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· La concurrence appréhende l’arrivée de la marque
· L’introduction en Bourse de Méditel prévue pour 2011
· France Télécom montera à 49% du capital en 2015
On attendait un nouveau partenaire industriel dans le tour de table de Méditel depuis le retrait du duo ispano-portugais, Telefonica et Portugal Telecom, en août 2009. C’est chose faite, ce 21 septembre avec l’acquisition «surprise» par France Télécom de 40 % de Méditel pour un montant de 640 millions d’euros (7 milliards de DH), cédés, à parts égales, par FinanceCom et CDG, qui restent majoritaires dans l’actionnariat avec 60% les deux et dans le management, complète le PDG de FinanceCom, Othman Benjelloun.
Mais les 40% de France Télécom peseront sur les orientations stratégiques de l’entreprise d’autant plus que le message, un brin vicieux, de son directeur général, Stéphane Richard, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. «Nous allons fertiliser les ressources humaines de Méditel», lance-t-il en réponse à la question de savoir ce que prévoit le pacte d’actionnaire. Bien que Richard ait pris le soin de rassurer que «dans un premier temps, il n’est pas question de changer l’équipe de Méditel».
Mais à la différence de ces modes opératoires, l’acquisition de Méditel est la première opération de croissance externe significative de France Télécom, depuis la présentation de sa «Conquête 2015» début juillet, qui prévoit la réalisation, hors Europe, de 5 à 7 milliards d’euros d’acquisitions. Transaction qui sera relutive (amélioration du bénéfice par action) dès 2011, «en termes de cash flow par action et de bénéfice par action», précise Richard qui compte porter la participation de son groupe dans Méditel à 49% dès 2015. Une manière de consolider cette filiale dans ses comptes, sachant que Méditel a désormais une vocation clairement affichée d’être introduit à la Bourse de Casablanca, «dès 2011, si les conditions du marché le permettent».
Avant c’est la «révolution du marché», attendue ou espérée, qui est à l’ordre du jour. L’introduction de la marque Orange, au Maroc reste une idée à ce stade des négociations car, explique le management, «elle tient compte de la demande des consommateurs», mais «l’expérience montre que toutes les fois que cette étape est franchie, la marque a boosté le marché».
Le dernier exemple en date est le Luxembourg. C’est pour cela que la concurrence au Maroc est déjà à l’affût de la décision des partenaires de Méditel pour ce choix. Mais, comme partout ailleurs, «l’introduction de la marque Orange au Maroc sera soumise à discussion entre partenaires». Ce qui, dans les process de l’opérateur, commencera d’abord par un audit de la marque Méditel pour la simuler à la notoriété d’Orange. Une simple question de procédure, nous confie-t-on, sachant qu’à défaut, les deux marques pourront cohabiter. C’est le cas en Grande Bretagne aux côtés de T.Mobile ou en Espagne, de Ya.com, un fournisseur d’accès Internet, acquis par France Télécom.
Au fait, combien vaut Méditel? Peu importe! Pour le DG de France Télécom, «l’entreprise a été valorisée dix fois son Ebitda». De plus, la montée en puissance de CDG et FinanceCom au capital de Méditel, suite au retrait du duo hispano-portugais avait valorisé l’entreprise à près de 14 milliards de DH. A rappeler que les deux groupes marocains avaient fait valoir leur droit de préemption pour racheter en août dernier les 64,4% alors détenus par Telefonica et Portugal Telecom, pour 9 milliards de DH. La 3e transaction la plus importante au Maroc de tous les temps, tous secteurs confondus.
De plus, Stéphane Richard sait que Maroc Telecom, filiale de Vivendi, est l’une de ses filiales les plus prospères avec 839 millions d’euros de résultat net en 2009 pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros. Méditel est le 2e opérateur mobile du marché, avec 37% de parts de marché, pour un chiffre d’affaires de 465 millions d’euros et une marge d’exploitation de 40%. Mieux, «Méditel peut encore croître, fortement adossé à la marque Orange», concède le patron de France Télécom, qui entend notamment développer des offres haut de gamme et des données mobiles, dans le marché marocain, dominé par les offres prépayées. Vraisemblablement l’apport de la marque Orange, qui est top pour le haut du marché et le B2B, est une aubaine pour Méditel. C’est aussi et surtout l’opportunité de se relancer pour cet opérateur stagnant depuis 4 ans et qui a du mal à trouver un second souffle. Les supports technique, technologique, marketing et commercial sont un atout certain pour lui conférer l’opportunité pour être peut-être le hub régional des interventions de France Télécom dans la région. Reste à espérer que tout cela marquera le début d’une vraie bataille des télécoms au Maroc.
Une belle affaire
France Télécom est présente dans 19 pays en Afrique dont le Maroc, où Stéphane Richard se félicite d’avoir déniché «une très belle société et des partenaires de premier plan pour mener à bien cette aventure». Il ne s’en cache pas. Il le dit: «je suis heureux qu’on ait pu atteindre cet accord». Et le chèque de 640 millions d’euros dans tout ça? «C’est pour plus tard, parce que l’opération comporte plusieurs étapes». Car, il s’agit d’un MOU, (Memorandum Of Understanding) ou protocole d’accord, préalable à la signature définitive du contrat. La 2e étape, «un closing de l’accord est prévu début décembre avant que les transferts interviennent». Occasion lors de laquelle, France Télécom va monter à 45% dans le capital de Méditel.
