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Chine-Inde, une rivalité en puissance pour le nouveau siècle

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  • Chine-Inde, une rivalité en puissance pour le nouveau siècle

    Bonjour, le combat des Titans pour le pouvoir economique se fera sans doute sur le dos de l'Europe et de l'Amerique, quel sera le poids economique de ces vielles puissances dans 20 ans ?
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    Où en sera, d'ici vingt ans, la concurrence Chine-Inde ?

    Ces deux pays annoncent vouloir travailler ensemble. Mais malgré ce discours de façade, il existe d'énormes dossiers sur lesquels ils vont s'affronter : l'indépendance énergétique, la conquête de marchés dans les pays développés et émergents, l'emprise sur les petits pays voisins. Leur rattrapage économique sur les pays les plus riches de la planète sera un des faits les plus marquants de la première moitié du siècle. Sans crise majeure, la Chine aura, en 2035, rattrapé le produit intérieur brut (PIB) américain (dans l'absolu) et l'Inde, le PIB japonais.

    CHIFFRES

    LA POPULATION CHINOISE
    atteignait,

    en 2005, 1,303 milliard ; la population

    indienne, 1,103 milliard.

    LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB)
    chinois était de 1 842, 8 milliards d'euros en 2005, le PIB indien de 564 milliards d'euros (sur l'année 2004-2005).

    LES ÉCHANGES COMMERCIAUX
    entre les deux pays étaient de 2 milliards de dollars en 2000 et de 18 milliards en 2005.

    À LIRE

    Chine-Inde, le match du siècle (Gilbert Etienne, Presses de Sciences Po, 1998), Gouvernance, coopération et stratégie des firmes chinoises (Xavier Richet, Jean-François Huchet, L'Harmattan, 2005).
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    En 2025, qui aura la plus forte indépendance énergétique ?
    La Chine sans aucun doute. Elle est diplomatiquement bien plus avancée dans ses rapports avec les producteurs de pétrole, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Venezuela, le Soudan, le Nigeria. Les Chinois ont réussi à fusionner certaines entreprises pétrolières pour obtenir une taille critique, ce qui n'est pas le cas en Inde.

    En 2035, la Chine sera dépendante à 75 % sur ses approvisionnements pétroliers. Mais dès 2015, l'Inde le sera à 95 %. Ce pays va devoir développer une stratégie sur les mêmes terrains que la Chine, comme le montre la rivalité actuelle sur le pétrole et le gaz birman. On s'achemine vers une concurrence très forte.

    L'Inde est connue pour ses entreprises informatiques, la Chine, pour ses usines à bas coût. Cette répartition des rôles va-t-elle durer ?
    La Chine ne se contentera pas de rester l'"atelier du monde" et l'Inde, le "bureau du monde". Le quart seulement du PIB indien provient de l'industrie, ce qui est très déséquilibré. Ce pays va se repositionner d'ici dix ans sur les activités industrielles.

    La Chine, elle, va effectuer une remontée vers des secteurs à plus haute valeur ajoutée. Le pays forme 700 000 ingénieurs par an, soit trois fois plus que l'Inde. Jusqu'à présent, les firmes chinoises ont eu du mal à s'approprier les technologies apportées par les Occidentaux. Sur les logiciels, par exemple, 80 % des exportations actuelles chinoises viennent de sociétés étrangères installées à Shanghaï. Mais la Chine reçoit une masse d'investissements étrangers telle qu'au bout du compte elle va tout de même bénéficier de transferts de technologies. D'ici cinq à dix ans, le choc Inde-Chine sera frontal en informatique, en biotechnologie, par exemple.

    L'Inde est en passe de rattraper la Chine sur le plan démographique. Cela va-t-il influer sur leur rivalité ?

    La Chine sera vieille avant d'être riche, cas unique dans l'histoire. Sa population active va décroître à partir de 2015 et pourrait réduire de 1 % à 2 % par an sa croissance à long terme. Depuis trois à quatre ans, le nombre des 15-29 ans baisse. Or ce sont ces jeunes célibataires logeant dans des dortoirs et travaillant dans les entreprises manufacturières pour de bas salaires qui constituent un de ses avantages concurrentiels. D'où la nécessité pour le pays de faire monter son industrie en gamme.

    L'Inde a clairement un avantage démographique. Sa population, très jeune, va continuer à augmenter. Par contre, son système éducatif, très élitiste, pose problème : seuls 53 % des enfants dépassent cinq ans d'études alors qu'en Chine 98 % des enfants ont une scolarisation "normale". Les illettrés, environ 35 % de la population indienne, peuvent difficilement travailler en usine. La Chine, elle, a moins d'élites, mais sa population est bien formée pour répondre aux impératifs de production de l'industrie. Même si on peut mettre en doute les chiffres officiels, le taux d'illettrisme en Chine n'est que de 6 % à 7 %.

    Alors que l'indien Mittal Steel convoite le luxembourgeois Arcelor, quand Chinois et Indiens entreront-ils en concurrence sur des cibles occidentales ?

    Très bientôt. Plusieurs groupes indiens et chinois sont déjà assis sur de beaux pactoles. Dans l'énergie, l'électronique, l'informatique, le textile, les équipements automobiles, la sidérurgie.

    Les groupes chinois monoproduits, de culture très socialiste, vont devoir se diversifier et acquérir des firmes étrangères. Question de survie. Cela les amènera à racheter des sociétés pas toujours en bon état, comme le Japon dans les années 1980, qui donnait l'impression de racheter le monde. En 2004, les Chinois ont investi à l'étranger pour seulement 3,5 milliards de dollars. Mais, dès l'année suivante, ils étaient prêts à offrir 18 milliards pour l'américain Unocal ! Certes, l'opération a échoué, mais elle donne la mesure des fonds qu'ils sont désormais prêts à débourser, notamment dans l'énergie.

    Les groupes indiens et chinois vont-ils se substituer aux Occidentaux dans les pays émergents ?
    Ces marchés sont devenus stratégiques pour l'Inde et la Chine. C'est actuellement leur première cible d'investissements et d'exportations. La Chine est déjà un acteur majeur en Afrique, en Iran..., quasi dominant en Algérie. Les Indiens arrivent très rapidement. Forts de leurs expériences nationales, ils proposent des solutions technologiques très adaptées. Il n'y aura pas d'éviction totale des acteurs occidentaux, mais la concurrence va être de plus en plus forte.

    Certains prévisionnistes estiment que la croissance indienne pourrait être durablement supérieure à celle de la Chine après 2015. L'Inde a-t-elle un avantage sur le long terme ?
    L'économie indienne, opérant dans une démocratie, même imparfaite, offre l'image d'un développement plus stable. Ce pays possède un vrai système juridique fonctionnant avec moins d'interférences politiques qu'en Chine. Son système financier est également beaucoup plus sain. C'est d'ailleurs un grand point d'interrogation du développement chinois. Quant au risque politique, ce n'est pour l'Inde qu'un changement de majorité. Pour la Chine, c'est un changement de régime, avec toutes les incertitudes que cela peut entraîner.

    Propos recueillis par Laure Belot et Frédéric Bobin
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-752257,0.html
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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