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Révélations de cadres de l’institut pasteur jugés à Alger : Vaccins, magouilles et gros sous.

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  • Révélations de cadres de l’institut pasteur jugés à Alger : Vaccins, magouilles et gros sous.

    Le tribunal correctionnel de Sidi-M’hamed innocenrat-il les cadres de l’Institut Pasteur ? De l’avis de tous les présents, les 10 ans de prison ferme requis par l’avocat général ne sont nullement justifiés. La responsabilité, dit-on, se trouve à un autre niveau. «La responsabilité incombe entièrement à ceux qui ont admis le vaccin H1N1, alors que ce dernier était en grande partie non conforme, voire périmé», soutient la défense.


    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Me Chorfi Chérif, avocat de Mme Touabi, a levé quelque peu le voile sur ce scandale. Il s’est demandé sur quelle base «on poursuit quelqu’un qui a eu le courage et le mérite de dénoncer une situation qui a failli coûter la vie à des millions d’Algériens». Il s’agit de sa cliente, Mme Touabi. Cette dernière ne comprend pas comment du statut de dénonciatrice, elle se retrouve parmi les prévenus, poursuivis pour, entre autres, «dilapidation de deniers publics, violation de la législation des marchés publics et perception illicite d'avantages ». «J’étais membre de la commission qui était en contact avec les laboratoires devant approvisionner l’Algérie en vaccin contre la grippe porcine. A notre grande surprise, nous avons découvert que ces vaccins n’étaient pas valables, d’où le rapport que nous avons transmis à notre tutelle. Suite à cela, on m’a informée que j’étais suspendue de mes fonctions. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’ai refusé de porter mon visa sur le rapport stipulant que les vaccins sont conformes. Notre ministère de tutelle était au courant de cette situation. Mais aucune réaction de sa part n’a été enregistrée », témoigne Mme Touabi, à la grande stupéfaction de l’assistance. Le courage d’une femme Mme Touabi mesure ses propos et avance des arguments qui ont laissé perplexe la présidente du tribunal. «Heureusement que les vaccins importés n’ont pas été utilisés, sinon l’Algérie aurait vécu une tragédie.» Cependant, elle n’a pas hésité à pointer un doigt accusateur à l’encontre du directeur adjoint, considérant que ses agissements sont à l’origine de toutes les anomalies et carences enregistrées dans les transactions relatives notamment à l’importation de ces vaccins. Chimiste de formation, la mise en cause dans cette affaire est également docteur en chimie. Elle avait exercé comme directrice commerciale au sein de l’Institut Pasteur de 2002 à 2006. Son audition a permis aux présents de découvrir «la manière avec laquelle était géré un des plus importants centres de santé du pays à l’époque de l’ex-directeur général». Ce dernier, faut-il le noter, est en fuite. Mme Touabi a saisi son passage à la barre pour dire d’autres vérités : «M. Amani Amar n’est pas concerné par les vaccins périmés acquis au gré à gré». L’audition des autres mis en cause dans cette affaire n’a rien apporté de nouveau. Tous les prévenus ont rejeté les chefs d’inculpation retenus contre eux par la chambre d’accusation. Le représentant de la partie civile a indiqué pour sa part que l’institut a subi un préjudice de près de 28 milliards de centimes. La vérité est ailleurs Le réquisitoire du procureur de la République a soulevé l’étonnement de la défense. Cette dernière, composée de près d’une quinzaine d’avocats, s’est interrogée sur quelle base s’est appuyée l’accusation pour faire ses demandes. «C’est une véritable fiction à laquelle nous assistons aujourd’hui. La vérité est ailleurs. Les personnes ici présentes et poursuivies dans cette affaire ne sont que les boucs émissaires de ce scandale, dont les auteurs sont à chercher ailleurs», a lâché un avocat. Les avocats qui se sont succédé à la barre ont tous plaidé l’acquittement de leurs clients. Pour rappel, le représentant du ministère public avait requis tard avant-hier des peines de dix ans de prison ferme assortis d'un million de dinars d'amende à l'encontre des 9 cadres de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Le procureur a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction relative au mandat d'arrêt lancé contre le P-dg de l'Institut Pasteur qui demeure en fuite. Il est à noter que le verdict de cette affaire a été mis sous huitaine. Les délibérations seront connues mercredi prochain.


    A. B.
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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