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Sahara:" l'Afrique n'a plus besoin de nouveaux Etats...", explique Sidati El-Ghallaoui,ex dirigeant
Sahara:" l'Afrique n'a plus besoin de nouveaux Etats...", explique Sidati El-Ghallaoui,ex dirigeant du Polisario
Après les attaques terroristes contre des ressortissants français au Sahel et l'arrestation de Mustapha Selma par le Polisario, le conflit du Sahara revient sous les feux des projecteurs.L'ancien représentant du Polisario, Sidati El-Ghallaoui estime que l'intégration du Sahara sous souveraineté marocaine est une solution réaliste,pour éviter l'émergence d'un Etat faible dans la région.Selon son analyse, l'Afrique n'a plus besoin de nouveaux Etats, alors qu'un referendum sur l'indépendance du sud Soudan est attendu en janvier 2011.Au micro d'Africaguinee.com, il nous explique pourquoi...Exclusif!
Africaguinee.com : Après le soutien qu’il a exprimé récemment en faveur du projet d’autonomie pour le Sahara, Mustapha Selma a été arrêté mardi par le Front Polisario près de Tindouf.En tant qu’ancien responsable du Polisario, quels sont vos sentiments suite à cette arrestation ?
Sidati El-Ghallaoui :Cette arrestation est un acte que je regrette. D’abord en tant que citoyen du monde, je regrette l’arrestation d’un homme dont le seul crime qu’on l’accuse, c’est d’avoir exprimé librement son point de vue. Nous sommes ici à Genève dans le cadre de la promotion des droits de l’Homme et je crois que l’un des principaux droits de chaque être humain, c’est la liberté d’expression. M.Selma n’a rien fait, il vit dans une zone de conflit depuis trois décennies dans laquelle plusieurs solutions ont été examinées mais qui n’ont pas abouti. Donc, M. Selma a vu la proposition marocaine de l’autonomie pour le Sahara qu’il pense être idéale pour résoudre ce conflit. C’est pourquoi il a exprimé son point de vue de manière pacifique, dans une conférence avec des journalistes, en disant que l’autonomie est la solution la plus adéquate pour résoudre le conflit. Mais il paye aujourd’hui malheureusement, pour son opinion. Mes sentiments donc, c’est le regret et je condamne ce comportement du Polisario qui démontre qu’il demeure encore une organisation paramilitaire qui vit encore comme dans les années 60 et 70.C’est un mouvement avec un seul chef, une seule idéologie, un seul parti où tout le monde est bon quand ils pensent la même chose, mais toute idée contraire à celle du chef, puni son auteur qui devient persona non grata, méchant et condamnable. Et c’est ce qui est arrivé à Mustapha Selma.
Lundi dernier, Mustapha Selma avait exprimé ses craintes pour sa sécurité et demandé un soutien de la communauté internationale. Vous qui connaissez le Polisario, est-ce qu’on peut craindre pour sa vie et celle de sa vie?
Absolument ! Nous avons peur pour sa vie et celle de sa famille. Connaissant les rouages et la machine du Polisario, dans les camps, c’est le système « tu es avec nous ou contre nous ».Etre contre le Polsario, ça veut dire ne pas appliquer les ordres à la lettre et les convictions des responsables du Mouvement. Dès qu’ils voient que vous pensez différemment , vous êtes condamné. Et la pire chose, c’est que le Polisario peut vous préparer un dossier, orienter l’opinion au niveau du campement pour légitimer leurs accusations en disant que telle personne a tué, volé et c’est une mascarade bien étudiée contre toute personne qui ne suit pas les ordres du Polisario.
Dernièrement M.Sidati, le président Nicolas Sarkozy a exprimé lors d’un entretien avec SM le Roi, que la résolution du conflit du Sahara pourrait résoudre le problème de stabilité dans la région pour mieux lutter contre le terrorisme. En tant qu’activiste des droits de l’Homme, partagez-vous cet avis après les dernières attaques terroristes dans la région sahélienne ?
Oui, car aujourd’hui la région paye le prix au niveau de la stabilité, du sous développement, le Maghreb arabe qui est une idée pour résoudre ces problèmes a vu le jour en 1989.Depuis 21 ans, on a de la peine à résoudre ce problème. L’analyse du Président Sarkozy est juste et réelle. Quand on voit les dernières attaques terroristes contre des ressortissants français pris en otage, on comprend que la zone située au nord du Mali, au sud de l’Algérie, la Mauritanie et même le Niger, est une zone de non droit, à cause du conflit sur le Sahara. Dans cette zone, il y a aussi les trafics de drogue, d’être humains surtout avec la mafia sud américaine qui transite la drogue dans la zone vers l’Europe. Ces fléaux ne seront résolus qu’à travers une stabilité dans la région, qui passe nécessairement par la solution du conflit au Sahara marocain. Et cette solution ne peut être que celle de l’autonomie proposé par le royaume du Maroc, car les autres solutions ont échoué.
