieu de considérer le chercheur comme acteur décisif du développement donc comme partenaire social indispensable à toute sortie de crise, les pouvoirs publics ont fait un rival qu’il tentent de contenir soit par l’environnement sécuritaire et donc répressif, soit par son maintient dans une situation de survie économique. A cela, il faut ajouter la mise en faillite des entreprises publiques, ce qui a rompu les liens entre la recherche et l’industrie ; on a tendance à favoriser beaucoup plus les importateurs spéculateurs au détriment de ces grandes entreprises qui produisent de la richesse et créent de l’emploi (la facture d’importation a dépassé largement les 40 milliards dollars contre 10 milliards en 1999).

                  Avec la mise à mort du tissu industriel, l’Algérie risque de renouer avec la science-discours des pays sans base industrielle. Les mesures prises sous la conduite du FMI et la Banque mondiale, dans le cadre des plans d’ajustements structurels, y ont contribué en créant une situation contraire à ce qu’elles prétendent chercher à promouvoir, si elles cherchent vraiment à promouvoir quelque chose. Elles ont affaibli et désarticulé l’entreprise de production, l’université, et par extension la recherche scientifique. Ce qui a rendu le pays beaucoup plus dépendant et donc, son indépendance et sa souveraineté sont remises en cause. En fin de compte, les objectifs déclarés d’affranchir les citoyens et la société des pesanteurs et de l’emprise bureaucratique se sont concrétisées en leur contraire et le processus de libération de la société à l’égard des pouvoirs qui prospèrent habituellement à l’ombre des Etats de non-droit est définitivement remis en cause.

                  L’auteur est ancien président du Syndicat national des chercheurs
                  "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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                  • #10
                    Merci Petitebrise
                    Sujet très intéressant et question fondamentale pour l'avenir du pays. Un pays qui néglige la recherche ne peut avancer.
                    Pour les questions posées par Ghandi, il faudrait peut-être préciser que la recherche ne sert pas qu'à inventer "des choses", mais surtout, comme le précise l'article, à apporter une aide à la décision en limitant les risques, et ce n'est pas peu. Il faudrait rompre avec le cliché du chercheur, hirsute et un peu fou, qui fait des mélanges explosifs dans son laboratoire. La recherche touche à tous les domaines(sciences humaines, sciences exactes, sciences biologiques...)
                    La question est : comment contribuer au développement de la recherche en Algérie ? Par quels moyens peut-on faire admettre aux décideurs l'incontournabilité de la recherche ?
                    Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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                    • #11
                      Sans aller jusqu'à la recherche, qui reste le facteur de compétitivité international par excellence, on peut aussi se soucier de l'éducation et de la formation des jeunes. C'est plus basique mais pas de moindre importance....

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                      • #12
                        Est ce que la recherche est nécessaire pour encourager l'agriculture ?
                        oui dans tous les pays qui sont devenus le grenier a grains du monde, la recherche a fortement apporté quelque chose, en france il y a l'inra
                        la recherche sert également à devlopper l'aquaculture (en france grace a ifremer)
                        Est ce que la recherche est nécessaire pour améliorer un petit peu le quotidiens des algériens ?
                        la question ne se pose meme pas, oui!!!

                        et dans tout ce que tu dis oui!!! plus il ya de chercheurs plus le niveau de l'éducation est élevé, plus le pays est développé

                        il ya les chercheurs en politique, dans le milieu bancaire....
                        Mohamed Arkoun était chercheur et il aurait pu apporté un plus à l'algérie, mais l'algerie ne veut pas de penseurs...

                        De plus le chercheurs rapportent de l'argent avec les brevets déposés, vérifiez le montant aux états unis et au japon, vous allez etre étonné
                        l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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                        • #13
                          Sans aller jusqu'à la recherche, qui reste le facteur de compétitivité international par excellence
                          Sahit EL Bahar
                          La recherche est importante pour le développement du pays et pour son fonctionnement quotidien... On n'est pas dans une dynamique de compétition... Pour rester dans mon domaine, étudier comment fonctionnent les hôpitaux, c'est de la recherche; analyser les déterminants sociaux du recours aux services de soins ou évaluer les coûts des prises en charge hospitalières ... c'est de la recherche.
                          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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                          • #14
                            Sahit Esoltane

                            J'en conviens que je traitais la question sous un angle très réducteur.

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