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Les faussaires !
ar El-Guellil
Je n'aime pas les fauxsemblants. Je n'aime pas les faux témoins même quand c'est pour un besoin historique destiné à calmer les troupes. Les fausses pierres, aussi, je ne les aime pas car elles sont «marchandables», même si elles ont pour nom diamant. Je n'aime pas la fausse monnaie, qui, multipliée par le taux de change, achète les amitiés. Les faux airs qui plaisent parce qu'ils chantent la musique du temps et obéissent au tempo du jour. Je n'aime pas les faux prophètes, nés sur des puits de pétrole coté en «bourse ou la vie». Baril ya baghal. Je n'aime pas les faux problèmes qui obligent aux faux-fuyants. Je déteste les faux tableaux, car ils ne peuvent pas être subjectifs.
Je n'aime pas les faux papiers qui honorent les noms de circonstance. Les faux en écriture. Les faux aveugles qui ne voient qu'avec les yeux de l'opportunisme et ne regardent que la pointe de leurs souliers cirés pour plaire. Je n'aime pas les fausses poutres qui font les faux plafonds. Que dire des faux livres qui font les faux esprits. Alors les faux cols nés de fausses couches ces fausses gloires, c'est tout simplement des faux jetons.
Je n'aime pas les faux prodiges nés dans des livrets de familles qui n'ont d'arbre généalogique que les murs de la mairie. Cela ne m'empêche pas d'aimer les bâtards, ils n'ont rien à se reprocher. Les fausses cartes ne servent que le moment du jeu. Les faux tapis, on les piétine. Les faux principes sont monnaie courante. Les fausses nouvelles font les journaux, surtout lorsqu'on jure qu'elles sont vérifiées. Les fausses confidences, les faux serments, les fausses maigres, mon Dieu, les faux éclats ! La fausse assurance, on s'en aperçoit à la retraite.
Le Quotidien d'Oran