Par rapport à ce conflit, pensez-vous que la création d’un nouvel Etat sahraoui comme le réclame le Polisario, contribuerait à renforcer les groupes terroristes dans la région sahélienne ?
C’est évident ! Le terrorisme apparaît là où il y a des petits Etats, la misère, une zone non contrôlée. Il suffit de regarder le cas de la Somalie, et je pense que l’Afrique n’a pas besoin de nouveaux Etats maintenant, elle a besoin de stabilité et de développement. Avec plus de 55 Etats,il y a souvent juste un drapeau, un président, un gouvernement, mais comment vivent les populations de ces Etats ?C’est une question essentielle que nous devons nous poser .Parce que l’Etat doit permettre à ses citoyens de vivre correctement et dignement. Mais un petit Etat ne peut garantir la sécurité pour ses citoyens et ce sera un endroit où le terrorisme, l’instabilité, la contrebande vont affaiblir cet Etat. Donc, je crois que le Maroc, l’Algérie doivent s’entendre autour du grand Maghreb pour stabiliser la région, et s’ériger en partenaires pour l’Europe. Mais, il faut absolument résoudre le conflit du Sahara dont le projet d’autonomie est une solution réaliste.
Dernière question, M. Sidati, vous venez de participer à la 15ème session du conseil des droits de l’Homme ici à Genève. Avez-vous un appel pour la communauté internationale en faveur des populations de Tindouf ?
J’espère pour une fois, en tant que défenseur des droits de l’Homme, nous voulons que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf puissent rentrer librement .Nous appelons la communauté internationale à les aider et mettre pression sur l’Algérie et le Polisario à prendre leurs responsabilités au sujet de ces campements. La communauté internationale doit aider Mustapha Selma à sauver sa vie et celle de sa famille, parce qu’ils sont en danger dans les mains du Polisario.
Interview réalisée par Ismaël Barry
Pour Africaguinee.com
Après les attaques terroristes contre des ressortissants français au Sahel et l'arrestation de Mustapha Selma par le Polisario, le conflit du Sahara revient sous les feux des projecteurs.L'ancien représentant du Polisario, Sidati El-Ghallaoui estime que l'intégration du Sahara sous souveraineté marocaine est une solution réaliste,pour éviter l'émergence d'un Etat faible dans la région.Selon son analyse, l'Afrique n'a plus besoin de nouveaux Etats, alors qu'un referendum sur l'indépendance du sud Soudan est attendu en janvier 2011.Au micro d'Africaguinee.com, il nous explique pourquoi...Exclusif!
Africaguinee.com : Après le soutien qu’il a exprimé récemment en faveur du projet d’autonomie pour le Sahara, Mustapha Selma a été arrêté mardi par le Front Polisario près de Tindouf.En tant qu’ancien responsable du Polisario, quels sont vos sentiments suite à cette arrestation ?
Sidati El-Ghallaoui :Cette arrestation est un acte que je regrette. D’abord en tant que citoyen du monde, je regrette l’arrestation d’un homme dont le seul crime qu’on l’accuse, c’est d’avoir exprimé librement son point de vue. Nous sommes ici à Genève dans le cadre de la promotion des droits de l’Homme et je crois que l’un des principaux droits de chaque être humain, c’est la liberté d’expression. M.Selma n’a rien fait, il vit dans une zone de conflit depuis trois décennies dans laquelle plusieurs solutions ont été examinées mais qui n’ont pas abouti. Donc, M. Selma a vu la proposition marocaine de l’autonomie pour le Sahara qu’il pense être idéale pour résoudre ce conflit. C’est pourquoi il a exprimé son point de vue de manière pacifique, dans une conférence avec des journalistes, en disant que l’autonomie est la solution la plus adéquate pour résoudre le conflit. Mais il paye aujourd’hui malheureusement, pour son opinion. Mes sentiments donc, c’est le regret et je condamne ce comportement du Polisario qui démontre qu’il demeure encore une organisation paramilitaire qui vit encore comme dans les années 60 et 70.C’est un mouvement avec un seul chef, une seule idéologie, un seul parti où tout le monde est bon quand ils pensent la même chose, mais toute idée contraire à celle du chef, puni son auteur qui devient persona non grata, méchant et condamnable. Et c’est ce qui est arrivé à Mustapha Selma.
