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La conjoncture internationale risque d’entraver l’essor du tourisme algérien

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  • La conjoncture internationale risque d’entraver l’essor du tourisme algérien

    Le renouveau du tourisme algérien qui possède d’infinies potentialités de développement risque d’être plombé par la crise mondiale qui accentue la concurrence entre destinations touristiques et par le développement de l’insécurité au Sahel.


    L’Algérie s’est dotée d’un ambitieux Plan quinquennal touristique 2009-2013 (photo DR)

    ALGÉRIE. L’enlèvement récent de sept employés d’Areva, dont cinq Français, à Arlit au Niger et les combats répétés qui opposent, au Mali, l’armée mauritanienne aux rebelles d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) se sont déjà répercutés négativement sur le tourisme au Sahel, mais aussi au Sahara.

    L’un des principaux tour-opérateurs de la région, le français Point Afrique, a annulé sept destinations dont trois dans les régions phares du tourisme saharien algérien : Tamanrasset dans le Hoggar, Djanet dans le Tassili et Timimoun dans le Gourara.

    Considéré par les pouvoirs publics comme la « force de frappe » du tourisme algérien, le tourisme saharien risque de constituer l’une des principales victimes collatérales de l’insécurité régnant au Sahel.

    Les fêtes de fin d’année permettront certainement de mesurer davantage les pertes occasionnées par l’évolution de la situation, la destination saharienne étant particulièrement prisée en cette occasion.

    En attente du bilan estival



    Le tourisme saharien risque de constituer l’une des principales victimes collatérales de l’insécurité régnant au Sahel (photo DR)

    L’année 2010 semblait pourtant se présenter sous les meilleurs auspices après une année 2009 considérée par les pouvoirs publics comme une année record. Plus de 1 900 000 touristes s’étaient en effet rendus en Algérie au cours de l’année 2009.

    Le ministre du Tourisme faisait alors remarquer que l’objectif de 2,5 millions de touristes fixés aux alentours de 2015 était à portée de main.

    On ne dispose pas encore du bilan chiffré de la saison estivale 2010 qui voit traditionnellement les émigrés et leurs familles venir en masse au pays.

    Cette frange de touristes dont le pouvoir d’achat repose sur le différentiel de change entre l’euro et le dinar algérien contribue à booster le chiffre d’affaires des centres touristiques du littoral méditerranéen (hôtels, complexes, restaurants…).

    Mais les difficultés sociales qui n’épargnent pas ces émigrés ne peuvent qu’éroder leur pouvoir d’achat.

    Le ramadan en pleine période estivale

    L’arrivée du ramadan, qui coïncide désormais et pour plusieurs années avec les mois d’été, risque de freiner l’ardeur de cette frange de touristes.

    Contrairement au Maroc et à la Tunisie, tous les commerces de restauration (restaurants, cafés…) restent fermés durant la journée en Algérie.

    Seuls les hôtels de luxe aux tarifs exorbitants offrent leurs services.

    La traque policière des non jeuneurs inculpés d’«atteinte aux valeurs de l’islam » et qui risquent jusqu’à plusieurs années de prison pourrait dissuader toute une partie des touristes de venir passer « l’été au pays ».

    Le tourisme d’affaire stable

    La progression du tourisme d’affaires enregistrée depuis plusieurs années ne semble pas trop souffrir de la crise économique mondiale et de la contraction des importations.

    Le nombre de foires, expositions, et autres rencontres ne fléchit pas.

    Les grands hôtels de la capitale connaissent un taux d’occupation appréciable et la construction de nouvelles infrastructures, à l’instar du Palais des congrès d’Oran, est venue confirmer la force d’attractivité d’un pays qui dispose d’une généreuse manne financière et qui l’investit dans des travaux d’infrastructures (autoroutes…) ainsi que dans l’importation de tout ce qui va avec (voitures, camions, pièces détachées…).

    Le tourisme intérieur reste constant


    Béjaia, une ville très prisée par les algériens (photo DR)

    Un sondage portant sur les vacances des Algériens en été 2009, sondage réalisé du 5 au 15 juillet 2010 par EL Watan et EcoTechnics et paru le 13 septembre 2010 dans le quotidien francophone, notait que plus de 3 millions d’Algériens ont passé leurs vacances au pays en 2009.

    Leur destination de prédilection reste la côte méditerranéenne : Béjaïa, Oran, Jijel, Alger et Annaba.

    Le tourisme intérieur profite-t-il de la baisse constatée des départs vers la Tunisie et le Maroc ?

    Rien n’est moins évident selon le même sondage qui rapporte que les points perdus par la Tunisie « ont été récupérés entièrement par la Turquie qui devient la deuxième place avec plus de 11% et qui supplante ainsi la France dont la part passe de 12% à 7% ».

    Le lancement de projets ne ralentit pas


    Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme (photo DR)

    Le gouvernement annonçait en juillet 2010 une opération de quarante-trois projets d’investisseurs nationaux d’une capacité de 4 100 lits, projets créateurs de 5 600 emplois.

    Ces projets venaient s’ajouter à 431 autres d’une capacité de 41 500 lits et créateurs de 62 000 emplois.

    L’Algérie s’est dotée d’un ambitieux Plan quinquennal touristique 2009-2013 qui s’intègre dans une stratégie de développement du tourisme à l’horizon 2025.

    Ouverture de représentations touristiques dans les capitales européennes et au Canada, campagnes publicitaires, participation renforcée de l’Algérie aux manifestations touristiques internationales, multiplication des festivals de tourisme (en particulier dans le Sahara), renforcement de la formation, réhabilitation des infrastructures et amélioration de la qualité hôtelière et multiplication des investissements hôteliers, tels sont les axes principaux de la stratégie officielle.

    Des défis à relever



    Le retard historique pris par l’Algérie en matière de tourisme ne constitue pas forcément un handicap rédhibitoire(photo DR)

    Un peu moins de deux millions de personnes ont visité l’Algérie en 2009, générant des recettes de l’ordre de 330 M$, a révélé le 27 septembre 2010 le ministre du Tourisme et de l’Artisanat.

    Le département de Smaïl Mimoune prévoit des recettes de 530 M$ en 2015, une création de 560 000 emplois et 75 000 lits supplémentaires venant s’ajouter au 90 000 existants.

    L’Algérie dispose d’énormes atouts pour devenir une destination privilégiée du tourisme international.

    Elle peut également tabler sur un important flux de tourisme intérieur et ce, tout au long de l’année.

    Mais elle est confrontée à de nombreux défis.

    Parmi eux, la persistance d’un volant de terrorisme au Nord et d’une montée de l’insécurité au Sahara, la cherté des prix comparée aux géants de la région que sont le Maroc et la Tunisie, le déficit des prestations, la concurrence des principales destinations mondiales du tourisme (France, Espagne, Italie, Grèce…), une faiblesse persistante des infrastructures touristiques, une avancée du béton…

    Le retard historique pris par l’Algérie en matière de tourisme ne constitue pas forcément un handicap rédhibitoire.

    Le développement d’un tourisme populaire, chez l’habitant, pourrait peut-être constituer, selon certains spécialistes, une opportunité de développement.

    Encore faut-il que la culture du tourisme s’enracine dans la population.

    Jeudi 30 Septembre 2010

    Amal Belkessam, à ALGER
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