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L’industrie encore en crise de gouvernance

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  • L’industrie encore en crise de gouvernance

    Tergiversations
    L’organisation à Alger du Salon de l’industrie constitue une bonne initiative. La manifestation nous rappelle que le secteur représente le bon pain garanti pour les futures générations d’Algériens. Un levier important du développement durable du pays. Pourtant le salon a enregistré une modeste affluence des professionnels et du public.
    Au regard de la date de la consistance de la participation nationale et étrangère et de l’insuffisante médiatisation de l’événement, on ne peut espérer un miracle. Mais dans une conjoncture où le discours officiel martèle la nécessité de promouvoir la production industrielle, le désintérêt des pouvoirs publics pour ce genre de manifestations sonne en désaccord avec les vœux du gouvernement.
    Tout cela s’inscrit dans la tendance générale. Combien d’unités industrielles hors hydrocarbures ont vu le jour ces trois dernières années ? Quelle est la progression de contribution de l’industrie à la richesse nationale au cours des cinq dernières années ? Les résultats ne pèsent pas lourd. Il est clair que l’État a mis le paquet à bon escient sur la modernisation des infrastructures du pays, mais sans accompagner cette politique de grands travaux d’une redynamisation de la sphère réelle. Les plans de relance ont finalement beaucoup bénéficié à nos principaux partenaires étrangers. On a été en fin de compte des champions de l’exportation de l’emploi au profit principalement de pays européens et asiatiques. Il aurait fallu appuyer le développement des entreprises publiques et privées dynamiques pour obtenir de meilleurs résultats en matière de revitalisation du tissu industriel algérien, en termes d’emploi et de croissance des richesses.
    À l’origine d’une telle situation, l’absence d’un véritable État stratège. Illustration : pendant que la mise en œuvre de stratégie industrielle a été gelée, offrant à la communauté d’affaires nationale et étrangère peu de visibilité à moyen et long terme sur les perspectives économiques du pays, le négoce n’a jamais autant prospéré que durant cette décennie 2000. Dans ce paysage caractérisé par une désertification industrielle prononcée, la bureaucratie a créé de nouvelles situations de rente, alors que le climat des affaires est resté très contraignant pour les entrepreneurs. Une situation que les dernières mesures gouvernementales tentent de corriger. Mais sans concertation suffisante permettant d’aller plus efficacement dans le sens du patriotisme économique.
    À l’ère de la mondialisation, qui n’avance pas rapidement recule. On n’est pas pressé pourtant d’améliorer la gouvernance et d’offrir une meilleure visibilité à la communauté d’affaires nationale et internationale. On peut se demander en ce sens à qui profitent les tergiversations des pouvoirs publics ? Aux rentiers de la place ? À nos concurrents sur la scène internationale ? Sûrement pas au bénéfice de la majorité des Algériens.



    liberté
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