Bachir THIAM
· L’introduction en Bourse de Méditel prévue pour 2011
· France Télécom montera à 49% du capital en 2015
On attendait un nouveau partenaire industriel dans le tour de table de Méditel depuis le retrait du duo ispano-portugais, Telefonica et Portugal Telecom, en août 2009. C’est chose faite, ce 21 septembre avec l’acquisition «surprise» par France Télécom de 40 % de Méditel pour un montant de 640 millions d’euros (7 milliards de DH), cédés, à parts égales, par FinanceCom et CDG, qui restent majoritaires dans l’actionnariat avec 60% les deux et dans le management, complète le PDG de FinanceCom, Othman Benjelloun.
Mais les 40% de France Télécom peseront sur les orientations stratégiques de l’entreprise d’autant plus que le message, un brin vicieux, de son directeur général, Stéphane Richard, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. «Nous allons fertiliser les ressources humaines de Méditel», lance-t-il en réponse à la question de savoir ce que prévoit le pacte d’actionnaire. Bien que Richard ait pris le soin de rassurer que «dans un premier temps, il n’est pas question de changer l’équipe de Méditel».
Mais à la différence de ces modes opératoires, l’acquisition de Méditel est la première opération de croissance externe significative de France Télécom, depuis la présentation de sa «Conquête 2015» début juillet, qui prévoit la réalisation, hors Europe, de 5 à 7 milliards d’euros d’acquisitions. Transaction qui sera relutive (amélioration du bénéfice par action) dès 2011, «en termes de cash flow par action et de bénéfice par action», précise Richard qui compte porter la participation de son groupe dans Méditel à 49% dès 2015. Une manière de consolider cette filiale dans ses comptes, sachant que Méditel a désormais une vocation clairement affichée d’être introduit à la Bourse de Casablanca, «dès 2011, si les conditions du marché le permettent».
Avant c’est la «révolution du marché», attendue ou espérée, qui est à l’ordre du jour. L’introduction de la marque Orange, au Maroc reste une idée à ce stade des négociations car, explique le management, «elle tient compte de la demande des consommateurs», mais «l’expérience montre que toutes les fois que cette étape est franchie, la marque a boosté le marché».
Le dernier exemple en date est le Luxembourg. C’est pour cela que la concurrence au Maroc est déjà à l’affût de la décision des partenaires de Méditel pour ce choix. Mais, comme partout ailleurs, «l’introduction de la marque Orange au Maroc sera soumise à discussion entre partenaires». Ce qui, dans les process de l’opérateur, commencera d’abord par un audit de la marque Méditel pour la simuler à la notoriété d’Orange. Une simple question de procédure, nous confie-t-on, sachant qu’à défaut, les deux marques pourront cohabiter. C’est le cas en Grande Bretagne aux côtés de T.Mobile ou en Espagne, de Ya.com, un fournisseur d’accès Internet, acquis par France Télécom.
Au fait, combien vaut Méditel? Peu importe! Pour le DG de France Télécom, «l’entreprise a été valorisée dix fois son Ebitda». De plus, la montée en puissance de CDG et FinanceCom au capital de Méditel, suite au retrait du duo hispano-portugais avait valorisé l’entreprise à près de 14 milliards de DH. A rappeler que les deux groupes marocains avaient fait valoir leur droit de préemption pour racheter en août dernier les 64,4% alors détenus par Telefonica et Portugal Telecom, pour 9 milliards de DH. La 3e transaction la plus importante au Maroc de tous les temps, tous secteurs confondus.
De plus, Stéphane Richard sait que Maroc Telecom, filiale de Vivendi, est l’une de ses filiales les plus prospères avec 839 millions d’euros de résultat net en 2009 pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros. Méditel est le 2e opérateur mobile du marché, avec 37% de parts de marché, pour un chiffre d’affaires de 465 millions d’euros et une marge d’exploitation de 40%. Mieux, «Méditel peut encore croître, fortement adossé à la marque Orange», concède le patron de France Télécom, qui entend notamment développer des offres haut de gamme et des données mobiles, dans le marché marocain, dominé par les offres prépayées. Vraisemblablement l’apport de la marque Orange, qui est top pour le haut du marché et le B2B, est une aubaine pour Méditel. C’est aussi et surtout l’opportunité de se relancer pour cet opérateur stagnant depuis 4 ans et qui a du mal à trouver un second souffle. Les supports technique, technologique, marketing et commercial sont un atout certain pour lui conférer l’opportunité pour être peut-être le hub régional des interventions de France Télécom dans la région. Reste à espérer que tout cela marquera le début d’une vraie bataille des télécoms au Maroc.
Une belle affaire
France Télécom est présente dans 19 pays en Afrique dont le Maroc, où Stéphane Richard se félicite d’avoir déniché «une très belle société et des partenaires de premier plan pour mener à bien cette aventure». Il ne s’en cache pas. Il le dit: «je suis heureux qu’on ait pu atteindre cet accord». Et le chèque de 640 millions d’euros dans tout ça? «C’est pour plus tard, parce que l’opération comporte plusieurs étapes». Car, il s’agit d’un MOU, (Memorandum Of Understanding) ou protocole d’accord, préalable à la signature définitive du contrat. La 2e étape, «un closing de l’accord est prévu début décembre avant que les transferts interviennent». Occasion lors de laquelle, France Télécom va monter à 45% dans le capital de Méditel.
Bachir THIAM