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Espagne : la dette souveraine à la merci de la volatilité des marchés

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  • Espagne : la dette souveraine à la merci de la volatilité des marchés

    Madrid mise sur une croissance de 1,3% en 2011, et RBS envisage une croissance nominale de 2,9 % entre 2011 et 2015, loin des 7,6% constatés entre 2000 et 2007.

    La nouvelle n'est pas vraiment surprenante. Bonne dernière, Moody's, l'une des Top 3 mondiales des agences de notation financière avec Standard & Poor's et Fitch Ratings, vient de dégrader la nota appliquée à la dette souveraine de l'Espagne. Madrid perd ainsi le privilège de la meilleure note qu'il avait jusqu'ici qui passe donc de " Aaa " à " Aa1 ".

    La première agence à ouvrir la danse des dégradations fut, fin avril, Standard & Poor's. Sa note avait été alors fixée à " AA ". Hier, cette agence a noté " AA " l'émission à venir d'obligations du Fonds espagnol d'amortissement du déficit électrique (FADE), un véhicule financier dont la vocation est de lacer le déficit accumulé depuis 2000 par les compagnies électriques espagnoles en raison de l'écart entre les tarifs appliqués et les coûts de production de l'énergie. Les motivations qui ont conduit aujourd'hui Moody's à dégrader la dette souveraine du Royaume sont comparables à celles évoquées il y a déjà cinq mois par Standard & Poor's : des perspectives économiques faibles et la détérioration considérable de l'assise financière de l'Etat. Le tout dans un contexte de renchérissement du service de la dette et d'exigences de refinancement " significatives ". Conséquence : " le gouvernement reste vulnérable à la volatilité des marchés ".

    Une analyse largement partagée par Jacques Cailloux, chef économiste européen, chez Royal Bank of Scotland (RBS). "L'Espagne manque de moteurs de croissance", résume-t-il dans un entretien aux Echos. Selon ses calculs, la croissance nominale entre 2011 et 2015 ressortira à +2,9%, alors qu'elle a été de +7,6% entre 2000 et 2007, juste avant l'éclatement de la crise financière globale. " L'Espagne doit améliorer son bilan primaire par une croissance additionnelle de 5% afin de stabiliser sa dette ", estime l'expert. Autre problème, l'étendue de la dette du secteur privé est telle qu'elle pèse sur le secteur bancaire, inférant un transfert de risque vers la dette souveraine.

    La Moncloa table, quant à elle, sur une croissance en 2011 de 1,3%, tirée notamment par les exportations. Un pari certes optimiste mais qui n'est pas sans fondement car, en rythme annuel, ces dernières ont progressé de 20%. Si cet objectif était atteint, l'Espagne pourrait préserver l'équilibre précaire qui lui permet aujourd'hui de lever des capitaux sur les marchés internationaux à un coût qu'elle peut gérer, conclut Jacques Cailloux. Plus de 48% de la dette souveraine émise le pays ibérique est détenue par des investisseurs étrangers. En 2011, Madrid devra procéder au placement d'obligations d'Etat pour 43 milliards d'euros en net, contre 76 milliards d'euros cette année, affirme la Société Générale.

    MASSIMO PRANDI

    Les Echos
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