Lundi dernier, Mustapha Selma avait exprimé ses craintes pour sa sécurité et demandé un soutien de la communauté internationale. Vous qui connaissez le Polisario, est-ce qu’on peut craindre pour sa vie et celle de sa vie?
Absolument ! Nous avons peur pour sa vie et celle de sa famille. Connaissant les rouages et la machine du Polisario, dans les camps, c’est le système « tu es avec nous ou contre nous ».Etre contre le Polsario, ça veut dire ne pas appliquer les ordres à la lettre et les convictions des responsables du Mouvement. Dès qu’ils voient que vous pensez différemment , vous êtes condamné. Et la pire chose, c’est que le Polisario peut vous préparer un dossier, orienter l’opinion au niveau du campement pour légitimer leurs accusations en disant que telle personne a tué, volé et c’est une mascarade bien étudiée contre toute personne qui ne suit pas les ordres du Polisario.
Dernièrement M.Sidati, le président Nicolas Sarkozy a exprimé lors d’un entretien avec SM le Roi, que la résolution du conflit du Sahara pourrait résoudre le problème de stabilité dans la région pour mieux lutter contre le terrorisme. En tant qu’activiste des droits de l’Homme, partagez-vous cet avis après les dernières attaques terroristes dans la région sahélienne ?
Oui, car aujourd’hui la région paye le prix au niveau de la stabilité, du sous développement, le Maghreb arabe qui est une idée pour résoudre ces problèmes a vu le jour en 1989.Depuis 21 ans, on a de la peine à résoudre ce problème. L’analyse du Président Sarkozy est juste et réelle. Quand on voit les dernières attaques terroristes contre des ressortissants français pris en otage, on comprend que la zone située au nord du Mali, au sud de l’Algérie, la Mauritanie et même le Niger, est une zone de non droit, à cause du conflit sur le Sahara. Dans cette zone, il y a aussi les trafics de drogue, d’être humains surtout avec la mafia sud américaine qui transite la drogue dans la zone vers l’Europe. Ces fléaux ne seront résolus qu’à travers une stabilité dans la région, qui passe nécessairement par la solution du conflit au Sahara marocain. Et cette solution ne peut être que celle de l’autonomie proposé par le royaume du Maroc, car les autres solutions ont échoué.
Par rapport à ce conflit, pensez-vous que la création d’un nouvel Etat sahraoui comme le réclame le Polisario, contribuerait à renforcer les groupes terroristes dans la région sahélienne ?
C’est évident ! Le terrorisme apparaît là où il y a des petits Etats, la misère, une zone non contrôlée. Il suffit de regarder le cas de la Somalie, et je pense que l’Afrique n’a pas besoin de nouveaux Etats maintenant, elle a besoin de stabilité et de développement. Avec plus de 55 Etats,il y a souvent juste un drapeau, un président, un gouvernement, mais comment vivent les populations de ces Etats ?C’est une question essentielle que nous devons nous poser .Parce que l’Etat doit permettre à ses citoyens de vivre correctement et dignement. Mais un petit Etat ne peut garantir la sécurité pour ses citoyens et ce sera un endroit où le terrorisme, l’instabilité, la contrebande vont affaiblir cet Etat. Donc, je crois que le Maroc, l’Algérie doivent s’entendre autour du grand Maghreb pour stabiliser la région, et s’ériger en partenaires pour l’Europe. Mais, il faut absolument résoudre le conflit du Sahara dont le projet d’autonomie est une solution réaliste.
Dernière question, M. Sidati, vous venez de participer à la 15ème session du conseil des droits de l’Homme ici à Genève. Avez-vous un appel pour la communauté internationale en faveur des populations de Tindouf ?
J’espère pour une fois, en tant que défenseur des droits de l’Homme, nous voulons que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf puissent rentrer librement .Nous appelons la communauté internationale à les aider et mettre pression sur l’Algérie et le Polisario à prendre leurs responsabilités au sujet de ces campements. La communauté internationale doit aider Mustapha Selma à sauver sa vie et celle de sa famille, parce qu’ils sont en danger dans les mains du Polisario.
Interview réalisée par Ismaël Barry
Pour Africaguinee.com
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